La Ville de Sudbury vise la fin du sans-abrisme pour 2030
SUDBURY – Le conseil municipal de Sudbury a voté en faveur d’un projet visant à mettre fin au sans-abrisme d’ici 2030.
C’est durant une séance de trois heures que le conseil municipal de la ville du Nickel a décidé de promouvoir l’initiative mardi soir à la Place Tom Davies.
Présentée par les conseillers francophones Michel Parent (quartier 5) Pauline Fortin (quartier 4) et le maire Paul Lefebvre lui-même, la stratégie inclura les besoins financiers et en ressources humaines pour les services de transition des refuges temporaires aux logements de transition et aux logements permanents avec des services de soutien.
Lesdits conseillers disent s’appuyer sur les données de l’organisme Alliance nationale pour la fin du sans-abrisme qui rapporte qu’il existe « une vaste et croissante base de données probantes » démontrant que l’initiative Housing First, ou « Logement d’abord » en français, serait une solution efficace au sans-abrisme.
Cette approche d’aide, inspirée d’un courant new-yorkais, priorise de donner aux personnes sans abri un domicile permanent, pour ensuite leur prodiguer des mesures de soutien, y compris la santé physique et mentale, l’éducation, l’emploi, la toxicomanie et les liens communautaires.
Des ressources supplémentaires
La nouvelle intervient alors qu’au début du mois, l’équipe du département de la stabilité du logement et des sans-abris de la municipalité avait déclaré avoir embauché quatre employés destinés à l’accompagnement des clientèles vulnérables et prévoit en employer quatre autres en janvier prochain.
Ces nouvelles embauches sont rendues possibles grâce au programme provincial de prévention du sans-abrisme propulsé par la province. Avant ces recrutements, la ville comptait trois employés dans ce secteur.
Le nombre de sans-abri est passé de 168 en janvier 2023 à 196 dans les dernières semaines à Sudbury. Pour y remédier, la ville a annoncé la construction d’un complexe de logement abordable de 40 unités sur la rue Lorraine, laquelle offrira aux gens des services complets en matière de toxicomanie et de santé mentale avec une ouverture prévue en décembre prochain.
La stratégie pour mettre fin au sans-abrisme, confiée à l’équipe de développement communautaire, sera présentée au Conseil municipal d’ici la fin du premier trimestre de 2024.
Pas de décision pour l’aréna
L’autre gros dossier sur la table, l’arène du centre-ville, n’a pour sa part toujours pas trouvé de résolution après des années de débats endiablés.
À l’ordre du jour de la soirée, deux propositions de résolutions dont une qui demandait au personnel d’enquêter sur la rénovation de l’aréna communautaire, et une autre sur la construction d’un nouveau centre d’événements au centre-ville.
C’est finalement, et contre toute attente, les deux options qui ont été adoptées à l’unanimité suite à une motion du maire Lefebvre.
« Alors que nous nous adressons aux contribuables pour faire un investissement historique dans ce centre-ville, je pense que nous devons avoir tous les faits devant nous pour savoir à quoi cela ressemble », a déclaré le maire aux conseillers en amont de la proposition.
L’estimation de la rénovation de l’aréna oscille de 74 millions de dollars à environ 150 millions de dollars selon des rapports, mais pourrait être réévaluée à la hausse en raison de l’inflation. L’option de la construction d’un nouvel édifice, quant à lui, délocaliserait l’aréna dans le district sud du centre-ville.
C’est aussi durant cette séance qu’a été présenté le rapport sur le bilinguisme municipal de la ville, publié lundi à l’occasion du jour des Franco-Ontariens et Franco-Ontariennes, lequel a révélé des reculs en la matière depuis les 50 dernières années.
Le chercheur et historien de l’Université Laval, Serge Dupuis, et la directrice générale de l’Association canadienne-française de l’Ontario (ACFO) du Grand Sudbury, Joanne Gervais ont fait une présentation bien accueillie par le conseil.