L'Hôtel de Ville de Kingtson. Crédit image : Yana Pigot

KINGSTON – Le conseil municipal de Kingston a voté en faveur d’un groupe de travail plutôt que d’un comité francophone au sein de la municipalité pour étudier les besoins de la communauté franco-ontarienne de la ville.

Pour rappel, en juin 2023, l’Association canadienne-française de l’Ontario à Kingston (ACFO Mille-Îles) avait suggéré à la municipalité de créer un comité francophone au sein de l’appareil municipal.

Plusieurs consultations avec la communauté avaient fait émerger de nombreux besoins, tels que la mise sur pied d’un centre multiservices pour la population, sous la forme d’une maison de la francophonie de Kingston. Des citoyens avaient également proposé d’augmenter la quantité de livres francophones dans les bibliothèques, ainsi que d’avoir plus de services de garde et d’activités parascolaires en français.

Lors d’une précédente entrevue avec ONFR, au début du mois de novembre, le maire de Kingston, Bryan Paterson, s’était dit en faveur d’un comité francophone, mais avait émis l’idée qu’un groupe de travail pouvait tout aussi bien convenir.

Un groupe de travail serait mieux adapté, selon la Ville

Le seul conseiller municipal francophone de la ville, Vincent Cinanni, avait secondé la motion initiale pour la création d’un comité francophone, mais il pense tout de même qu’un groupe de travail est, en fait, un meilleur projet.

D’après lui, «  ça serait mieux parce que cela inclut les francophones de la communauté, alors que pour un comité, cela aurait été des membres qui feraient simplement des rapports ».

Vincent Cinanni est conseiller municipal à Kingston pour le quartier de Williamsville. Il est le seul membre du conseil à être francophone, bien que le maire soit francophile. Crédit image : Ville de Kingston

«  Le groupe nous fera des recommandations dont nous allons nous servir pour améliorer les services  », assure-t-il.

Vincent Cinanni souhaite d’ailleurs faire partie de ce groupe de travail. «  Nous avons discuté dans nos cinq à sept avec la communauté et elle semble être excitée par cette nouvelle.  »

Pour le politicien, les besoins restent criants, notamment en santé. Il souhaite faire partie du groupe puisque, d’après lui, «  de nombreux services seront nécessaires pour les francophones ».

L’ACFO de Kingston attend du concret

«  Nous avons hâte que cela avance, qu’il y ait vraiment du concret  », déclare Laurianne Montpetit, la directrice générale de l’ACFO Mille Îles.

«  Pour ce qui est du groupe de travail, l’objectif est d’avoir une voix à la Ville, puis de se faire entendre. Du moment que cet objectif-là est atteint, je crois que ce sera une réussite.  »

La directrice regrette tout de même qu’une partie du conseil municipal mette les revendications francophones sur le même plan que les autres minorités linguistiques de Kingston.

Il y aurait eu des commentaires à ce sujet, dont celui-ci : «  Je pense qu’étant donné qu’il y a d’autres groupes linguistiques à Kingston, il faudrait aussi qu’eux soient représentés, donc on devrait juste faire un comité multiculturel. »

Pour la directrice de l’ACFO, «  peut-être que la place du français n’est pas encore bien comprise. Je peux excuser le manque d’éducation jusqu’à un certain point, mais les Canadiens de souche devraient le savoir  ».

Laurianne Montpetit se réjouit tout de même : «  C’est le résultat qui compte et peut-être que le titre qu’on nous donne n’est pas si important.  »

Laurianne Montpetit est la directrice générale de l’ACFO de Kingston. Elle attendra avec impatience la mise en place du groupe de travail sur les services en français que promet le conseil municipal. Gracieuseté

La prochaine étape pour la municipalité sera de mettre sur pied ce groupe de travail, en recrutant des membres de la communauté, et établir la forme que prendra ce nouvel outil de consultation, afin de prendre le pouls des francophones sur certaines initiatives.

D’après Mme Montpetit, ce qui est très positif dans ce projet, «  c’est que ce ne seront plus des initiatives personnelles qui alerteront la Ville pour que les choses avancent. Le groupe de travail va nous permettre de pérenniser un petit peu la consultation. Il sera possible de partager nos inquiétudes ou nos enjeux, sans que cela dépende d’une seule personne revendicatrice  », conclut-elle.