Le carrefour francophone de Kingston comprend : Le Centre culturel Frontenac, la garderie francophone Croque Soleil, le Centre pour l’enfant et la famille ON y va, le centre de formation pour adulte La route du savoir et le Réseau à l’immigration de l’est de l’Ontario (RSIFEO) ainsi que l’école secondaire catholique Sainte-Marie-Rivier et l’école secondaire publique Mille-Îles. Crédit image: Lila Mouch

KINGSTON – Un carrefour francophone culturel et scolaire a ouvert à la fin du mois d’août. ONFR s’est déjà rendu sur place pour couvrir l’ouverture de deux écoles secondaires francophones, mais dans cet édifice qui les héberge, plusieurs services cohabitent.

Le Centre culturel Frontenac, la garderie francophone Croque Soleil, le Centre pour l’enfant et la famille ON y va, le centre de formation pour adulte La Route du savoir et le Réseau à l’immigration de l’Est de l’Ontario (RSIFEO) partagent le même toit que l’École secondaire catholique Sainte-Marie-Rivier et l’École secondaire publique Mille-Îles.  

« C’était notre décision communautaire », explique Marie-Noël St-Cyr, la directrice générale du Centre culturel Frontenac.

Marie-Noël St-Cyr est la directrice générale du Centre culturel Frontenac qui vient de déménager dans le bâtiment abritant l’École publique secondaire Mille-Îles au 1290 rue Wheathill à Kingston. Crédit image : Lila Mouch

« Le projet des deux écoles secondaires sous le même toit vient d’une réunion des conseils scolaires, mais aussi de la communauté. Et le Centre culturel a toujours été proche de l’École Marie-Rivier, donc nous voulions rester ensemble. »

Marie-Noël St-Cyr, qui était auparavant directrice de cette école, estime que ce hub francophone est un beau succès pour la communauté et « pour donner aux jeunes et à leurs parents la saveur de vivre en français. Et vivre en français, ce n’est pas seulement une école, ce sont toutes sortes de choses ».

Un projet rassembleur pour la communauté

L’édifice de 117 000 pieds carrés (10 870 mètres carrés) est construit sous la forme d’une flèche. Une architecture préalablement pensée pour accueillir ces organismes.

Le nouveau théâtre Le Sésame est, lui aussi, dans le bâtiment et accessible aux élèves pour leur apprentissage. Il accueillera une partie de la saison du Centre culturel Frontenac.

En ce qui concerne le centre de formation pour adulte La Route du savoir, la décision a été plus complexe.

Chantal Hudon a fait suivre son centre de formation pour adulte dans les locaux du Centre culturel Frontenac. Crédit image : Lila Mouch

En effet, la directrice de l’institut Chantal Hudon a hésité avant de se joindre au projet, car l’espace accordé est bien plus petit que le précédent. « Il y a malheureusement le risque d’être en itinérance pour certains cours », admet-elle.

« Nous y avons longuement pensé, mais au final, on reste avec les partenaires et on déménage avec le Centre culturel parce que c’est une continuité et la relation est belle. »

La garderie Croque Soleil, a contrario, a gagné de la place. Sa capacité est passée de 35 à 48 places en déménageant dans ce carrefour francophone.

En rencontre sur site avec ONFR, la directrice générale, Audrey Adam, admet n’avoir jamais eu une classe de 24 préscolaires : « Avant, nous en avions seulement 16 dans cette classe », précise-t-elle.

Pour le moment, la directrice n’a pas ouvert toutes les inscriptions afin que le personnel s’habitue aux changements. « D’ici à la mi-octobre, on risque d’être complet, nous avons de la demande par des parents francophones, mais aussi de la demande venant de parents anglophones et/ou parlant une autre langue. »

Audrey Adam est la directrice des deux garderies Croque Soleil de Kingston. La demande est toujours en hausse et même si avec le déménagement, la garderie a gagné 13 places pour les francophones, l’établissement sera complet très vite. Crédit image : Lila Mouch

« Ici, il n’y a que la garderie éducative de Kingston et les deux sites de la garderie Croque Soleil qui offrent le service en français. »

Entourés par plus de 500 adolescents via les deux écoles secondaires, les organismes y voient là l’opportunité d’une collaboration vive.

Au sein de La Route du savoir, plusieurs formations d’apprentissages du français sont offertes. La directrice, Mme Hudon, explique aussi qu’il est fréquent que le centre offre « un rafraîchissement de la langue à la population militaire, mais aussi une mise à niveau en français, parfois demandée pour appuyer les gens qui veulent obtenir leur diplôme d’études secondaires ».

En plus des cours de français langue seconde, l’organisme offre par exemple des ateliers en informatique, sur les finances personnelles, sur la gestion de conflits et même des cours de mathématiques. Des dizaines de formations, de cours et de mises à niveau qui sont offerts gratuitement.

Tous au même endroit, un désir de la communauté

D’après Mme Hudon, c’est à l’avantage de tout le monde. Quand on reçoit des gens ou les nouveaux arrivants par exemple, c’est pratique pour les organismes (d’être tous au même endroit) et c’est un avantage pour la communauté. »

« De plus », ajoute-t-elle, « les clients qui viennent vers nous, nous voulons leur succès ».

« Ils ne savent pas nécessairement de quel service ils ont besoin et nous pouvons les rediriger sur place. Ça, ça fait partie de tout un chacun. Il faut savoir ce que font les autres pour aider la communauté. »

« Vous pouvez vivre votre francophonie à Kingston », reconnaît-elle.

Audrey Adam, de la garderie Croque Soleil, considère justement que la communauté francophone est en pleine croissance à Kingston, notamment grâce à une immigration qui semble porter de l’intérêt à cette municipalité.

Cet engouement pour Kingston et sa francophonie, nous le retrouvons aussi du côté de la culture, là où Marie-Noël St-Cyr souligne une programmation très éclectique cette saison. À l’image de ce carrefour francophone, la directrice nous dit : « Ça déménage. »

« On est encore en mouvance, notre théâtre n’est pas tout à fait prêt pour décembre », raconte-t-elle.

Cette année, le Centre culturel Frontenac va utiliser Le Sésame et d’autres espaces culturels dans la ville de Kingston pour offrir les 12 spectacles prévus aux calendriers. Tous les événements sont english friendly.

« C’est le reflet de notre communauté. Beaucoup de familles sont exogames et nous voulons que les gens se sentent inclus. Et puis, il y en a beaucoup qui ont appris le français, parce que les écoles d’immersion ont bien fonctionné ici. »

« Notre mission, c’est francophonie et francophile », rappelle la directrice.

Enfin, ce hub francophone, est « un aboutissement et tout ça est cohérent », se ravit Mme St-Cyr.

Une belle atmosphère à l’horizon, pense Audrey Adam. « Nous sommes un peu plus en contact avec les autres et c’est le fun de faire partie de la communauté. »

Enfin, Chantal Hudon résume en disant : « L’union fait la force. »

D’ailleurs, avec ce bassin d’élèves à proximité, les organismes communautaires pourraient certainement assurer une part de la relève.