L’AFO parle d’une rencontre « constructive » avec TFO
TORONTO – L’Assemblée de la francophonie de l’Ontario (AFO) rencontrait la direction du Groupe Média TFO, ce lundi, pour parler des suppressions de postes, annoncées le 14 juin dernier qui ont touché plusieurs productions, notamment TFO 24.7, Flip et #ONfr.
BENJAMIN VACHET
bvachet@tfo.org | @BVachet
« Nous avons eu de bonnes discussions. On a exposé notre vision par rapport aux coupures, notamment à #ONfr, car c’est pour cette production que nous avons eu le plus de commentaires dans notre sondage. Nous avons réitéré notre demande de maintenir un poste permanent à Queen’s Park et à Sudbury et de revenir aux effectifs de la campagne électorale. Nous avons eu une couverture comme jamais pendant celle-ci. La saine concurrence avec Radio-Canada a amené plus d’information que jamais pour la communauté », explique le président de l’AFO, Carol Jolin, à l’issue de sa rencontre avec le président et chef de la direction, Glenn O’Farrell et la présidente du conseil d’administration de TFO, Carole Beaulieu.
L’AFO a mené son sondage auprès de la population francophone du 25 au 29 juin. Au total, 328 personnes se sont exprimées sur deux questions : « Pourquoi voyez-vous négativement ces compressions? » et « Quel message l’AFO devrait lancer? » à la direction de TFO.
« Le fait que plus de 300 personnes répondent dans de courts délais à ce sondage en plein été m’indique que la communauté franco-ontarienne croit en l’importance de son diffuseur public et de la création de contenu franco-ontarien afin de s’informer en français », souligne le président de l’AFO.
Selon les résultats de ce sondage, diffusés aujourd’hui, les compressions de personnel effectuées par le Groupe Média TFO sont perçues comme un recul de la francophonie ontarienne, indique l’organisme.
Gel des embauches
Si l’AFO a obtenu l’engagement que le poste de journaliste à Sudbury serait bel et bien comblé de façon permanente, la direction de TFO explique qu’elle doit faire face à une nouvelle réalité après le gel d’embauches dans la fonction publique provinciale décidé par le gouvernement progressiste-conservateur.
« On ne sait pas combien de temps cela durera, mais nous allons étudier la recommandation de l’AFO », assure M. O’Farrell. « Pour #ONfr, il faut préciser que nous sommes revenus aux effectifs du début d’année, date à laquelle nous avions embauché deux personnes à contrat. »
Au moment des compressions en juin, le Groupe Média TFO souhaitait conserver un poste permanent à Sudbury, en plus du poste de Toronto et des deux postes à Ottawa. Celui-ci n’a toutefois pas été comblé avant l’annonce du gel des embauches, si bien que l’équipe d’#ONfr compte désormais trois journalistes au lieu de six lors de la dernière campagne électorale.
« Les gens se sont habitués pendant la campagne à une couverture complète. La couverture d’#ONfr est importante pour faire avancer nos dossiers, car cela permet de les faire connaître et comprendre. Il y a un nouveau gouvernement à Queen’s Park, avec de nouveaux députés, il faut une personne à temps plein à l’Assemblée législative pour créer une relation avec eux sur le terrain », souligne M. Jolin.
De nombreuses réactions
La direction du Groupe Média TFO a essuyé de nombreuses critiques ces dernières semaines. Outre l’AFO, la Fédération des communautés francophones et acadienne (FCFA) du Canada, mais aussi le Commissariat aux langues officielles du Canada, ainsi que des personnalités du monde politique et universitaire, comme la députée libérale, Nathalie Des Rosiers, le député fédéral néo-démocrate François Choquette ou encore, les sénateurs Raymonde Gagné et René Cormier, ont exprimé leur inquiétude quant à l’avenir de la chaîne publique provinciale.
« Ce que je retiens, c’est que ces réactions manifestent un intérêt et un attachement profonds pour l’excellent travail de nos équipes, dont #ONfr. Nous avons fait ce que nous avions à faire pour une gestion fiscale responsable, pour pérenniser TFO et maintenir nos engagements. Notre réalignement est fait, désormais nous allons faire du mieux qu’on peut en restant très à l’écoute », promet M. O’Farrell qui souhaite également continuer à chercher de nouvelles sources de financement pour TFO.
Améliorer la communication
L’organisme franco-ontarien suggère également à TFO de poser des gestes concrets afin d’améliorer sa communication et son lien de confiance avec la communauté franco-ontarienne.
« Nous sommes en communication constante avec notre public avec des panels en ligne, des sondages sur la qualité de notre contenu… Nous avions notamment fait une tournée avec l’AFO, en juin dernier, pour voir comment répondre aux besoins de la communauté et refléter sa réalité », se défend le président et chef de la direction de TFO.
Il se dit toutefois « sensible à cette recommandation » et reconnaît qu’il y a « toujours place à l’amélioration ».
Signe de cette volonté, le président de l’AFO a été invité à participer à la prochaine rencontre du conseil d’administration du Groupe Média TFO afin de contribuer à la planification stratégique de l’agence gouvernementale.
« Nous avons convenu que nous devions nous parler plus souvent », explique M. Jolin qui compte réitérer son message sur le rétablissement des effectifs d’#ONfr.