Plus de 600 francophones réunis pour le Sommet de la French Tech à Toronto
TORONTO – Plus de 600 francophones et francophiles se sont rassemblés ce mardi soir au château de Casa Loma pour le troisième sommet de la French Tech Toronto. La communauté tech France-Canada s’est réunie sous le signe de l’intelligence artificielle (IA), le potentiel et les limites de cette technologie « qui n’est pas encore prête à nous remplacer ».
La French Tech Toronto, qui travaille en étroite collaboration avec les communautés French Tech aux États-Unis et au Canada, sous l’égide de La French Tech Amérique, a organisé son troisième grand rassemblement torontois après deux précédents dans les lieux emblématiques de l’AGO et de la Tour CN.
Le mouvement français French Tech, qui a fêté ses dix ans l’année dernière, compte parmi les dix organisations les plus influentes dans le domaine de l’innovation, celle-ci représentant plus de 140 communautés dans 67 pays, et plus de 25 000 startups.
« L’intelligence artificielle est en train de changer le monde » : le mot d’ordre de ce rassemblement qui a été inauguré par Bertrand Pous, le consul général de France à Toronto, Riva Walia, la directrice générale de la Chambre de commerce France-Canada et Estelle Chen, la présidente de la French Tech TO.
Les deux panels sur deux scènes en simultané ont rassemblé les professionnels et les aficionados du milieu.
Lors du premier, « Libérer le potentiel de l’IA : perspectives et applications du secteur », les panélistes issus du domaine bancaire, pharmaceutique et agroalimentaire ont abordé l’importance que prend le développement de l’IA dans les entreprises, de l’automatisation et l’expérience client, en passant par les diagnostics et traitements personnalisés jusqu’à l’analyse prédictive et la découverte de médicaments.
Le second panel, « Gardiens de la vie privée : naviguer dans l’ère de l’IA en toute sécurité », développait les enjeux de cybersécurité tels que la confidentialité des données à l’échelle mondiale, le changement du paysage des réglementations et des protections qui s’impose pour s’adapter à cette nouvelle ère technologique.
Une technologie qui n’est pas encore prête à nous remplacer
L’un des conférenciers, Nicolas Chapados, vice-président de la recherche, ServiceNow (ex-co-fondateur et directeur scientifique d’Element AI) est également intervenu sur l’impact de l’intelligence artificielle sur notre travail quotidien, le knowledge work, défini par des dizaines de tâches différentes que l’on exécute chaque jour dans le cadre de nos fonctions.
Ces tâches permettant de définir la performance de « agents IA », qui sont pour l’instant compétents pour opérer par exemple de manière indépendante pour automatiser les contenus de longue durée, raisonner sur les actions de l’utilisateur ou encore avoir de la mémoire et du contexte.
« Si cette technologie a évolué de façon monumentale au cours des dernières années, elle n’est pourtant pas encore prête à être utilisée de façon performante dans la vie de tous les jours. Plusieurs raisons : ces agents ne sont toujours pas prêts à nous comprendre complètement », a-t-il finalement expliqué.
D’ajouter que « le taux d’exécution des tâches des meilleurs agents de la dernière version de GPT4 ne dépasse pas les 50 %, ce qui est toujours trop bas pour nous dans nos professions. Car pour faire confiance à l’IA, il faudrait un minimum de 95 % ».
Les processus seraient selon lui également toujours trop lents pour une utilisation en temps réel de cette technologie. Les agents IA, qui attendent longtemps entre chaque étape, doivent encore beaucoup « réfléchir » avant de décider quelle est la prochaine marche à suivre.
« Une fois que l’intelligence artificielle sera prête, il y aura des changements massifs à prendre en compte dans notre façon de travailler et il nous faudra collaborer avec la machine », a conclu M. Chapados.