Ottawa devrait assurer le financement de l’Université de Sudbury, selon le NPD
Le gouvernement Trudeau devrait prendre le relais dans le dossier de l’Université de Sudbury et assurer son financement, estiment les néo-démocrates fédéraux.
« Je demande au gouvernement libéral de s’asseoir à la table avec la province dès maintenant et de conclure une entente qui permettrait de financer adéquatement l’Université de Sudbury afin que nous puissions sauver, raviver et prioriser la langue française dans le Nord », a indiqué la députée d’Algoma-Manitoulin-Kapuskasing Carol Hughes dans un communiqué.
Le gouvernement Ford a annoncé il y a deux semaines qu’il ne financerait pas la demande de l’Université de Sudbury citant que « le projet ne reflète pas la demande actuelle ni les tendances en matière d’inscription ».
« Il est choquant que M. Ford refuse de fournir des fonds. Les communautés francophones méritent mieux. Le gouvernement fédéral doit prendre la relève et se battre pour elles », clame Mme Hughes.
Le bureau de la ministre des Langues officielles Ginette Petitpas Taylor n’a pas souhaité commenter. La semaine dernière, elle affirmait vouloir débuter des discussions avec la province dans le but de trouver une solution au dossier. Elle a notamment tenu une rencontre bilatérale avec son homologue ontarienne Caroline Mulroney « partageant les inquiétudes du fédéral par rapport à la décision ».
« Le fédéral sera toujours à la table des discussions, mais, encore une fois, on ne peut pas agir tout seul. On est prêt, mais on a besoin qu’il (l’Ontario) vienne à la table », insistait la ministre du gouvernement Trudeau en entrevue.
Un dossier qui remonte à la dernière campagne électorale
Ce n’est pas la première fois que le dossier, pourtant de nature provinciale, remonte jusqu’au gouvernement fédéral.
Lors de la campagne électorale de 2021, le chef du Nouveau Parti démocratique (NPD) Jagmeet Singh s’était opposé au transfert des programmes francophones de l’Université Laurentienne vers l’Université de Sudbury, une demande de l’époque de membres de la communauté franco-sudburoise et de l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario (AFO). Le parti fédéral expliquait que « nous ne renoncerions pas à la vision de l’Université Laurentienne en tant qu’institution bilingue et triculturelle ».
Le gouvernement fédéral s’était alors porté en faveur du projet par et pour les francophones de l’Université de Sudbury. En déplacement à l’institution lors d’un événement électoral, Justin Trudeau et les libéraux avaient promis de doubler l’enveloppe monétaire destinée aux établissements postsecondaires en milieu minoritaire, un engagement pas encore respecté à ce jour.
« Le NPD fait pression depuis des années pour assurer la création d’une université francophone à Sudbury. Non seulement cette université est essentielle pour les Franco-Ontariens, mais elle aura également des répercussions économiques positives dans le Nord de l’Ontario et au-delà », estime Carol Hughes