Les adversaires politiques ensemble à l’Université de l’Ontario français

De gauche à droite, la ministre des Langues officielles, Mélanie Joly avec la ministre des Affaires francophones et des Transports, Caroline Mulroney et le ministre des Collèges et Universités, Ross Romano. Crédit image: Archives ONFR+

TORONTO – Pour une rare fois, les adversaires politiques qui se sont déchirés au sujet de l’Université de l’Ontario français (UOF) ont parlé d’une seule voix pour célébrer l’officialisation du site de la future institution universitaire, qui doit voir le jour en 2021. Quinze mois après l’annonce de son annulation, il a été confirmé que l’Université occuperait un espace de 50 000 pieds carrés, sur les berges du Lac Ontario, afin d’y accueillir à terme jusqu’à 1 500 étudiants.

« Remerciez le premier ministre Trudeau. Et Doug Ford, sans son accord et son appui, on ne serait pas là », a lancé Dyane Adam, présidente du conseil de gouvernance de l’UOF. « Nous entendons faire rayonner la ville et la province, en plus de participer à son positionnement dans la francophonie », a-t-elle poursuivi.

La 6e université de la Ville reine sera « à la hauteur des attentes de nos ministres », a-t-elle lancé.

Les locaux de 50 000 pieds carrés près du Lac Ontario, au bout de la rue Jarvis, à Toronto. Crédit image : Étienne Fortin-Gauthier

L’annonce du futur site de l’UOF a rassemblé des acteurs politiques aux antipodes politiques, notamment Mélanie Joly, la ministre du Développement économique et des Langues officielles, la ministre ontarienne de la Francophonie et des Transports, Caroline Mulroney, et le maire de Toronto, John Tory.

« Aujourd’hui, on est uni pour la même cause. Car, quand on veut, on peut. C’est un rêve qui passe à la réalité, c’est un moment historique. Ensemble, on a défendu nos droits, notre culture et on a réparé une injustice. Les Franco-Ontariens n’ont pas peur de se battre et de réparer une injustice », a lancé Mélanie Joly.

Auparavant, elle avait salué les ministres ontariens, des « homologues avec qui je m’entends très bien », ainsi que Dyane Adam, « une battante », et l’ancien commissaire aux services en français de l’Ontario, « François Boileau, notre ancien commissaire ».

Caroline Mulroney n’est pas revenue sur la controverse créée par son gouvernement avec l’annulation du projet universitaire francophone, le 15 novembre 2018. Elle a soutenu que le projet réanimé sera utile pour l’Ontario.

« Ce sera un levier de développement pour les francophones en situation minoritaire. L’UOF va incarner le maillon final de l’éducation en français en Ontario », a-t-elle lâché.

Annonce historique

Elle n’a pas manqué de souligner le caractère historique de l’annonce. « Hors du Québec, c’est en Ontario qu’on trouve le plus de francophones. Avec plus d’un demi-million de Franco-Ontariennes et de Franco-Ontariens.  Et aujourd’hui, après bien des années d’attente, ils obtiennent leur université », a-t-elle dit.

Le ministre des Collèges et Universités, Ross Romano, a affirmé que le contexte financier qui a justifié l’annulation du projet de l’Université de l’Ontario français n’avait pas changé.

« Nous connaissons la situation financière de notre province. Mais une opportunité s’est présentée grâce à notre partenaire fédéral. Aujourd’hui, vous vous joignez aux meilleurs dans le monde en éducation post-secondaire », a-t-il lancé. « Les attentes sont hautes, mais je suis certain que vous y répondrez », a-t-il soutenu.