
Le gouvernement libéral de Mark Carney sera minoritaire


OTTAWA – Mark Carney et le Parti libéral formeront un gouvernement minoritaire, selon les résultats officiels confirmés ce mardi après-midi par Élections Canada.
Avec 169 sièges, les libéraux sont tout juste à court des 172 banquettes à la Chambre des communes nécessaires à une majorité. Les résultats finaux d’Élections Canada confirment le portrait suivant : 169 sièges pour les libéraux, 144 pour les conservateurs, 22 pour le Bloc québécois, 7 pour les néo-démocrates et 1 pour les verts. Au niveau national, cela se traduit par 43,7% des suffrages aux libéraux, contre 41,3 % pour les conservateurs et enfin 6,3 % pour le NPD.
En triomphe devant ses militants libéraux lundi soir, Mark Carney a réitéré son message principal de la campagne : la bataille tarifaire avec les États-Unis. Il s’est par ailleurs entretenu avec le président américain mardi. Les deux hommes ont « convenu de se rencontrer en personne dans un avenir proche », selon un compte rendu du bureau du premier ministre.
« Lorsque nous sommes menacés, nous allons nous battre », avait-il lancé en direct d’une aréna au centre-ville d’Ottawa où étaient réunis les militants libéraux lundi soir.
« Quand je vais m’assoir avec le président Trump, ça va être pour discuter de notre future relation économique et sécuritaire entre deux nations souveraines, reconnaissant que nous disposons de nombreuses autres options que les États-Unis pour bâtir la prospérité de tous les Canadiens », avait averti celui qui s’est aussi entretenu avec le président français Emmanuel Macron au lendemain de sa victoire.
M. Carney a aussi insisté sur l’importance d’« être humble », concédant qu’il commettrait des erreurs, mais qu’il n’aurait pas peur de « les admettre et de les corriger », en plus de saluer le parcours des chefs de l’opposition durant cette campagne.
« Des millions de nos concitoyens auraient préféré un résultat différent. Mon message à tous les Canadiens est le suivant : peu importe où que vous habitiez, quelle que soit votre langue, quel que soit votre vote, je ferai toujours de mon mieux pour représenter tous ceux qui vivent au Canada », a-t-il dit.
Cette victoire libérale fait suite à une campagne de 36 jours déclenchée par Mark Carney à la fin mars, deux semaines seulement après son élection à titre de chef du Parti libéral du Canada. L’ex-gouverneur de la Banque du Canada avait brièvement occupé le rôle de premier ministre pendant une dizaine de jours avant d’embarquer dans une campagne électorale marquée par la guerre tarifaire avec les États-Unis.

Le chef libéral a été élu dans Nepean et plusieurs de ses ex-ministres ont conservé leurs sièges sans grande difficulté. Parmi eux : François-Philippe Champagne, Dominic LeBlanc, Steven Guilbeault, Ginette Petitpas Taylor, Marc Miller et Chrystia Freeland entre autres conservent leurs positions à la Chambre des communes.
Défait dans son comté, Poilievre entend rester chef
Dans son discours de défaite, au même moment, alors qu’on ignorait s’il serait en mesure de conserver son siège dans Carleton, Pierre Poilievre s’est engagé à rester leader. Quelques heures plus tard mardi matin, il perdait son siège dans cette circonscription en banlieue d’Ottawa au profit du libéral Bruce Fanjoy.
« Ça serait un grand honneur de continuer de me battre pour vous parce que c’est un honneur d’être votre voix, c’est un honneur de me battre pour les valeurs conservatrices pour lesquelles vous avez voté, a-t-il lancé devant ses militants réunis à Ottawa, admettant que « nous devons tirer les leçons de ce soir ».

Il a concédé la défaite à Mark Carney, tout en avertissant qu’il continuerait à demander des comptes aux libéraux, et ce d’autant plus que ce gouvernement minoritaire aura une faible marge.
« Nous avons gagné plus de 20 sièges par rapport aux précédentes élections. Nous avons empêché les libéraux et le NPD de former un gouvernement de coalition, mais nous ne sommes pas encore à la ligne d’arrivée. Le changement prend du temps », a déclaré M. Poilievre.
Enfin, « le Bloc québécois a fait une campagne de cœur, de passion, à la hauteur de ce que sont des Québécois », a fait valoir le chef Yves-François Blanchet, réélu dans Belœil-Chambly, indiquant que son parti était en mesure d’influencer la politique du prochain gouvernement. »