La formation franco-ontarienne Les Rats d'Swompe sera l'une des têtes d'affiche de la Franco-Fête 2024. Photo: Stéphane Bédard / ONFR

TORONTO – La Franco-Fête aura bel et bien lieu en 2024, mais cette édition pourrait être la dernière si les organisateurs ne réussissent pas à combler un fossé financier de 25 000$. Des artistes bien connus de la francophonie canadienne comme Pierre Kwenders, Céleste Lévis et les Rats d’Swompe seront de la programmation au Stackt Market les 24 et 25 août. Reste à savoir si la population répondra à l’appel pour se joindre au « cri du cœur », le thème de cette année.

« Les dernières semaines ont été très compliquées » lance d’entrée de jeu José Bertrand, le directeur général de Groupe Simoncic, qui organise la Franco-Fête. En entrevue avec ONFR, il explique que l’événement a vu son financement diminuer de 73% depuis la pandémie.

En juin dernier, le refus du programme Ma rue principale d’accorder une subvention à la Franco-Fête a bien failli sceller le sort de la 42e édition.

« Il fallait d’abord se poser la question : est-ce qu’on refait une Franco-Fête ou pas? On ne pouvait pas laisser les gens sans festival, exprime José Bertrand. Il fallait vraiment se regrouper pour faire en sorte que ça ait lieu et en faire une mobilisation. »

José Bertrand est directeur général de Groupe Simoncic depuis août 2023. Crédit image : Rachel Crustin

Selon l’organisateur, une grande participation à l’événement gratuit des 24 et 25 août pourrait attirer l’attention des politiciens et bailleurs de fonds, afin d’aller chercher le financement manquant, par le biais de subventions ou même de commandites tardives.

25 000$ sont encore nécessaires pour assurer la survie du festival à court terme. Si ce montant n’est pas atteint, « c’est malheureusement la fin, parce qu’il n’y aura plus de fonds. »

Une programmation bien remplie

Après avoir évoqué l’idée d’une Franco-Fête drastiquement réduite, Groupe Simoncic a finalement réussi à programmer des artistes bien connus de la francophonie ontarienne et canadienne.

Le collectif Moonshine, avec Pierre Kwenders et Paul Beaubrun, débutera la fête le 24 août. Ce même spectacle avait été interrompu par la menace d’orages lors du Festival franco-ontarien, à Ottawa, le 13 juin dernier.

La présence des artistes à cet autre événement de Groupe Simoncic n’est pas un prix de consolation, mais bien le fruit d’une bonne collaboration, selon José Bertrand, qui affirme que la décision d’organiser une 42e Franco-Fête a été prise le 15 juillet dernier.

« Il fallait qu’on se trouve une programmation de qualité en peu de temps, explique-t-il. On se retourne vers des concepts où l’on sait que la qualité sera au rendez-vous. »

José Bertrand rappelle que les Torontois n’ont pas vécu ce spectacle thématique, mais qu’ils connaissent bien le collectif, qui se produit dans la ville reine « au moins deux fois l’an ».

Pierre Kwenders n’avait pas pu monter sur scène lors du Festival franco-ontarien, en raison des orages. Photo : Daniele Fummo

Un autre concept déjà tout prêt est le spectacle Des lacs à l’océan, porté par la Franco-Ontarienne Céleste Lévis, la Néo-Brunswickoise Émilie Landry et la Québécoise Véronique Bilodeau. Les trois femmes joignent leurs forces pour proposer des chansons de leur répertoire respectif, tout en s’accompagnant les unes les autres. Le concept élaboré par la Tournée Escale de Productions Flèche veut faire découvrir la musique de la francophonie canadienne et du Québec.  

Les Rats d’Swompe viendront ensuite clôturer la 42e Franco-Fête. Groupe Simoncic mise ainsi sur une valeur sûre franco-ontarienne. En plus de sillonner les routes de la province, le groupe de Yan Leduc, Patrick Pharand, Brandon Girouard, Simon Joly et Martin Rocheleau a passé une partie de la dernière année au sud de la frontière, à faire danser les touristes du parc thématique EPCOT du Walt Disney World Resort.

De gauche à droite : Céleste Lévis, Véronique Bilodeau et Émilie Landry. Elles montent ensemble sur scène pour un plateau triple intitulé Des lacs à l’océan. Photo : Gracieuseté de la Franco-Fête de Toronto

Ce sont cette fois les Torontois qui devront danser, mais surtout crier, pour que le rendez-vous francophone de la ville reine se poursuive l’an prochain.

 « La Franco-Fête, depuis 42 ans, joue un rôle central dans la vitalité culturelle de Toronto », affirme José Bertrand. Le directeur général de Groupe Simoncic souhaite « que les francophones de la ville se rassemblent et lancent un appel pour que ce cri du cœur ne soit pas notre chant du cygne. »