L’ex-PDG par intérim de TFO Éric Minoli débarqué

TORONTO – Le sort de l’ancien président-directeur général par interim de Groupe Média TFO est scellé : Éric Minoli n’est plus à l’emploi, apprend-on ce vendredi dans un courrier interne du diffuseur public francophone de l’Ontario, qui ne dit pas s’il a été renvoyé ou a présenté sa démission.

« Le Conseil d’administration de GMTFO annonce le départ d’Éric Minoli. À l’emploi de TFO depuis 2004, il a entre autres occupé les postes de directeur général des opérations, vice-président et chef des opérations et vice-président, technologies et optimisation. Merci de votre engagement continu à TFO, envers vos collègues et nos partenaires », a déclaré, laconique, le président du Conseil d’administration, Jean Lépine.

Placé en retrait administratif depuis le 14 mai dernier, M. Minoli était toujours à l’emploi au sein du groupe médiatique et percevait donc son salaire, alors même qu’il avait été remplacé à ce poste. Il avait pris les rênes intérimaires du groupe à la suite du départ de Glenn O’Farrell.

Un scandale de climat toxique et de harcèlement mis en lumière par Radio-Canada avait provoqué sa mise à l’écart, en attendant les conclusions d’une enquête indépendante.

Les investigations de nos confrères s’appuyaient sur des témoignages anonymes mais aussi sur une lettre adressée, dès le 9 mars dernier, au conseil d’administration par des gestionnaires pointant « le comportement inapproprié et inacceptable » au quotidien de celui qui occupait le double rôle de directeur général des opérations et de président par intérim.

Depuis, une nouvelle directrice générale avait été nommée, Michelle Séguin, d’abord par intérim à partir de mai 2021, puis définitivement à compter de février dernier.

Dans les rangs du personnel, c’est la sensation de tourner la page qui prédomine, même si certains regrettent que l’enquête ait duré près d’un an. « Ça a pris du temps et tout le monde l’a réalisé », glisse cet employé sous couvert d’anonymat. « Durant tout ce temps-là, c’était dans notre pensée : il y avait l’ombre d’Éric qui planait toujours, encore employé, même absent. »

Et de poursuivre : « C’est un soulagement de savoir que toute cette histoire est finie. La culture s’est beaucoup améliorée depuis que Michelle (Séguin) est en position. Il y a eu beaucoup de changement. On a fait un pas de géant dans la culture d’entreprise. Il y a plus de confiance dans la gestion et dans les employés, une meilleure écoute et compréhension, ce qui ne veut pas dire qu’il y a encore des progrès à faire ».

La direction de TFO a décliné nos demandes d’entrevue. Ni le ministère de l’Éducation, ni l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario n’ont souhaité commenter cette décision.