Québec veut rapprocher la société québécoise et les communautés francophones
QUÉBEC – Le gouvernement du Québec a présenté ce dimanche sa nouvelle politique en matière de francophonie canadienne où il propose de faire un pont entre la société québécoise et les communautés francophones du Canada, notamment dans les domaines de l’économie et de la recherche postsecondaire. La Belle Province instaurera aussi une journée québécoise de la francophonie canadienne en l’honneur de la romancière Gabrielle Roy.
C’est ce qu’a annoncé la ministre responsable des Relations canadiennes et de la Francophonie canadienne, Sonia Lebel, en cette Journée internationale de la francophonie.
« L’idée est d’être capable de justement mieux connaître les uns et les autres et que la nation québécoise soit mieux équipée pour défendre les autres francophones. On l’a vu avec les Acadiens qui ont eu ce réflexe là de s’unir à travers les territoires et provinces. »
Le gouvernement Legault entend aussi créer le label « francoresponsable », qui réunira les organismes francophones en faveur de la langue française. Cela permettra de reconnaître les entités au Québec et au Canada « mobilisées pour le rayonnement du français dans la vie de tous les jours ». Plus de détails seront fournis prochainement par le Centre de la francophonie des Amériques qui pilote ce dossier.
« On a une responsabilité parce qu’on est minoritaire au Canada et en Amérique de mieux se connaître et se soutenir mutuellement pour être capable de progresser » – Sonia Lebel
« C’est important que ça soit un gage de qualité et de sérieux dans la volonté des organismes et des entreprises qui pourront la poser, de servir en français et de participer à la vitalité du français sur leur territoire », soutient Sonia Lebel.
La politique, intitulée Pour une francophonie forte, unie et engagée, comporte 80 mesures concrètes dans le cadre d’un plan sur trois ans. Le gouvernement québécois doublera son soutien financier d’ici 2024-2025 pour un investissement supplémentaire de 8 millions de dollars sur trois ans, pour un total de 24,5 millions de dollars.
« Même si on a chacun notre couleur et notre spécificité attachées à notre territoire – au Québec, on n’est pas tous les mêmes et on ne parle pas tous avec le même accent -, on a une responsabilité parce qu’on est minoritaire au Canada et en Amérique de mieux se connaître et se soutenir mutuellement pour être capable de progresser. »
Réunir la recherche en français
La ministre Lebel affirme que cette nouvelle entente pourra bénéficier à divers secteurs de la société comme l’économie, la culture et le communautaire avec les organismes. Québec veut notamment offrir plus de possibilités de stages et de mobilités professionnelles entre la Belle Province et le reste du Canada francophone.
« Les universités seront amenées à participer (…). On constate qu’il y a une très grande mobilité des francophones partout au Canada et on veut que le Québec participe à cette mobilité-là et reçoive des francophones. Il faut qu’il y ait un échange d’expertise qui se fasse donc il y aura certainement une participation des universités qui sont fort intéressées à le faire. »
L’Association de promotion et défense de la recherche en français (ACFAS) sera aussi chargée de « faciliter la recherche en français » à travers le Canada. Pour ce faire, l’organisme entend créer un service d’aide à la recherche en français qui offrira « un soutien en français à des chercheuses et chercheurs qui travaillent en francophonie minoritaire et qui n’y ont pas accès dans leur établissement d’attache ».
La Journée québécoise de la francophonie canadienne sera le 22 mars, date de naissance de Gabrielle Roy, née à Saint-Boniface et qui est devenue l’une des plus importantes figures de la littérature canadienne et québécoise.
« Partout où on peut parler du français et du nous ensemble, je pense que ça peut juste nous permettre d’aller vers l’avant », a dit Mme Lebel.
Cinq orientations
Cette annonce fait suite à celle conjointe avec la Fédération des communautés francophones et acadienne (FCFA) en juin dernier à la suite du Sommet sur le rapprochement des francophonies canadiennes. Plus récemment, en novembre, la FCFA avait conclu une nouvelle entente avec le gouvernement du Québec, comportant notamment la pérennisation de cette rencontre annuelle en plus d’une nouvelle aide financière plus accrue.
La présidente de l’organisme francophone se réjouit de ce qui marque selon elle, un vent de renouveau dans la province francophone.
« Ça signale un changement de discours vraiment impressionnant de l’État québécois sur la manière dont il perçoit son rôle en matière de francophonie canadienne. Il y a vraiment une volonté de rapprochement et de solidarité. C’est vraiment la première fois que le politique cherche à engager l’ensemble de l’administration québécoise envers le rapprochement des communautés francophones et acadiennes », louange Liane Roy.
Cette dernière se réjouit aussi du nouveau montant alloué, en plus de qualifier les mesures d’« ambitieuses ».
« Où on se pose des questions, c’est que c’est une politique qui est très ambitieuse alors la clé va vraiment être d’y mettre les moyens nécessaires de l’ensemble des actions prévues… Il faudra juste s’assurer que tous les moyens seront mis en œuvre. C’est pas clair aujourd’hui où l’argent va aller et comment ça va se faire. »
Le gouvernement Legault adopte cette nouvelle politique en se basant sur cinq orientations, notamment en avançant vouloir faire mieux connaître les organismes de la société québécoise et des communautés francophones. Québec veut aussi créer et renforcer les liens économiques bâtis autour de la langue française en plus d’accentuer la visibilité de la culture francophone.
- Favoriser une meilleure connaissance mutuelle et une plus grande ouverture réciproque des communautés francophones et du Québec
- Préserver la vitalité des communautés francophones et acadiennes
- Valoriser le français et les cultures francophones
- Mettre en valeur la contribution des francophones à la société et à l’économie canadienne
- Accentuer le leadership du gouvernement du Québec