La plus haute distinction d’Ottawa pour le Franco-Ontarien Ronald Caza

L'avocat franco-ontarien, Ronald Caza. Crédit image: Ville d'Ottawa

OTTAWA – L’avocat franco-ontarien originaire de Chelmsford, Ronald Caza, a reçu la clé de la Ville d’Ottawa, ce mardi. Une manière de reconnaître sa carrière et son engagement envers la communauté francophone d’Ottawa que le principal intéressé a préféré dédier à tous les Franco-Ontariens.

« Les réalisations dont a fait état le maire, ce sont toutes des réalisations obtenues par la communauté en travaillant ensemble. On a relevé beaucoup de défis, et il y en a d’autres qui s’en viennent », a réagi le célèbre avocat de la cause Montfort, Ronald Caza, à l’issue d’une cérémonie qui l’a vu recevoir la plus haute distinction de la Ville d’Ottawa.

Ce mardi, M. Caza a rejoint une liste de plusieurs personnalités honorées par la municipalité à travers le temps comme la reine Elizabeth II, la princesse Margriet des Pays-Bas, l’ancien gouverneur général David Johnston, le patineur artistique Patrick Chan, l’ancien homme politique Paul W. Dewar ou encore l’auteure Margaret Atwood et le journaliste francophone Michel Picard.

Au cours de sa carrière, M. Caza a plaidé de nombreuses causes liées aux droits linguistiques, notamment celle de l’affichage commercial bilingue dans le canton de Russell. Son image reste toutefois attachée à la lutte contre la décision du gouvernement progressiste-conservateur de Mike Harris de fermer l’hôpital franco-ontarien de Montfort, en 1997.

« On me cite souvent le dossier Montfort, mais ce dossier a été mené par des milliers de personnes. C’est un travail d’équipe, celui d’une communauté! », a-t-il insisté, reconnaissant qu’il s’agit de l’affaire qui a eu le plus d’impact sur sa carrière.

Une clé pour la communauté

M. Caza a remporté de nombreuses récompenses au fil du temps. En 2017, il a notamment reçu l’Ordre de l’Ontario. Il a également obtenu la Médaille du Barreau, prix décerné par la profession juridique.

La clé de la Ville d’Ottawa. Crédit image : Ville d’Ottawa

Mais pour M. Caza, la clé reçue ce mardi a une signification bien particulière.

« La clé de la Ville, c’est une opportunité de célébrer ce qu’on a réalisé. (…) C’est aussi un rappel de pourquoi il faut se battre pour notre langue et notre culture, ça nous donne plus d’énergie pour continuer à surmonter les défis. »


« Cette clé envoie un message à tous les francophones, pas juste d’Ottawa, mais à tous les francophones en situation minoritaire à travers le pays, que ça vaut la peine de continuer à faire des efforts pour préserver notre langue et notre culture » – Ronald Caza, avocat


Comparé au Kawhi Leonard de l’Ontario français par la directrice générale d’Unique FM, Véronique Soucy, dans son discours de reconnaissance, M. Caza en a profité pour marteler son message.

« L’idée est bonne, car ce n’est pas lui qui a gagné le championnat, c’est toute l’équipe des Raptors qui a gagné! Aujourd’hui, c’est la communauté franco-ontarienne qu’on célèbre ici! »

L’hommage du maire Watson

Le maire Jim Watson a rendu hommage à M. Caza, soulignant ses accomplissements comme avocat, mais également ses nombreux engagements dans la communauté, pour Centraide Ottawa, le Regroupement des gens d’affaires de la capitale nationale, l’Écho d’un peuple ou comme actuel président du conseil d’administration de la Fondation Montfort, d’Unique FM et du Collège universitaire dominicain.

« M. Caza a fait du bon travail dans la Ville d’Ottawa pour protéger les droits des francophones en Ontario et des anglophones au Québec. C’est l’occasion pour la Ville d’Ottawa de lui dire merci pour son dévouement. »

Le maire de la Ville d’Ottawa Jim Watson et l’avocat Ronald Caza à côté de la clé de la Ville. Crédit image : Ville d’Ottawa

Alors que le maire a parfois eu des relations délicates avec la communauté francophone pour son opposition au bilinguisme officiel de la municipalité, ce dernier a assuré être aujourd’hui « fier des progrès que la ville a faits » en matière de bilinguisme.

« J’ai des appuis dans la communauté francophone. Et la communauté reconnaît que j’ai fait du bon travail. Je ne suis pas parfait, mais j’essaie toujours d’améliorer les services pour les francophones qui sont une partie très importante pour la Ville d’Ottawa. »  

Le lauréat du jour a refusé de fustiger le maire, préférant insister sur le travail de la communauté franco-ontarienne pour obtenir la reconnaissance du caractère bilingue de la capitale nationale.

« Aujourd’hui, on se retrouve dans une capitale bilingue, qui est sans doute la meilleure ville où vivre au Canada. La communauté francophone y a contribué de façon importante en aidant à ce que la ville soit bilingue. (…) La clé est une reconnaissance de ce que la communauté franco-ontarienne a accompli et on ne pourra jamais lui retirer ça. »

Défi en cours

En décembre dernier, M. Caza a été recruté par l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario (AFO), avec l’avocat franco-ontarien Mark Power, pour étudier un possible recours légal contre le gouvernement de l’Ontario. L’organisme envisage cette possibilité afin de revenir sur les compressions dans les services en français décidées par les progressistes-conservateurs de Doug Ford, le 15 novembre.

« Quand j’ai appris les décisions du gouvernement provincial, je me suis dit : on y va! On a de l’énergie parce qu’on est une communauté qui est forte et qui se tient ensemble. On va relever ce défi-là!. (…) Aujourd’hui, ce qu’on espère, c’est une solution acceptable. Si on ne l’obtient pas, tout le monde sait ce qu’on doit faire… »