L’Ontario en proie à plus d’une cinquantaine de feux de forêt
Plus de cinquante feux sévissent à l’heure actuelle à travers la province, essentiellement dans le Nord mais aussi dans l’Est, tandis que la fumée en provenance du Québec voisin recouvre le ciel torontois et tout le Sud de la province jusqu’à la baie Géorgienne.
Une trentaine de feux actifs sévissent dans le Nord-Est, dont les deux tiers ne sont pas maîtrisés. La situation la plus préoccupante se situe dans la région de Cochrane qui fait face à trois foyers incontrôlés qui ont parcouru plus de 3 000 hectares.
En début de soirée de mardi, deux nouveaux incendies ont été localisés à Hearst (90 hectares au sud de la route 11) et à Sault Ste-Marie (4 hectares au nord du lac Lauzon) aux abords du parc provincial Matinenda, tandis que Wawa perdait 7 000 hectares de forêt.
Dans le Nord-Ouest, qui compte une vingtaine de feux actifs, Red Lake est à nouveau touché : plus de quatre hectares sont partis en fumée à deux endroits distincts. La municipalité avait déjà payé un lourd tribut ces trois dernières années. En 2020, des milliers de résidents avaient même dû évacuer leur maison.
10 000 hectares décimés à Sioux Lookout
Mais le pire front est localisé à Sioux Lookout. Près de 10 000 hectares ont été décimés, au nord de la Première nation éloignée de Cat Lake. Dix équipes de garde-feu et trois hélicoptères y luttent sans relâche contre les flammes.
Des incendies se sont également déclarés du côté de Fort Frances, Nipigon, Kenora et Thunder Bay. On estime à cinq le nombre de feux non maîtrisés dans l’ensemble du Nord-Ouest, tandis que trois ont été éteints au cours des dernières 24 heures.
Le risque d’incendie varie de faible à modéré dans l’ensemble du Nord-Ouest, contrairement au Nord-Est où le risque est classé d’élevé à extrême et où l’accès a été interdit de même que les déplacements en plusieurs endroits des districts de Chapleau-Wawa et Hearst-Cochrane-Kapuskasing.
Dans ces deux districts, ainsi que ceux de Timmins-Kirkland Lake, Sault Sainte-Marie-Blind River, Sudbury, North Bay, Minden-Parry Sound-Bracebridge, Pembroke, une portion nord du district de Peterborough-Bancroft et la partie sud-est du district du Grand-Nord, les feux de camp sont interdits et tous les permis de brûlage suspendus jusqu’à nouvel ordre.
Près de Sudbury, plus d’un millier d’hectares ont brûlé près de la route 810 à l’est du parc provincial Mississagi. Plus au sud, les pompiers sont mobilisés dans les cantons de Pembroke et Madawaska où les autorités ont procédé mardi à des évacuations.
Les derniers départs de feu portent le total de foyers à 167, proche de la moyenne de saison sur dix ans (157) et bien plus que l’année dernière (78).
Depuis quelques jours, le ciel du sud et de l’Est ontarien s’est obscurci jusqu’à Toronto où le soleil a des difficultés à percer, au gré du vent qui ramène des panaches de fumée du Québec. La province voisine affronte des feux gigantesques, entre autres dans la région de Sept-Îles. Plus de 160 000 hectares de forêt ont été rayés de la carte, tandis que 150 feux se poursuivent.
Trois millions d’hectares ravagés au pays
Au total, plus de trois millions d’hectares ont été ravagés à travers le Canada, si l’on inclut les grands feux de l’Alberta – récemment sortie de l’état d’urgence – et de la Nouvelle-Écosse, où la région d’Halifax est désormais sous contrôle.
Environnement Canada a émis plusieurs alertes sur le niveau de pollution de l’air élevé en raison de la fumée de feux de forêt, notamment à Sudbury et Toronto. « La mauvaise qualité de l’air pourrait persister pour la majeure partie de la semaine », indique le ministère fédéral qui conseille aux gens de cesser leurs activités de plein air et de consulter un médecin en cas d’essoufflement ou de respiration sifflante.