Peter Tabuns, nouveau chef par intérim unilingue du NPD en Ontario

Peter Tabuns, député provincial de Toronto-Danforth. Archives ONFR+

TORONTO Le Nouveau Parti démocratique de l’Ontario (NPD) a une nouvelle fois choisi un chef unilingue à sa tête. Peter Tabuns a été nommé ce mardi soir pour assurer l’intérim après le départ d’Andrea Horwath. De nombreuses rumeurs le désignaient depuis quelques jours.

Le député de Toronto-Danforth a remercié, via son compte Twitter, les membres du NPD de l’avoir choisi comme chef du parti : « J’apprécie votre confiance. Vous savez que je me battrai pour les gens de cette province et je sais que vous le ferez aussi. »

Il succède à Mme Horwath, aux commandes depuis 2009, qui n’est pas parvenue à accéder au pouvoir lors des dernières élections, dans sa quatrième tentative. Elle avait annoncé son départ de la chefferie dans la foulée des résultats du 2 juin.

Peter Tabuns est un membre du parlement provincial de longue date. Élu pour la première fois dans la circonscription de Toronto-Danforth en 2006, puis réélu en 2007, 2011, 2014, 2018 et en 2022, il s’est occupé de divers projets et a occupé récemment les fonctions de porte-parole de l’opposition officielle en matière d’énergie et de crise climatique.

Andrea Horwah annonçant quitter la chefferie au soir des élections provinciales du 2 juin dernier. Crédit image : Abigail Alves Murta

L’élu torontois, qui tiendra une conférence de presse à Queen’s Park ce mercredi avant midi, hérite d’un parti diminué. Même s’il demeure la principale force d’opposition au gouvernement progressiste-conservateur de Doug Ford, le NPD a vu son nombre de sièges fondre de 40 à 31.

Andrea Horwath, de son côté, n’a pas exclu se lancer dans la course aux élections municipales dans son fief de Hamilton.

Vers une course à la chefferie à l’automne

« Sans chef, un parti perd de son importance médiatique », rappelle le politologue de l’Université McMaster, Peter Graefe. « C’est donc important de mettre quelqu’un en place qui peut piloter l’opposition, faire les suivis et veiller à l’imputabilité du gouvernement. »

Cette nomination par intérim en préfigure une autre. La course à la chefferie du NPD devrait probablement être lancée au fil de l’automne, avec un chef titulaire en place au début de l’année prochaine.

Après l’échec à accéder au pouvoir de la formation d’Andrea Horwath aux dernières élections, le parti pourrait être traversé, dans les mois à venir, par des débats idéologiques afin de changer certaines orientations politiques.

« Mme Horwath a pu fédérer une partie du Sud-Ouest autour de London, Hamilton et Niagara grâce au vote régional acquis au NPD, mais il risque d’y avoir au sein du parti un débat sur comment gagner des élections provinciales. C’est un débat en partie idéologique mais aussi lié au message et à la cible de ce message : faut-il aller chercher le vote des classes moyennes et des banlieues et, si oui, comment faire sans perdre sa base dans la classe ouvrière? »

Des questions auxquelles devront s’atteler M. Tabuns et son successeur.

Article écrit avec la collaboration de Rudy Chabannes.