L’Université de Hearst célèbre son autonomie en grande pompe

Luc Bussières a livré un discours fort en émotions lors de l’événement visant à célébrer l’autonomie de l’Université de Hearst. Crédit image : Martine Laberge.

HEARST – C’est soir de célébration dans le Nord, où la communauté franco-ontarienne s’est donné rendez-vous à Hearst afin de célébrer la récente autonomie complète de l’Université de Hearst. L’occasion rêvée de dévoiler la nouvelle identité visuelle de l’établissement qui souhaite faire peau neuve.

« Finalement, avec le recul, ce rêve n’était pas si fou que ça! Ce rêve était en fait tout autant un besoin, une aspiration de toute une région à se donner les outils pour assurer son avenir. »

C’est ce qu’a déclaré le recteur Luc Bussières dans son allocution vendredi en fin d’après-midi à l’Université de Hearst faisant référence au rêve fou que représentait l’établissement à ses débuts.

Il en a profité pour rappeler dans son discours que l’université fêtera ses 70 ans d’existence en 2023, et que l’université a enregistré un bond important de 174 % d’augmentation du nombre d’inscriptions depuis 2014, permis en très grande partie par les étudiants internationaux.

« Encore une fois, l’air de rien, l’Université de Hearst est devenue pour le Nord de l’Ontario le meilleur véhicule pour faire la démonstration qu’il est tout à fait possible d’attirer, d’accueillir et d’intégrer une immigration francophone internationale qui vient renforcer nos communautés, notre économie et participer à la diversité et à la solidarité culturelles qui constituent, selon moi, l’avenir de notre planète! »

Année charnière où l’université obtient du gouvernement ontarien le droit de signer sa propre entente de mandat stratégique, une première, et opère un virage dans ses méthodes d’enseignement.

« Pas si mal pour la petite université nordique sympathique! » s’exclame-t-il.

Daniel Giroux, Luc Bussières, Serge Miville et Pierre Ouellette ont célébré ensemble l’autonomie de l’Université de Hearst. Crédit image : Martine Laberge.

Les ministres absentes

Près de 200 personnes étaient présentes à la soirée événement qui a marqué le début d’une nouvelle ère à l’Université de Hearst qui a obtenu son autonomie complète le vendredi 1er avril dernier.

Parmi elles, Pierre Ouellette, recteur de l’Université de l’Ontario français (et ancien recteur de l’Université de Hearst), Serge Miville, recteur de l’Université de Sudbury et Daniel Giroux, président du Collège Boréal entre autres.

« Vous étiez la première université francophone et vous nous avez inspirés! » – Caroline Mulroney

Jill Dunlop, ministre des Collèges et des Universités, et Caroline Mulroney, ministre des Affaires francophones, avaient prévu venir aux célébrations, mais ont du annuler leur présence en raison de la période de deuil dans laquelle se trouve le gouvernement ontarien à la suite du décès de la reine Élizabeth II le 8 septembre dernier.

Celles-ci ont néanmoins tenu à envoyer chacune une vidéo qui a été projetée durant la période d’allocution.

« Vous étiez la première université francophone et vous nous avez inspirés! » pouvait-on entendre dans la vidéo de la Mme Mulroney.  

Celle-ci a également tenu à souligner le centenaire de la ville, souhaiter en avance une bonne Journée des Franco-Ontariens et salué la clientèle internationale de l’institution : « Nous comptons sur ces jeunes en provenance de 25 pays, de la francophonie internationale, pour contribuer à l’essor économique de la ville de Hearst. »

Ailleurs sur le banc des absents, le président de l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario, Carol Jolin, qui a vu son vol annulé l’empêchant de se rendre à l’événement. Un regret qu’il a pu exprimer, lui aussi, dans une vidéo projetée au moment des messages.

Une nouvelle identité visuelle

Après un réseautage et des allocutions d’ouverture, les invités ont pu remonter dans le temps grâce à une présentation de la genèse de celle qui fut la première université ontarienne désignée sous la Loi sur les services en français en juillet 2013.

Puis, un aperçu de l’avenir avec le moment tant attendu du dévoilement officiel de la nouvelle identité visuelle de l’université qui a droit à un nouveau slogan, logo, et de nouvelles couleurs.

« Repenser son univers », voilà le slogan choisi pour l’établissement qui en dit long sur la volonté d’ouverture sur le monde que souhaite incarner l’établissement dont la clientèle est majoritairement internationale.

Pour le logo, un choix sobre et épuré avec la lettre H en trois couleurs : vert, bleu et jaune. Le H est tracé avec un espace placé en haut, au niveau de la barre de droite de manière à y voir une silhouette tenant un livre, non sans faire allusion à un étudiant.

La rentrée a eu lieu en présentiel pour la première fois depuis la pandémie le 29 août dernier sur les bancs de l’université qui offre également un nouveau et le premier programme de deuxième cycle, un diplôme d’études supérieures en psychothérapie (DÉSP) et à distance.

Les membres de la communauté franco-ontarienne du Nord se sont rendus en grand nombre à Hearst. Crédit image : Martine Laberge.

Un long combat

Après des années de discussions, l’Assemblée législative ontarienne a accordé une charte autonome de l’Université de Hearst le 3 juin 2021, juste après les coupures de programmes survenues à l’Université Laurentienne à Sudbury, marquant une crise sans précédent dans le nord de la province.

Une autonomie surtout financière pour l’établissement qui « entre dans l’âge adulte » selon les mots du recteur, et qui lance un message d’espoir pour l’Université de Sudbury dont plusieurs membres de la communauté du Nord demandent également l’autonomie depuis plusieurs mois.