Musées torontois bilingues : les premiers efforts visibles d’ici décembre
TORONTO – Les dix musées historiques de la Ville de Toronto mettront à disposition du public des brochures imprimées en français d’ici la fin de l’année, a-t-on appris lors de la réunion du Comité consultatif des affaires francophones.
Le département Toronto History Museums (THM), qui gère ces musées, va également dans les prochains jours lancer un sondage auprès de ses employés (environ une centaine à temps partiel) pour déterminer qui est capable d’offrir des services en français en personne.
« Ça va nous permettre d’établir une liste de personnel bilingue et de voir comment on peut offrir une meilleure expérience en français aux visiteurs », a expliqué Sonia Mrva, gestionnaire des musées municipaux, lors d’une présentation devant les membres du comité.
Son département aurait par ailleurs l’intention de recruter « activement » des interprètes de langue française, recevoir des invités aptes à s’exprimer en français et s’appuyer sur leurs réseaux pour accroitre le cercle des intervenants de langue française.
« On regarde aussi comment des partenariats avec les universités, incluant l’université de langue française, pourraient nous aider à identifier des étudiants francophones éligibles à des bourses fédérales pour soutenir nos activités », a assuré Mme Mrva.
L’idée derrière tout cela est d’arriver à une situation où « on aurait constamment une présence francophone dans l’équipe pour répondre aux besoins », anticipe Karen Carter, directrice du service des musées et du patrimoine, en écho à la stratégie de recrutement de la Ville pour 2025.
Mme Carter a aussi évoqué la présence d’une équipe des musées au moment de la Coupe du monde FIFA en 2026 qui soit en mesure de répondre aux demandes en divers langues, incluant le français. Tout en insistant sur ses ressources limitées : « On n’a pas de budget séparé pour créer des programmes francophones », a-t-elle averti, ce qu’a reconnu la présidente Alejandra Bravo qui a salué « une réponse qui va beaucoup plus loin » que la proposition communautaire intitiale.
Au sein du comité, la vice-présidente Christine Michaud a sensibilisé la Ville sur l’importance de promouvoir ces services, une fois en place, tandis qu’Hela Zahar a insisté sur un accès aux plus jeunes.
« Il est très important, pour préserver et péreniser la langue, de commencer au plus jeunes âge. Au-delà de la traduction, il faut penser à une forme de médiation c’est-à-dire une comprehension accessible aux écoles et aux élèves pour qu’ils s’approprient l’histoire de Toronto et de la francophonie, car ce sont eux qui vont porté la langue francaise. Il faut communiquer avec les écoles pour voir comment leur programme peut s’arrimer à cet accès à cette histoire. »
Cette démarche fait suite à la proposition soumise en février dernier par la Société d’histoire de Toronto (SHT) de favoriser l’accès des francophones aux musées de la ville, qui a débouché sur une motion adoptée en comité de confier au Comité du développement économique et culturel (ECDC), le mandat de chercher les possibilités de rendre accessibles les musées dans les deux langues officielles.
« Je crois que les délais fixés sont assez raisonnables, a réagi Rolande Smith, présidente de la SHT au micro d’ONFR, à l’issue de la réunion. Quant au recrutement, c’est un pas logique d’essayer de recruter bilingue à partir de maintenant et aussi de s’adresser à des programmes d’étudiants d’été au fédéral bien sensible au fait bilingue du Canada. »