Rentrée scolaire : le CECCE et le CEPEO « presque prêts »

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OTTAWA – À près d’un mois de la rentrée scolaire, le Conseil des écoles catholiques du Centre-Est (CECCE) se dit à quelques détails près de pouvoir présenter son plan. Le Conseil des écoles publiques de l’Est de l’Ontario (CEPEO) dévoilera le sien « d’ici quelques jours », mais ne révèle aucun autre détail.

Le CECCE et le CEPEO sont les deux seuls conseils francophones de la province à être parmi la liste des conseils scolaires « désignés ». Une appellation qui, dans le plan du ministre de l’Éducation, Stephen Lecce, signifie que leurs écoles secondaires devront effectuer une rentrée hybride, contrairement à leurs écoles élémentaires et aux écoles secondaires qui ne font pas partie de cette liste.

Une liste qui concerne majoritairement la grande région de Toronto et les régions de Niagara, London, Hamilton et Windsor, notamment.

Pour les écoles secondaires du CECCE et du CEPEO, qu’elles soient situées à Ottawa ou à l’extérieur de la capitale, cela se traduira par des classes de seulement 15 élèves et 50% d’enseignement à distance. Et ce, même si sur une partie de leur territoire, leurs consœurs francophones du Conseil de district catholique de l’Est ontarien (CSDCEO) ou anglophones, à l’extérieur d’Ottawa, effectueront un retour en classe conventionnelle.

C’est pourquoi le CECCE a déposé une demande auprès du ministère de l’Éducation afin de permettre aux écoles Ange-Gabriel, à Brockville, Marie-Rivier, à Kingston, Notre-Dame, à Kemptville et Jeanne-Lajoie, à Pembroke, de ne pas être soumises aux mêmes obligations et de pouvoir rouvrir à temps plein.

« Je crois que cette demande est pertinente et que le ministère est sensible à cette réalité. Il semble y avoir une grande ouverture. Je m’attends à une réponse positive, mais il ne faut pas vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué », lance le directeur de l’éducation du CECCE, Réjean Sirois.

Deux groupes d’élèves

Pour l’instant, explique-t-il, les élèves entre la 9e et 12e année seront divisés en deux groupes, soit un groupe A et un groupe B.

« Un groupe sera présent les lundis et mercredis et l’autre groupe, les mardis et jeudis. Les vendredis seront en alternance, selon un horaire prédéfini », indique le conseil.

Il reste toutefois à déterminer si les élèves devront effectuer deux cours par jour ou suivre l’horaire conventionnel de quatre classes par jour.

« On n’a pas encore pris de décision. On veut voir avec le ministère si le modèle conventionnel, dans un horaire adapté, est un « non » catégorique ou s’il y a une possibilité pour que le CECCE puisse atteindre les objectifs du plan de réouverture avec un contact direct limité à un maximum de 100 personnes au secondaire. On devrait avoir une confirmation du ministère de l’Éducation cette semaine », espère M. Sirois.

Le directeur de l’éducation du CECCE, Réjean Sirois (à droite). Source : site internet du CECCE

Si le format des deux cours est retenu, les élèves effectueraient un cours le matin, tandis que le deuxième serait fait en ligne, avec le professeur qui donnerait le cours à certains élèves à la maison et d’autres, à l’école, devant leurs ordinateurs.

Encore des négociations

La possibilité de demander une ouverture à temps plein pour les écoles d’Ottawa n’est pas envisageable, précise le directeur de l’éducation du CECCE, même s’il se montre surpris.

« Ça relève du gouvernement et des bureaux de santé de la province. Pourtant, on ne comprend pas pourquoi Ottawa, qui est à l’étape 3 du déconfinement ne peut rouvrir ses écoles à temps plein, alors qu’une région comme Windsor-Essex, encore à l’étape 2 du déconfinement, le pourra. Il y a une incompréhension à ce moment-ci. »

Tout comme le CECCE, le CEPEO espère pouvoir ouvrir à temps plein ses petites écoles secondaires, mais se montre avare de détails sur son plan, qui aurait dû, au départ, être rendu public cette semaine.

Une enveloppe COVID « insuffisante »

Dans son plan, le ministre de l’Éducation, Stephen Lecce, avait annoncé une aide de 309 millions de dollars aux conseils dans le but de les aider à éponger les dépenses supplémentaires causées par la COVID-19.

Ce chiffre pourrait signifier un apport de près d’un million de dollars pour le CECCE. Mais il reste insuffisant, selon son directeur de l’éducation.

« Ce n’est pas suffisant pour répondre à toutes les exigences du gouvernement. Si les parents gardent leurs enfants à la maison, on doit leur offrir une éducation à distance et pour offrir ça, il faut des enseignants, car les autres vont être à l’école à temps plein. À date, ce sont 1 700 parents qui ont manifesté un intérêt vers un enseignement en ligne à temps plein. On a hâte de voir combien de ces parents vont décider d’envoyer leurs enfants à l’école. On va voir… Mais à 1 700, on va manquer d’argent. Il n’y en aura pas assez pour répondre à ce besoin », indique M. Sirois.

Le directeur de l’éducation estime également que son conseil devra engager près d’une trentaine d’enseignants de plus, dans le but de couvrir ceux qui ne seront pas de retour et pour assurer les cours en ligne d’écoliers restés à la maison.

Quant à l’achat de matériels de protection, il juge là-aussi que les fonds seront vite manquants.

« Au mois de mai, on avait estimé, pour un retour en juin seulement, que près de 300 000 à 450 000 $ seraient nécessaires pour acheter des masques et des produits sanitaires. Et ça ne comptait pas des visières et le transport scolaire… »