Prix Grandmaître : Ottawa bilingue et patrimoine à l’honneur
OTTAWA – Les revendications ont fait place aux célébrations lors des Prix Grandmaître 2018, remis par l’Association des communautés francophones d’Ottawa (ACFO) le jeudi 8 février.
BENJAMIN VACHET
bvachet@tfo.org | @BVachet
Il régnait un parfum préélectoral lors de l’édition 2018 des Prix Grandmaître. Le discours d’ouverture de la ministre des Affaires francophones et députée d’Ottawa-Orléans, Marie-France Lalonde, lui a donné l’occasion de souligner les accomplissements de son gouvernement pour les Franco-Ontariens.
Université franco-ontarienne, construction d’écoles de langue française ou encore reconnaissance du caractère bilingue de la Ville d’Ottawa, Mme Lalonde n’a pas manqué de glisser son message à quelques mois des élections provinciales.
« C’est une période faste pour la communauté francophone. Il y a un magnifique momentum autour des dossiers franco-ontariens », a-t-elle souligné devant une foule de 250 personnes, apparemment plutôt acquise, dans laquelle ne se trouvait aucun candidat progressiste-conservateur pour la prochaine élection provinciale.
Le projet de loi sur le bilinguisme d’Ottawa a occupé une bonne partie de la soirée. Mais à l’inverse de la précédente édition des Prix Grandmaître, l’heure était aux accolades et aux félicitations après l’adoption du projet à Queen’s Park, malgré les critiques exprimées contre une loi qui entérine le statu quo, selon certains.
La députée d’Ottawa-Vanier, Nathalie Des Rosiers, a eu droit à une ovation debout pour son rôle dans le dossier. Le Prix Grandmaître, dans la catégorie « citoyenne de l’année », est allé à Bernadette Sarazin qui a beaucoup œuvré pour cette cause.
« Il faut savoir rêver! Comme francophone, c’est ce qui m’inspire et me motive », a lancé l’une des figures du regroupement #OttawaBilingue. « Ça fait pas loin de 50 ans que des articles, des commissions, des discussions publiques revendiquent le bilinguisme de la capitale nationale. À toutes ces personnes qui se sont exprimées publiquement, je veux dire merci! Ensemble, on a réussi! »
Le patrimoine franco-ontarien en péril
Le lauréat du Prix Grandmaître 2018, Michel Prévost, s’est toutefois permis de rappeler que d’autres dossiers ne sont pas réglés, dont celui du patrimoine franco-ontarien.
« Le patrimoine, c’est un joyau que nous avons reçu des générations précédentes que nous devons enrichir et transmettre aux générations à venir », a martelé le tout juste retraité archiviste en chef de l’Université d’Ottawa.
Ce dernier a plaidé pour que l’Ontario s’inspire du Québec pour protéger ses édifices patrimoniaux en mettant en place un conseil du patrimoine religieux.
« Les communautés ne peuvent plus entretenir nos grandes et petites églises. L’État doit intervenir. On le voit au Québec où les églises désignées patrimoniales reçoivent beaucoup d’argent du gouvernement du Québec. Je ne vois pas pourquoi on ne pourrait pas le faire en Ontario. Il faut agir rapidement! Juste dans l’Est ontarien, il y a beaucoup de petites et grandes églises patrimoniales qui sont menacées de fermeture. J’ai lancé le message ce soir, j’espère que ce sera retenu. »
Les vainqueurs des Prix Grandmaître 2018 :
ORGANISME DE L’ANNÉE – Réseau des services de santé en français de l’Est de l’Ontario
ALLIÉ.E DE L’ANNÉE – Fred Sherwin
NOUVEL.LE ARRIVANT.E DE L’ANNÉE – Abdelilah (Abdou) Lamrani
JEUNESSE DE L’ANNÉE – Anne Goyette-Hamels
JEUNE LEADER DE L’ANNÉE – Nathalie Eleonor Vilgrain
INTERVENANT.E EN ÉDUCATION – Maxime Bégin
CITOYEN.NE DE L’ANNÉE – Bernadette Sarazin
PRIX BERNARD GRANDMAÎTRE – Michel Prévost