La 32e édition du Salon du livre de Toronto placée sous le signe de l’inclusion

TORONTO – Ce mercredi, en fin de matinée, le Salon du livre de Toronto et ses partenaires, dont l’Université de l’Ontario français où se tiendra l’événement, ont dévoilé le programme de la 32e édition. Celle-ci se déroulera du 27 février au 2 mars prochain et aura pour thème principal l’inclusion.
Le président du conseil d’administration, Valéry Vlad, a évoqué le processus de sélection de ce thème, choisi il y a un an et demi, et qui résonne particulièrement avec l’actualité récente, notamment au sud de la frontière canadienne avec l’élection de Donald Trump.
« Au moment du choix, on n’imaginait pas que nous serions là où nous sommes aujourd’hui avec la menace du Sud et d’ailleurs. Mais nous avons choisi l’inclusion comme un mot qui incarne une valeur essentielle. »
Selon M. Vlad, « On ne pouvait pas choisir de meilleur thème, vu ce qui se passe dans le monde. Ce n’est plus seulement une valeur dont on peut parler, mais une nécessité : comment devons-nous nous accrocher à l’inclusion, cette valeur primordiale, surtout au Canada, pour survivre en tant que francophones, en tant que Canadiens? C’est devenu un combat. Et sans remporter ce combat, je ne sais pas si nous existerons encore dans quelques années. »

Inclure les jeunes et les aînés
La première intention des organisateurs est d’inclure la jeunesse, un enjeu primordial, comme l’a souligné M. Vlad. « Quand on parle d’inclusion, on pense aussi aux exclus. Les jeunes ont leurs jeux, leurs préoccupations, leurs réseaux sociaux et ils ne lisent pas : 2 % lisent. Donc les 98 % restants, personnellement, je les considère comme des exclus. »
On pourrait se contenter de produire des livres pour les 2 %. Mais doit-on pour autant abandonner les autres? Les laisser à TikTok et leurs préoccupations? Non, parce que ces 98 % vont voter dans quelques années. Si on veut éviter de se retrouver dans des situations comme celles que nous vivons aujourd’hui, il faut attirer ces jeunes vers le livre. Ce n’est pas de l’endoctrinement, c’est leur donner la capacité de choisir. »
Pour cela, le salon proposera des ateliers destinés aux jeunes et décernera un prix Jeune Talent littéraire à des étudiants de l’UOF, de Glendon et du Collège Boréal, qui seront en compétition.

À l’autre bout du spectre, les aînés ne seront pas oubliés : un atelier de création poétique leur sera dédié lors de la deuxième journée.
« Il est important, lorsqu’on parle d’inclusion, d’accorder une place à nos aînés », a indiqué Eunice Boué, directrice générale du salon. « Nous avons travaillé avec différents partenaires qui sont ravis de nous envoyer des groupes d’aînés. Ils sont déjà prêts et attendent avec impatience de monter dans les navettes pour se rendre au salon. »
L’atelier de création poétique sera suivi d’une visite des stands du salon.

Inclure les autochtones et la communauté LGBTQ+
Le samedi 1er mars, troisième jour du salon, plusieurs thèmes seront abordés, notamment l’inclusion des communautés autochtones et leur place dans la francophonie, à travers une table ronde.
« Les communautés autochtones doivent avoir leur mot à dire, confie M. Vlad. Nous les inviterons et leur donnerons la parole pour qu’elles puissent définir leur rôle dans la francophonie et dans l’inclusion en général. »
Cette table ronde sera précédée d’une autre intitulée « Voix nouvelles et inclusives », consacrée à la littérature queer francophone au Canada.
« Mettre en avant la communauté LGBTQIA+, les valeurs qu’elle a su imposer, est essentiel. Sinon, on risque de suivre l’exemple de nos voisins du Sud, où l’on préfère balayer ces questions sous le tapis », a précisé M. Vlad.

La journée de clôture, le dimanche 2 mars, mettra en lumière des auteurs en situation de handicap, à travers une autre table ronde, cette fois sur la littérature et le handicap.
La 32e édition du Salon du livre de Toronto se tiendra du 27 février au 2 mars 2025 à l’Université de l’Ontario français. L’entrée est gratuite.