L’expansion d’une banque alimentaire bloquée… à cause d’une rampe d’accès
OTTAWA – La banque alimentaire de la Basse-Ville affirme avoir trouvé un nouveau local plus vaste et plus approprié pour servir les citoyens, mais un conflit à propos d’une rampe d’accès bloque le tout, alors que « le besoin est criant », déplore-t-on.
« On serait prêt à signer un bail avec la Ville pour avoir accès aux locaux. Mais il faut qu’elle nous offre un accès à la rampe pour les besoins des personnes à mobilité réduite et de livraison et de chargements de denrées alimentaires », affirme le directeur général du Centre de ressources communautaires de la Basse-Ville (CRCBV), Matt Beutel.
La banque alimentaire de l’organisme dit avoir trouvé un local qui convient à ses besoins au 40, rue Cobourg, à quelques minutes de leur site actuel sur la promenade Beausoleil. L’édifice abrite diverses installations, dont le Centre de ressources communautaires de la Basse-Ville, une piscine municipale, un gymnase et deux vastes espaces alloués au Patro, un organisme destiné aux adultes ayant des besoins spéciaux. La Ville d’Ottawa est propriétaire de l’un des deux espaces.
La municipalité a pris la décision de retirer un espace au Patro d’Ottawa qui ne l’utilisait pas de manière appropriée, selon elle, et l’a contrainte de la libérer, dès le 20 janvier dernier. Elle a donc offert le local vacant à la banque alimentaire, qui estime être prête à emménager. Or, le Patro d’Ottawa refuserait d’accorder l’accès à cette rampe qui faciliterait le transport des denrées alimentaires et le déplacement de personnes à mobilité réduite. Ce refus fait donc en sorte que la Ville ne peut pas accorder l’espace à la banque alimentaire de la Basse-Ville.
« Le Patro souhaite limiter ses commentaires au fait que les négociations avec la Ville se poursuivent et qu’elles progressent. Le Patro sera en mesure de partager plus de détails, une fois qu’une entente aura été conclue », nous a répondu le porte-parole du Patro d’Ottawa, Stéphane Émard-Chabot, dans un échange de courriels.
La banque alimentaire de la Basse-Ville opère à partir d’un duplex converti qui n’est pas conçu pour accueillir une telle infrastructure, étant trop petit et inapproprié pour un tel usage, explique le directeur général de l’organisme.
« Par exemple, si une occasion se présente demain et qu’on me dit : « voici cinq palettes de denrées qui peuvent être entreposées, sans devenir périmées, en ce moment », la réponse c’est non, car on n’a pas de place pour les entreposer. Si on avait l’espace, on pourrait le faire et ensuite les distribuer », déplore M. Beutel.
La banque alimentaire affirme que son local actuel est en surcapacité en raison de l’afflux des demandes des dernières années. La demande pour des denrées alimentaires, de la part de la population, a doublé en cinq ans, passant de 8800 visites à 16 000 en 2022, explique-t-on. La quantité d’aliments offerts à chaque client et la fréquence à laquelle la clientèle – évaluée à 1200 familles au sein de la Basse-Ville – se présente ont dû être réduites.
Le local situé au 40, rue Cobourg viendrait régler ces problèmes, selon le CRCVB.
« C’est désolant et difficile à comprendre. Le besoin est tellement criant. On a une solution facile devant nous », se désole M. Beutel.