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L’Assemblée de la francophonie de l’Ontario (AFO) demande au fédéral de doubler son enveloppe financière destinée aux organismes de la francophonie ontarienne, plaidant qu’il existe un écart de financement d’un minimum de 56 000 $ entre un organisme franco-ontarien moyen et celui d’une autre province.

« Les politiciens et Patrimoine Canadien ne font pas leur job d’assurer la survie de la communauté linguistique francophone en Ontario. On est en train de mettre en péril la survie de notre communauté franco-ontarienne avec le sous-financement chronique qui ne date pas d’hier. On cause des torts irréparables », fustige le président de l’AFO Fabien Hébert.

Selon une étude de l’AFO, 95 organismes dans la province reçoivent en moyenne 72 000 $ en financement de base de la part du fédéral alors que dans d’autres provinces comme le Nouveau-Brunswick, l’Alberta et le Manitoba, ça oscille entre 135 000 et 200 000 $. Selon l’association porte-parole des Franco-Ontariens, le minimum requis serait un financement moyen de 128 000 $ par organisme, ce qui serait nécessaire pour répondre aux besoins courants et à l’inflation.

« Lorsqu’on considère que l’Ontario représente 53 % de la population francophone hors Québec, que 35 % des organismes financés sont en Ontario et qu’on reçoit seulement 17 % du financement national, c’est clair qu’il y a un débalancement », lance Fabien Hébert.

Dans une déclaration, le ministre des Langues officielles Randy Boissonnault indique « entendre les demandes de l’AFO au sujet des besoins en financement des organismes francophones en Ontario ». Ce dernier rappelle qu’il a annoncé le mois dernier une bonification du financement de base des organismes du pays de 12,5 % dès la présente année, tirée de sommes annoncées lors du Plan d’action pour les langues officielles en 2023.

« Des sessions de dialogue sont actuellement en cours, dont avec les organismes ontariens ce matin, pour adapter l’octroi des fonds de la deuxième tranche de bonification aux besoins régionaux. Nos deux langues officielles font partie intégrante de notre identité canadienne et nous agissons en ce sens afin de pérenniser le financement aux organismes communautaires », a indiqué Mathis Denis, l’attaché de presse du ministre Boissonnault

Randy Boissonnault le ministre de l’Emploi, du Développement de la main-d’œuvre et des Langues officielles. Crédit image: Stéphane Bédard.
Randy Boissonnault, le ministre de l’Emploi, du Développement de la main-d’œuvre et des Langues officielles. Crédit image : Stéphane Bédard.

Malgré cette bonification, l’AFO estime que l’enveloppe fédérale devrait être augmentée de 22 millions de dollars au cours des quatre prochaines années, ce qui constituerait une hausse monétaire de 25 % pour certains organismes.

95 des 137 organisations francophones de la province se partagent annuellement une cagnotte de près de sept millions de dollars. Le président de l’AFO juge que cette hausse est ce qui permettrait à chaque organisme d’ajouter un directeur général à temps plein.

« Avec 50 000 et quelques $ de financement, et qu’on doit payer le loyer, les frais de bureaux et d’opérations, il ne reste plus grand-chose pour payer le salaire de quelqu’un pour aider une organisation à fonctionner. Alors c’est clair que, sur le terrain, c’est difficile », explique-t-il.

Une bonne partie des organismes francophones de la province est constituée des associations communautaires locales (les ACFO), ensuite des groupes racialisés et finalement, des centres culturels.