Les scandales au menu de la rentrée parlementaire

Kathleen Wynne
La première ministre de l'Ontario, Kathleen Wynne. Crédit image: Maxime Delaquis

TORONTO – Le jour de la rentrée parlementaire à Queen’s Park a été marqué par les deux procès qui se sont ouvert au cours des derniers jours, dont le plus récent le matin même du début de la session. Rapidement, les deux partis d’opposition ont demandé des comptes au gouvernement sur son éthique.

JEAN-FRANÇOIS MORISSETTE
jmorissette@tfo.org | @JFMorissette72

Dans un premier cas, deux adjoints de l’ancien premier ministre Dalton McGuinty sont accusés d’avoir fait disparaître des documents dans l’annulation des contrats de centrales au gaz de Mississauga et d’Oakville avant l’élection provinciale de 2011.

Dans l’autre, deux organisateurs du Parti libéral de l’Ontario, dont l’ancienne chef de cabinet de la première ministre Kathleen Wynne, sont accusés d’avoir promis à Andrew Olivier de renoncer à sa candidature en échange d’un emploi ou d’une nomination lors de l’élection partielle de Sudbury en 2015.

En chambre, le procureur général de l’Ontario, Yasir Naqvi, a dû défendre son gouvernement et rétorqué aux nombreuses questions de l’opposition officielle.


« Queen’s Park n’était pas la place pour juger de ces affaires puisque la législature n’était pas un tribunal, mais un lieu pour représenter les intérêts des Ontariens » – Yasir Naqvi


À la sortie de la période de questions, le ministre Naqvi a martelé le même message.

« Il serait inapproprié pour le gouvernement de commenter une affaire qui est devant les tribunaux », a-t-il lancé aux nombreux médias présents.

Le ministre de l’Énergie, Glenn Thibeault, qui est indirectement touché par le procès de Sudbury, n’a pas voulu commenter l’affaire, malgré les demandes de la part de la chef du Nouveau Parti démocratique (NPD), Andrea Horwath, de quitter son poste le temps des procédures judiciaires.

« Parce que le sujet est devant les tribunaux, je ne peux pas en parler », a-t-il commenté.

Les ministres Naqvi et Thibeault ont refusé de se prononcer sur l’impact que ces procès auraient sur l’agenda politique du gouvernement au cours de la session, mais ont tout de même stipulé qu’il restait encore beaucoup de temps avant l’élection du 7 juin 2018.

Les priorités de Brown

Avant la première période de questions de la session, le chef du Parti progressiste-conservateur (Parti PC) de l’Ontario, Patrick Brown, a promis de talonner le gouvernement de Kathleen Wynne sur les scandales qui accablent sa formation politique.

« Ne vous détrompez pas, ce sont des cas de corruption par les libéraux qui sont devant les tribunaux », a-t-il lancé.


« C’est vraiment une triste journée lorsqu’une première ministre témoignera dans un procès qui résulte d’accusations policières » – Patrick Brown


Parmi les autres priorités du chef de l’opposition officielle, Patrick Brown a aussi promis de questionner le gouvernement sur les demandes d’Hydro One qui souhaite augmenter ses tarifs. 

Une période de questions houleuse

Andrea Horwath a, quant à elle, profité de son temps de parole en chambre pour talonner le gouvernement sur ce sujet.

Tout comme le chef du Parti PC de l’Ontario qui l’a fait en cours de matinée, Mme Horwath a questionné le gouvernement sur son échéancier quant à la légalisation de la marijuana et la tenue des deux procès.

Mme Horwath s’est aussi insurgée des réponses du ministre Naqvi lors de la période de questions sur l’éthique du gouvernement.


« Je trouve incroyable que les libéraux nous fassent la morale sur le respect des règles » – Andrea Horwath


D’autres députés, comme Peter Tabuns, ont aussi posé des questions à cet effet, mais le ministre Naqvi s’en est tenu à sa réponse.

La première ministre Kathleen Wynne doit témoigner le 13 septembre alors que le ministre Thibeault est appelé à la barre un peu plus tard durant le mois.