Vincent Poirier, Martin Laporte, Stéphane Guertin, Nadia Campbell, Michelle Desrochers, Anne Gutknecht, Marie-Ève Fontaine et Marc-Antoine Joly au lancement de la programmation du MIFO. Crédit image: Rachel Crustin

OTTAWA – Le Mouvement d’implication francophone d’Orléans (MIFO) a lancé les grandes lignes de sa programmation 2024-2025 mardi soir à son centre de la rue Carrière. Il s’agit de la dernière programmation prévue en partie dans le vieil édifice, qui laissera bientôt sa place à une construction neuve. ONFR a rencontré les artistes présents au lancement ainsi que la directrice artistique du MIFO et animatrice de la soirée, Anne Gutknecht.

La sélection de spectacles a d’abord été dévoilée par une vidéo promotionnelle qui a ravi la foule, particulièrement enthousiaste aux noms de Christine Morency, Robert Charlebois, Isabelle Boulay, Fred Pellerin et Gregory Charles. Un autre spectacle qui risque d’être fort apprécié est celui de François Bellefeuille, en rodage le 27 février 2025. Il s’agira du dernier spectacle présenté au centre actuel de la rue Carrière.

Par la suite, l’auditorium de l’École secondaire catholique (ÉSC) Béatrice-Desloges accueillera certains pans de la programmation, tout comme le partenaire de longue date, le Centre des arts Shenkman. La construction d’un nouveau bâtiment ultramoderne devrait s’échelonner du printemps 2025 à l’automne 2027.

Au-delà des grands noms, Anne Gutknecht souhaite que les Orléanais découvrent de nouvelles propositions. Elle rappelle que Katherine Levac a fait ses débuts au MIFO, et que Bleu Jeans Bleu était passé à Orléans avant de connaître le mégasuccès de Coton Ouaté.  « J’encourage les gens à venir voir des pépites, même s’ils ne connaissent pas les noms, exprime Anne Gutknecht. Faites confiance aux diffuseurs. »

Des spectacles pour tous

L’humoriste Michelle Desrochers a fait mouche lors de la première performance de la soirée. La venue de son spectacle le 19 octobre avait déjà été dévoilée il y a quelques semaines.

« Mon spectacle n’est jamais fixé dans le béton, parce que je m’adapte beaucoup au public. »
— Michelle Desrochers

Michelle Desrochers décrit son humour comme rassembleur et promet de faire rire les 7 à 77 ans… à condition que les parents soient prêts à répondre aux questions sur le chemin du retour, car quelques blagues exploitent un double sens, comme le laisse deviner le titre, Pelote. « J’ai cette capacité d’exprimer des idées adultes avec des images, donc on n’est pas dans un humour vulgaire. »

L’humoriste Michelle Desrochers avait présenté le spectacle Pelote en rodage l’an dernier. Crédit image : Rachel Crustin

Originaire de Saint-Boniface au Manitoba, Marie-Ève Fontaine ressent un attachement particulier à l’œuvre de Gabrielle Roy. C’est du livre du même nom qu’elle s’est inspirée pour créer Cet été qui chantait, une pièce de théâtre d’images et de marionnettes pensé pour un double public : les enfants et leurs grands-parents.

Au fil de représentations dans sa province natale et de vitrines à Ottawa lors des dernières Zones théâtrales, Marie-Ève Fontaine a réalisé que le spectacle touchait tous les publics. C’est d’ailleurs aux Zones théâtrales qu’Anne Gutknecht est tombée en amour avec la proposition. « Je me suis sentie comme si j’avais passé une journée au spa. C’est vous dire à quel point c’est de la douceur. »

Marie-Ève Fontaine dans Cet été qui chantait. Crédit image : Jonathan Lorange

Marie-Ève Fontaine voulait rendre hommage à « une sorte de lenteur, une simplicité, une appréciation des petites choses et de la nature environnante » qui se retrouvait dans le livre. La marionnettiste Natalie Labossière (la mère de Marie-Ève), et le concepteur sonore Gérald Laroche complètent l’équipe sur scène. Le spectacle s’arrêtera également dans sept autres salles lors de sa tournée franco-ontarienne.

L’impact de Contact ontarois

Remarqués lors de Contact ontarois en janvier, le trio innu Maten et la chanteuse québécoise Mélissa Bédard seront respectivement de passage le 25 octobre 2024 et le 21 mai 2025 au Centre des arts Shenkman.

En remportant le prix Distinction décerné par Réseau Ontario, Stéphane Guertin s’assurait de pouvoir poursuivre la tournée de Sortir la tempête du verre. « On fait pratiquement tous les centres culturels grand public en Ontario, plus une tournée au Québec qui s’en vient. »

Sortir la tempête du verre est prévu le 27 avril 2025 à l’ÉSC Béatrice-Desloges, mais Stéphane Guertin sera aussi au Centre des arts Shenkman le 7 décembre 2024 avec Improtéine, qui fête ses 20 ans.

Improtéine a offert une performance d’improvisation lors du lancement du MIFO. Crédit image : Rachel Crustin

Le fait d’improviser avec la même équipe pendant deux décennies permet une chimie presque fusionnelle. Nadia Campbell, Vincent Poirier, Olivier Nadon, Martin Laporte et Stéphane Guertin se comprennent et s’épaulent avec une complicité renouvelée. « On sait qui peut faire quoi, qui va y aller, et ça permet de faire un meilleur spectacle », explique Nadia Campbell.

Les membres d’Improtéine connaissent aussi l’Ontario comme le fond de leur poche, toujours curieux de connaître les référents des communautés locales. « Les gens de Timmins n’ont pas les mêmes passions que les gens de North Bay, à part le ski-doo », blague Martin Laporte. « On prend tout ce qu’on vit dans les communautés et on l’apporte sur scène. »

De gauche à droite : Martin Laporte, Nadia Campbell, Stéphane Guertin et Vincent Poirier d’Improtéine lors du lancement de la programmation du MIFO. Crédit image : Rachel Crustin

La formation vient d’ailleurs d’être intronisée au temple de la renommée de l’Association franco-ontarienne des ligues d’improvisation étudiantes (AFOLIE). « C’est un bel honneur, quand ta communauté te dit : ce que vous faites est important », se réjouit Vincent Poirier.

Le spectacle sera divisé en deux parties. La première réunira les jeux d’improvisation classiques qui ont fait la réputation du groupe. Dans la seconde, intitulée Hommage à Improtéine, par Improtéine, les membres incarneront un faux groupe de musique. Le public pourra crier, par exemple, les titres de leurs plus grands succès, qu’ils devront improviser.

Double défi pour JOLY

JOLY, le projet solo de Marc-Antoine Joly, fera halte à l’auditorium de l’ÉSC Béatrice-Desloges le 6 mars. Accompagné de son frère, le batteur Simon Joly, et du bassiste Patrick Harrison, JOLY propose une musique aux accents cinématographiques. Si l’ambiance est semblable à celle de l’album Deuil, « l’histoire se bouge un peu comme des blocs Lego ».

JOLY se permet également de sortir de l’ambiance plus lourde entre les chansons, pour offrir une animation légère.

« C’est un projet très introspectif. Pour moi, la musique est thérapeutique. J’espère que les gens seront capables de laisser tout de côté et de juste vivre un moment de rock, et des deux extrêmes : c’est super calme et super heavy aussi. »

Marc-Antoine Joly s’occupera de la direction artistique de la sixième édition du Kaléidoscope musical. Crédit image : Rachel Crustin

Marc-Antoine Joly prendra aussi les rênes du désormais traditionnel Kaléidoscope musical, un spectacle concept où des artistes de différents horizons se réunissent le temps d’une soirée. « On va créer un spectacle qui se tient pour une soirée seulement, comme pour les autres éditions, mais en allant un peu plus loin dans l’approche visuelle et dans la cohérence. »

D’autres spectacles seront annoncés au fil des semaines. Les billets pour les événements déjà annoncés sont en vente dès aujourd’hui pour les abonnés privilège du MIFO et dès vendredi pour le grand public.

D’autres spectacles de la programmation 2024-2025

  • Humour : Vulnérable, Guillaume Pineault, le 16 novembre au Centre des arts Shenkman
  • Humour : MILF, Rosalie Vaillancourt, 13 décembre au Centre des arts Shenkman
  • Jeunesse : Yassama et la calebasse aux Cauris, Lua Shayenne,le 5 octobre au MIFO
  • Théâtre communautaire : Hôtel des deux mondes d’Éric-Emmanuel Schmitt, Théâtre du Village d’Orléans, du 21 au 24 novembre
  • Deux femmes en or, théâtre La Manufacture, au Centre des arts Shenkman le 23 janvier.