L’UOF à nouveau boudée par les étudiants franco-ontariens : 14 demandes d’admission
TORONTO – Seuls 14 étudiants issus des écoles secondaires ontariennes ont fait une demande d’admission pour intégrer l’Université de l’Ontario français (UOF) à la prochaine rentrée, un chiffre en baisse de 26,3 % par rapport à la première année universitaire. 19 étudiants avaient alors montré leur intérêt, dont deux en premier choix.
L’UOF a pourtant bénéficié d’une période de promotion de ses programmes auprès des élèves des écoles secondaires au moment des foires universitaires, contrairement à l’an dernier. Elle a par ailleurs changé son approche en matière de recrutement étudiant et de communication au cours des derniers mois.
Les données rendues publiques ce mercredi montrent, dans le même temps, que les universités concurrentes dans la région de Toronto ont toutes vu leurs chiffres progresser : +6,3% pour l’Université de Toronto, +4 % pour Ryerson, +12,9 pour York. L’Université d’Ottawa bénéficie elle aussi de demandes à la hausse : +13,6 %.
L’UOF détient le pire score en Ontario (évolution en pourcentage) derrière l’Université Laurentienne, à Sudbury, qui enregistre un plongeon de 43,5 %, tandis que les admissions totales, toutes universités confondues, ont progressé de plus de 8 %.
Ces chiffres concernent seulement les étudiants du secondaire qui proviennent du système scolaire de l’Ontario. À la rentrée de 2021, près de 70 % des 150 étudiants de l’établissement franco-ontarien étaient internationaux ou hors des écoles secondaires de l’Ontario et s’étaient manifestés au cours du printemps suivant.
À ce stade, il s’agit donc d’un rapport préliminaire et non final, avertit le Centre de demandes d’admission aux universités de l’Ontario (OUAC) qui parle d’« un aperçu des demandes d’étudiants actuels des écoles secondaires de l’Ontario ».
Toutefois, ces données dressent un portrait assez juste habituellement. Le nombre de demandes en janvier 2021 à l’UOF était descendu à 18, une fois à la rentrée en septembre, soit une de moins. En juillet dernier, l’établissement disait avoir reçu entre 400 et 450 demandes d’admission. Au même moment, l’OUAC compilait 18 demandes d’admission à l’UOF en provenance d’élèves du secondaire dans la province.
Des candidats plus nombreux à opter pour l’UOF en premier choix
« Le nombre à peu près stable des demandes confirme l’intention de l’UOF de bâtir une tradition universitaire basée sur des efforts de longue haleine de recrutement et l’élargissement de son offre de programme », a réagi par voie de communiqué l’UOF.
L’institution qui n’a pas souhaité accorder d’entrevue note plusieurs signes positifs : « Les demandes d’admission enregistrées à ce jour auprès du OUAC démontrent qu’un plus grand nombre d’élèves de l’Ontario ont choisi l’UOF pour leur premier choix d’université en 2022 comparativement à pareille échéance en 2021. Les étudiants internationaux ont également été plus nombreux à déposer une demande. »
L’institution inaugurée en novembre dernier aurait d’ores et déjà donné une réponse positive à une dizaine de personnes en vue de sa deuxième rentrée, en septembre prochain. Aucune cible n’a été fixée cette fois, contrairement à la première rentrée. En janvier dernier, le précédent recteur avait placé la barre à 200 étudiants, avant de démissionner à sept mois de la rentrée, pour des raisons personnelles.
« On s’attendait à plus », réagit l’organisme porte-parole des étudiants
« C’est une université en démarrage et dans un contexte pandémique », relativise François Hastir du Regroupement étudiant franco-ontarien (RÉFO). « On peut comprendre que le départ se fasse de façon lente. Il y a eu aussi un changement de leadership. On reste aux aguets mais on n’est pas inquiet. »
« On s’attendait à plus », admet-il cependant. Dès lors, l’UOF remplit-elle bien son rôle de servir les Franco-Ontariens, son public prioritaire? « On pourra répondre dans un horizon de trois à quatre ans, répond-il. « L’UOF a une notoriété à bâtir et ça ne se fait se fait pas en une journée. »
L’approbation prochaine d’un bac supplémentaire, en éducation, pourrait venir dynamiser l’offre de l’université qui travaille en outre sur un programme en gestion et gouvernance, à plus long terme. Des programmes en santé et justice, en plus de programmes d’études de 2e et 3e cycle, sont également à l’étude.
Article écrit avec la collaboration de Pascal Vachon.