La professeure Isabelle Carignan remporte le Prix de la francophonie de l’ACFO du Grand Sudbury
SUDBURY – Isabelle Carignan est la nouvelle récipiendaire du Prix de la francophonie de l’Association canadienne-française de l’Ontario (ACFO) du Grand Sudbury cette année, succédant ainsi à Germaine Paquette. Le Prix a été remis dans le cadre du traditionnel banquet de la francophonie organisé dans le cadre du Jour des Franco-Ontariens.
La présence d’Isabelle Carignan a été remarquée à ce Banquet auquel elle s’est rendue mercredi soir pour la première fois depuis son arrivée à Sudbury en 2011, quelques heures après avoir également assisté au lever de drapeau à l’Université de Sudbury.
Originaire de Princeville au Québec, Mme Carignan se dit honorée d’avoir été nominée et de recevoir ce prestigieux prix reconnaissant l’engagement et les contributions d’une personne francophone de la région depuis 1983.
« Je suis Québécoise à l’origine et le fait de recevoir un Prix comme ça ici en Ontario, c’est encore plus touchant », confie-t-elle en entrevue avec ONFR.
« Lorsque je suis arrivée à Sudbury, j’étais loin de mes racines et de mes références culturelles et la communauté francophone m’a permis de me sentir un peu plus chez moi », continue-t-elle en citant spécifiquement l’appui de mentors comme les professeurs de l’Université Laurentienne Michèle Minor-Corriveau, Louise Bourgeois ou encore le défunt Ali Reguigui.
Depuis janvier 2016, elle fait partie de l’équipe en enseignement en milieu scolaire du département Éducation de l’Université TÉLUQ et est également professeure associée à l’Université Laurentienne depuis 2012.
Passionnée de recherche
Pour Isabelle Carignan, la recherche est une seconde nature. Celle qui est aussi administratrice à l’Association canadienne-française pour l’avancement des sciences (ACFAS) écrit des chroniques dans la revue professionnelle québécoise Vivre le primaire laquelle est destinée aux enseignants et futurs enseignants.
C’est après avoir contacté Geneviève Carpentier, rédactrice en chef de la revue, que le projet a pu voir le jour : « Je lui ai dit que ce serait bien qu’on ait une chronique qui parle des minorités francophones à travers le Canada et elle a dit oui à cette idée-là ».
Cette chronique intitulée Les minorités francophones en action paraît quatre fois par an depuis trois ans.
Depuis ce sont des personnes de l’Ontario, du Nouveau-Brunswick, de l’Alberta ou encore du Manitoba qui sont publiées : « Le fait qu’on ait trois pages dans cette revue québécoise qui fait de la place pour le milieu minoritaire, c’est une belle victoire. »
La professeure est aussi chercheuse associée du Groupe de recherche en littératie médiatique multimodale (LMM), du Collectif de recherche sur la continuité des apprentissages en lecture et en écriture (CLÉ) et du Centre de recherche interuniversitaire sur la formation et la profession enseignante (CRIFPE).
Des vidéos éducatives
Parmi ses multiples accomplissements, Isabelle Carignan compte aussi la création de capsules vidéos expliquant la chirurgie cardiaque.
Pourquoi la chirurgie cardiaque? « C’est parce que et je suis didacticienne du français et je m’intéresse beaucoup à la compréhension et, pour moi, les patients sont comme des élèves qui sont en apprentissage », affirme-t-elle.
Avec son époux, le Dr Rony Atoui, le seul chirurgien cardiaque francophone d’Horizon Santé‑Nord (HSN), elle se lance dans un projet qui la rendra fière.
« À un moment donné, on a commencé à discuter et je me suis rendu compte qu’il y avait beaucoup de choses à faire dans ce domaine-là donc on s’est alliés pour créer des vidéos expliquant la chirurgie cardiaque non seulement aux patients qui vont subir une opération, mais aussi pour leur famille. »
Ces capsules ont par la suite été intégrées dans des cours de l’École de médecine du nord de l’Ontario (EMNO) dans le cadre d’un module sur la santé cardiovasculaire.
Au final, selon Mme Carignan, « le but, c’est vraiment de faire la différence, c’est de faire en sorte que tout ce qui est en lien avec la francophonie en milieu francophone puisse être valorisé ».
Université de Sudbury, Place des Arts, Voyageur
En outre, quand elle n’enseigne pas, celle-ci consacre bénévolement son temps depuis deux ans au Sénat de l’Université de Sudbury, lequel étudie et approuve la programmation de l’établissement qui accueillera ses premiers étudiants en 2025.
« Ça me permet de participer à la création de l’université unilingue francophone par pour et avec les francophones dans le Nord », précise la Franco-Ontarienne d’adoption qui est également professeure associée à l’établissement depuis 2021.
Celle qui est mère de deux jeunes enfants dit également avoir été sollicitée pour développer des opportunités pour le Théâtre du Nouvel Ontario (TNO) et la Librairie Panache de la Place des Arts : « On aimerait travailler sur la médiation culturelle et développer davantage l’aspect de la culture avec les écoles. »
À ses peu nombreuses heures perdues, celle-ci écrit également des chroniques dans le Journal Le Voyageur ou encore s’implique en tant que chargée des relations publiques au conseil des parents d’élèves de l’école de ses enfants.