Rentrée parlementaire : le refus de Ford de comparaître à la Commission Rouleau pointé du doigt

Le premier ministre ontarien, Doug Ford. Crédit image: Jackson Ho

TORONTO – Le refus du premier ministre, Doug Ford, et de la vice-première ministre, Sylvia Jones, à se présenter devant la commission Rouleau a attisé l’ire de l’opposition en cette première journée de session parlementaire après une trêve automnale qui a duré six semaines. Les deux principaux intéressés étaient absents.

De retour à Queen’s Park au lendemain des élections municipales en Ontario, les sujets de débats ne manquaient pas. Santé, éducation, économie, finances, affaires autochtones, inflation… les députés de l’opposition – affaiblie à l’issue des dernières élections provinciales – ont chargé en un front commun.

« La commission a convoqué officiellement le premier ministre et la vice-première ministre à s’expliquer. Pourquoi refusent-ils de répondre à cette convocation? Ma question est simple : qu’avez-vous à cacher? », avait lancé Joel Harden, le député du Nouveau Parti démocratique (NPD) d’Ottawa-Centre, à l’attention de Doug Ford.

Joel Harden, député d’Ottawa-centre et porte parole de l’opposition. Capture d’écran Assemblée législative

« Une affaire de police et non de politique »

Doug Ford étant absent, c’est au leader parlementaire du gouvernement, Paul Calandra, que revenait le droit de réponse au nom du premier ministre.

« C’est une affaire de police et non de politique », s’est-il contenté de répondre à tout député qui évoquait ce sujet. 

Pour rappel, il s’agit de la Commission qui enquête sur le recours inédit à la Loi sur les mesures d’urgence qui a accompagné, l’hiver dernier, l’occupation du centre-ville d’Ottawa. M. Ford et Mme Jones, qui occupait la fonction de Solliciteure générale au moment des faits, ont été assignés à comparaître par le juge Rouleau.

Paul Calandra, leader parlementaire du gouvernement. Capture d’écran Assemblée législative

Or, la requête est restée lettre morte de la part des deux concernés, lesquels ont demandé à ce que le tribunal annule tout bonnement la décision de la Commission.

L’inflation s’invite aux débats

L’autre dossier qui a suscité de vives joutes verbales concerne l’inflation, son impact sur le porte-monnaie des Ontariens et surtout la manne financière que cela présente pour certains grands groupes opérant dans le secteur de l’alimentation.

« Les prix ne cessent de gonfler et la situation va continuer à se dégrader avec l’arrivée des fêtes de fin d’année parce que les grandes entreprises ont déjà déclaré que les prix vont encore augmenter à l’approche des fêtes. Qu’est-ce que le gouvernement va faire contre ces entreprises puissantes? », a interrogé le député libéral d’Orléans, Stephen Blais.

Stephen Blais, député libéral d’Orléans. Capture d’écran Assemblée législative

Des propos auxquels le ministre des Finances, Peter Bethlenfalvy, a fait face en rappelant à son interlocuteur les différentes mesures prises à cet égard.  

Du reste, aucun dossier francophone n’a été évoqué ni aucun mot en français n’a été prononcé durant ces débats qui se poursuivront jusqu’au 8 décembre d’après le calendrier parlementaire.