Passeport vaccinal : une bonne chose dit le milieu des affaires franco-ontarien
Le milieu des affaires francophones voit d’un bon œil l’arrivée du passeport vaccinal le 22 septembre et espère une directive claire et simple pour les commerçants et entrepreneurs.
Dans son annonce hier, le gouvernement a indiqué que le passeport sera requis pour différents milieux tels les restaurants, théâtres et gymnases.
« C’est une bonne nouvelle pour nous, car les petites et moyennes entreprises en Ontario, surtout les PME, ne seraient pas capables de passer à travers un autre confinement. Ça serait probablement fatal pour ces entreprises-là. On se doit d’être créatif et de trouver des façons de garder nos entreprises ouvertes et une de ces façons-là, c’est le passeport vaccinal », soutient Patrick Cloutier, directeur général de la Société Économique de l’Ontario (SÉO), un organisme qui appuie près de 1 500 entreprises.
Pour la Fédération des gens d’affaires francophones de l’Ontario (FGA), on salue aussi la décision de la province, mais on veut s’assurer que le nouvel outil ne soit pas un fardeau pour les entreprises.
« Il faut que ça soit simple à administrer. Si l’administration et la validation, qui est centralisée aux entrepreneurs, restent simples, il n’y aura pas de problèmes… À ma compréhension, ce qu’on met en place en Ontario est relativement semblable au Québec. De ce que je comprends à date, c’est que ça se fait sans heurts. Si c’est la même expérience en Ontario, on devrait être correct », avance son président Dominic Mailloux.
Pour ce dernier, l’arrivée du passeport est une bonne nouvelle pour les secteurs ayant été les plus durement touchés par le coronavirus.
« Ce que je vois comme positif là-dedans est que ça va peut-être permettre de repartir des trucs à grand déploiement plus tôt comme des foires commerciales, l’industrie touristique, la business des congrès. Ça va peut-être rendre les gens plus confortables d’aller à des activités à plus grands déploiements, alors dans ce sens-là, je vois ça positivement. »
Le passeport vaccinal pourrait créer certains défis au niveau de la logistique, mais les bienfaits de celui-ci dépassent le négatif, croit M. Cloutier
« Je pense que quand on regarde les statistiques de la COVID-19 dans les derniers mois, on voit que les infections proviennent en grande majorité des gens qui ne sont pas vaccinés. Le passeport vaccinal va permettre aux gens de sortir dans les restaurants et gyms. Ça va donner le pouvoir à ces gens-là de faire repartir l’économie. »
Pour Dominic Mailloux, il espère que cette nouvelle mesure nécessitera le moins de bras supplémentaires possible.
« Je ne suis pas contre la preuve vaccinale. Je pense que ça fait partie de l’ensemble de mesures qu’il faut déployer pour combattre la pandémie. Maintenant, c’est dans le comment et si on envisage une solution où il faut engager du monde au niveau local, ça ne sera pas la bonne solution. »
Un passeport vaccinal pour tout l’hiver?
Parmi les lieux qui n’exigeront pas cette nouvelle preuve; les commerces de détail. Pour le docteur Santiago Perez, cette décision de la province de ne pas demander le passeport vaccinal à ces derniers s’explique bien au niveau épidémiologique.
« Il est vrai que ce sont des endroits qui n’ont pas montré lors des vagues précédentes être des endroits où il y a de grandes éclosions. Par contre, il faudra continuer à limiter le nombre de personnes qui rentrent, le port du masque, etc. Les gens, quand ils rentrent, ils ne passent pas des heures à l’intérieur et ils ne sont pas les uns sur les autres. Ce ne sont pas des situations à risque. »
Ce dernier s’explique mal pourquoi un client souhaitant aller au restaurant devra être vacciné, mais pas nécessairement un travailleur de première ligne dans un hôpital ou un professeur.
« L’exigence d’avoir des vaccins à l’école se fait déjà », déplore-t-il.
« On exige déjà que les enfants soient vaccinés contre l’hépatite B, la méningite et beaucoup d’autres choses, alors, pourquoi pas aussi avec la COVID-19? C’est la seule façon de protéger aussi bien les élèves que les professeurs pour permettre aux enfants de pouvoir aller à l’école. »
M. Ford a affirmé hier que le passeport vaccinal ne sera pas maintenu éternellement. Pour le Dr Perez, il serait pertinent de le garder au moins durant la 4e vague et durant l’hiver.
« Il faut voir comment se comporte la 4e vague et comment on survit le prochain hiver. Ça sera à partir de ce moment-là qu’on pourra évaluer la pertinence du passeport vaccinal… Il faut garder ses précautions surtout par rapport à cette période. Nous rentrons bientôt à l’automne, ensuite à l’hiver. Il faut éviter au maximum que la 4e vague grandisse et pour le moment il vaudrait mieux garder la distanciation et y aller avec précaution », croit le professeur en médecine de l’Université Queen’s.