Refonte de la Loi sur les langues officielles : les conservateurs entretiennent le flou
OTTAWA – Le Parti conservateur va-t-il voter, oui ou non, en faveur du projet de Loi C-13, visant à moderniser la Loi sur les langues officielles? La question est toujours en suspens au sein de la formation conservatrice, tandis que les autres partis de l’opposition ont déjà dit qu’ils voteraient en faveur.
Le projet de Loi C-13 était de retour à la Chambre des communes mercredi où étaient débattues les modifications apportées en comité et des motions déposées par la ministre des Langues officielles Ginette Petitpas Taylor.
Jeudi, les députés de toutes les formations politiques ont voté en majorité de ces modifications apportées. Le député libéral de l’île de Montréal Anthony Housefather a voté contre tandis que sa collègue Sherry Romanado s’est abstenue. Les députés procéderont vendredi à la troisième lecture du projet de loi aux Communes et un vote suivra lundi. Il s’agit de la dernière étape avant d’être envoyé au Sénat.
Questionné par les journalistes à savoir comment son parti allait voter, le député conservateur Joël Godin a caché son jeu.
« Vous connaîtrez notre position lorsque le vote sera fait à la Chambre des communes par respect pour la démocratie et le processus parlementaire », a indiqué le porte-parole en langues officielles.
Il n’a pas non plus voulu préciser si ça serait un vote libre ou encore si une décision de positionnement avait été prise au sein des troupes de Pierre Poilievre.
« Vous me posez la question mais je vous répondrai pas », a-t-il dit aux journalistes avec un sourire jeudi avant la période des questions.
Son collègue et lieutenant du Québec pour les conservateurs, Pierre-Paul Hus, tenait le même discours mercredi soulignant qu’il s’agissait de discussions de caucus.
Le chef du Nouveau Parti démocratique (NPD) Jagmeet Singh affirmait déjà durant les travaux en comité que ses troupes appuieraient la mouture de la ministre Ginette Petitpas Taylor. Le chef du Bloc Québécois Yves-François Blanchet avait signalé il y a deux semaines que sa formation appuierait aussi le projet de loi C-13.
Chez les libéraux, la modernisation de la Loi sur les langues officielles est un engagement sur la plateforme électorale de 2021. Selon leurs règles, les députés sont obligés de voter en faveur de la ligne de parti lors de votes de confiance, par exemple le budget, les questions touchant la Charte canadienne des droits et libertés et les engagements électoraux.
Questionné par les journalistes plus tôt cette semaine à savoir si ça serait un vote libre, le whip en chef du gouvernement Steve MacKinnon a refusé de répondre, soutenant que « c’est un engagement qu’on entend tenir ». Les libéraux qui iraient l’encontre du parti dans l’un de ces trois cas risquent l’expulsion.
Le gouvernement souhaite avoir la sanction royale d’ici la fin de la session parlementaire, le 23 juin.