Le NPD transférerait les programmes de La Laurentienne à l’Université de Sudbury
SUDBURY – De passage à Sudbury mercredi matin, la cheffe du NPD provincial Andrea Horwath a affirmé qu’un gouvernement néo-démocrate supporterait le transfert de programmes en français de l’Université Laurentienne vers l’Université de Sudbury.
« C’est un scénario (le transfert) que nous allons faire. On peut avoir une université par et pour les francophones ainsi qu’une institution anglophone. C’est vraiment quelque chose dont nous supportons et si on forme le prochain gouvernement et que je deviens la première ministre, on va absolument aller de l’avant », a lancé Mme Horwath en conférence de presse à l’Université Laurentienne.
En campagne électorale, la position de son confrère au niveau national Jagmeet Singh avait soulevé les sourcils de membres de la communauté francophone. La cheffe du NPD n’a pas voulu créer un scénario identique.
« Nous allons le faire (le transfert) et je le dis avec pleine conviction, car on a eu des conversations dans notre caucus et on a eu des conservations avec nos députés ici, et ils savent ce que leur communauté veut, car ils écoutent les besoins de la communauté. Ils ont informé le reste de notre caucus que c’est la position qu’on devrait prendre et nous sommes d’accord. Je suis d’accord », a-t-elle indiqué en faisant référence à la députée de Nickel Belt France Gélinas et son collègue de Sudbury Jamie West.
À savoir si elle croyait que La Laurentienne devrait devenir un établissement anglophone comme le veulent certains membres de la communauté, la néo-démocrate a dit que ça serait à déterminer, mais réitère qu’elle veut deux institutions fortes.
« J’aime écouter avant de prendre une décision donc je veux écouter, avec nos députés, pour savoir comment on peut identifier l’engagement à garder La Laurentienne comme université ici et la financer adéquatement tout en ayant aussi une université par et pour les francophones. Je sais qu’il y a des conversations dans la communauté et je suis prête à parler avec la communauté pour savoir ce qui serait le mieux, mais c’est clair qu’il y a un besoin pour les deux et on est prêt à leur donner le financement nécessaire. »
Quant à savoir ce qu’elle ferait pour faire renaître La Laurentienne de ses cendres, Mme Horwath est restée évasive, mais a précisé qu’elle ne pouvait pas laisser l’établissement dans l’état actuel des choses.
« Nous devons reconstruire cette université. On ne peut pas avoir la moitié des postes de professeurs coupés et s’attendre à ce que l’université continue de prospérer. Nous devons ramener les programmes. Je crois que la situation ici en est une à laquelle le gouvernement ne croit pas, il (Doug Ford) se fout de ce qui se passe ici à Sudbury et ce n’est pas notre cas. »
Ford « absent » pendant la crise
La cheffe de l’opposition a accusé le gouvernement Ford d’avoir fui ses responsabilités dans le dossier. Selon cette dernière, les progressistes-conservateurs sont restés « cachés et assis à Queen’s Park » pendant la crise à Sudbury.
« Quand c’est le temps d’aider ses amis, Doug Ford est là et il fait le travail. Mais quand c’est Sudbury ou l’Université Laurentienne, il est introuvable. Il aurait dû démontrer du leadership. Il choisit pour qui il se bat, alors que nous, au NPD, on se bat pour la communauté, cette université, Sudbury et le Nord », a-t-elle clamé.
Mme Horwath en a aussi profité pour lancer des flèches aux progressistes-conservateurs concernant le financement des établissements postsecondaires.
« Nous sommes au fond du baril en termes d’investissements par étudiant qui va dans l’éducation postsecondaire en Ontario. L’Université Laurentienne se retrouve particulièrement dans le pétrin, mais la majorité de nos établissements postsecondaire sont en difficulté… Moins de 50 % des fonds d’opérations des institutions dans la province viennent du gouvernement de l’Ontario et ça, c’est un gros problème. »
Des visites à saveur électorales
Andrea Horwath était à North Bay mardi avant d’arriver dans la ville du Big Nickel mercredi pour une visite à visée pré-électorale, à près de huit mois de l’élection provinciale. La prochaine élection sera très importante, avance celle qui ne voit pas les conservateurs venir percer la forteresse néo-démocrate le long de la route 11 et 17.
« On a de très bons députés qui démontrent qu’ils prennent du temps pour écouter les besoins des gens. Que ce soit dans le Nord, ou tout autre endroit dans la province, cette élection va en être une très importante, on voit un gouvernement qui n’est pas là pour les gens. »
Celle-ci a aussi critiqué le bilan du gouvernement en francophonie.
« On a vu un gouvernement Ford qui saupoudre un peu d’argent ici et là, mais il y a de grosses préoccupations de la communauté francophone par rapport à l’accès de services de soin en santé en français, à l’éducation et à d’autres services gouvernementaux et on doit changer la loi ici en Ontario », a-t-elle dit, illustrant ses propos par la modernisation de la Loi sur les services en français, toujours sur la glace.