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L’Université de Sudbury abritera un institut économique

Serge Miville, recteur et vice-chancelier de l’Université de Sudbury présente le projet de l'IEOF. Photo : Inès Rebei/ ONFR

SUDBURY – L’Université de Sudbury a profité du Forum annuel de la Fédération des gens d’affaires francophones de l’Ontario (FGA) pour dévoiler ce jeudi un projet structurant : la création de l’Institut économique de l’Ontario français (IEOF), un centre de recherche inédit dédié aux enjeux économiques de la francophonie ontarienne.

Ce nouvel institut, qui verra le jour au sein même de l’établissement universitaire, ambitionne de devenir un levier stratégique pour appuyer la croissance économique, stimuler l’innovation et promouvoir la vitalité culturelle et linguistique en Ontario français, avec un ancrage particulier dans le nord de la province.

« Ça fait des décennies qu’on n’a pas eu un centre de recherche dédié aux questions économiques francophones en Ontario. Il est temps de réfléchir à comment utiliser la francophonie économique comme un levier de développement social, culturel, intellectuel et commercial », a déclaré Serge Miville, recteur et vice-chancelier de l’Université.

Le 3e Forum annuel de la FGA a eu lieu ce jeudi, pour la première fois, dans la ville du nickel. Photo : Inès Rebei/ONFR

Répondre aux besoins du terrain

Trois axes stratégiques guideront les travaux de l’IEOF : la recherche sociale, linguistique et économique pour développer le capital humain bilingue, la collaboration avec les milieux public, privé et parapublic pour planifier la main-d’œuvre, et le soutien à l’entrepreneuriat francophone et au développement de nouveaux marchés.

Le recteur insiste sur la nécessité d’un dialogue structuré avec les acteurs économiques : « Je parle à des entrepreneurs, des conseils scolaires, et je leur demande : quels sont vos besoins de main-d’œuvre pour les cinq prochaines années? Et comment peut-on ajuster nos programmes pour y répondre? Ce sont ces conversations stratégiques qui permettront à l’économie et au postsecondaire de se développer de manière conjointe. »

Un constat préoccupant, mais porteur d’espoir

L’initiative s’inscrit aussi en réaction à des constats alarmants : « On a généré une situation qu’il faut corriger. À Sudbury, on observe un écart de 7,7 % entre les francophones et les anglophones au niveau de la diplomation universitaire. Ça, ce sont des millions de dollars qui s’évaporent chaque année de notre économie ».

Mais les données récentes sur le revenu médian sont encourageantes : « À Sudbury, les francophones gagnent en moyenne 8 000 $ de plus que les anglophones. C’est un argument économique solide pour investir stratégiquement dans la francophonie ».

Une phase de consultation lancée

L’IEOF entre maintenant dans une phase de fondation. Des consultations seront menées auprès des entreprises, institutions, associations et de la société civile pour bâtir une structure de gouvernance et une feuille de route ancrée dans les besoins réels du terrain. « On veut réfléchir ensemble à comment jumeler économie, culture, société et postsecondaire pour livrer des résultats concrets », explique celui qui est aussi historien de carrière.

Concernant le financement pour cet institut, Serge Miville se dit optimiste : « Il y a des fonds pour la recherche qui existent à l’Université de Sudbury donc c’est une partie de ce qu’on va utiliser pour le démarrage. »

« On va regarder prochainement quand on va lancer l’étude car une des caractéristiques de l’IOF ce n’est pas seulement d’illustrer des données mais de voir ce qu’on fait avec », précise-t-il après avoir été questionné sur la date de lancement du projet. La première rentrée universitaire de l’Université de Sudbury aura lieu en septembre prochain.

« C’est notre Last Best West, sauf qu’il est dans le Nord », résume avec conviction le recteur.