Manifestation contre les coupes à La Laurentienne
SUDBURY – Ils étaient près d’une centaine de personnes vendredi matin à manifester contre les coupes à l’Université Laurentienne qui sont survenues en début de semaine. Les manifestants demandent aux gouvernements provincial et fédéral d’intervenir dans le dossier, à l’instar du chef du Nouveau Parti démocrate (NPD), Jagmeet Singh.
Des professeurs ou d’anciens, futurs et actuels étudiants dont certains programmes ont été supprimés étaient présents. C’est notamment le cas de quelques étudiantes du programme de sage-femme qui a été aboli. La francophone Samantha Smith-Bird a fait des milliers de kilomètres pour venir étudier dans ce programme-là.
« Je suis venue de l’Alberta pour pouvoir venir desservir les communautés francophones. Je veux qu’il reouvre le programme de sage-femme à l’Université, il faisait de l’argent avec le programme, ça ne fait aucun sens de couper un programme qui vous donne de l’argent… C’est une attaque envers les francophones et n’importe qui qui parle le français au Canada. »
Pour une ancienne étudiante du programme, la suppression de cette option pour les francophones et de 27 autres programmes dans la langue française est quelque chose de « bouleversant », pour toute la communauté franco-ontarienne.
Mélanie Murdock demande aux deux paliers du gouvernement d’intervenir dans le dossier.
« Ils doivent intervenir pour que La Laurentienne ait tout le soutien nécessaire pour qu’elle puisse reprendre tous les programmes et ensuite être capable de bien gérer l’université indépendamment dans le futur. Pour le moment, il faut que notre gouvernement agisse », avance l’ancienne étudiante en sage-femme.
Pour une Franco-Ontarienne et étudiante au département de mathématiques, les événements des derniers jours sont une attaque contre la communauté franco-ontarienne.
« Ils ont coupé les programmes qui avait moins de personnes dedans, mais ce n’est pas parce qu’on est francophone et qu’il y a moins de personnes que ça ne veut pas dire qu’on à pas le droit d’avoir des cours en français. On a accès à nos cours en français, on les prend, mais on se fait couper. C’est n’importe quoi », affirme Elora Conrad.
Manifestation en famille
Pour Rosanne Parent, La Laurentienne, c’est une histoire de famille. Elle-même étudiante au doctorat, ses enfants sont aussi d’actuels et futurs étudiants. La maman considère que les francophones ont fait trop d’effort pour voir tout s’écrouler.
« On manifeste aujourd’hui pour remettre les programmes francophones et des Premières Nations… Les francophones, ont travaillé depuis la conception de l’Université Laurentienne pour avoir des programmes en français et ç’a été détruit en une journée. »
Pour la fille de Rosanne Parent, Fleur Parent, son programme n’a pas été supprimé, mais elle ne sait pas quel cours elle pourra suivre, car tout son département a été annulé.
« Tous les cours électifs que j’avais suivis en français ont été annulés. Tous les cours d’humanité ont aussi été annulés. On doit avoir des cours électifs pour pouvoir obtenir tous nos crédits, mais tous ces cours-là sont partis (…). Tous les programmes de mes frères et sœurs dans lesquels ils ont été acceptés pour l’année prochaine ont été abandonnés » affirme l’étudiante de 3e année en géologie.
Singh veut des « gestes concrets » du fédéral
En matinée, Jagmeet Singh, le chef du NPD a organisé une conférence de presse avec quelques députés provinciaux comme avec la Franco-Ontarienne France Gélinas de Nickel-Belt. Le chef du NPD demande au gouvernement libéral d’intervenir dans le dossier de l’université du Nord.
« On a vu un gouvernement provincial qui (se) croise les bras (ne) fait rien. On a vu aussi un gouvernement fédéral qui donne des belles paroles sans avoir des gestes concrets, des actions concrètes, pour sauver cette université. »
M. Singh voit toutefois d’un bon œil la possibilité que d’autres institutions francophones comme celle de Hearst et de l’Université de Sudbury viennent offrir une offre de cours aux francophones.
« Bien sûr, l’idée de travailler ensemble avec les autres institutions c’est une bonne idée, et de donner un climat d’éducation pour les francophones d’avoir des opportunités de poursuivre les études dans les autres institutions et la capacité de changer entre les autres c’est une bonne idée. Mais ce que je veux souligner aujourd’hui, c’est l’importance de garder cette institution spécifique parce que ça touche quelques enjeux comme le fait qu’en général on a vu un manque de ressources dans le Nord de l’Ontario, dans le Nord du Canada en général. C’est une question nationale. »