Soccer : un nouveau défi pour Cloé Lacasse, de retour en Amérique du Nord
SALT LAKE CITY – De retour en Amérique du Nord en Ligue de soccer professionnelle féminine américaine (NWLS) après dix années passées en Europe, l’attaquante sudburoise Cloé Lacasse a rejoint le projet de la jeune franchise de Salt Lake City, les Royals de l’Utah.
L’objectif pour l’internationale canadienne de 31 ans était de se rapprocher de sa famille et de retrouver du temps de jeu dans ce qu’elle considère comme l’une des meilleures ligues au monde, après une dernière saison en Angleterre à Arsenal, où elle a moins joué, et un été cauchemardesque avec le Canada aux Jeux olympiques.
« À Arsenal, la situation était particulière parce que toutes les joueuses de l’effectif étaient exceptionnelles, confie Cloé Lacasse. J’avais surtout besoin d’un nouveau challenge après dix ans passés en Europe. Je voulais aussi être plus proche de la maison pour que mes parents et mes meilleurs amis soient capables de venir à mes matchs. C’était une des principales motivations honnêtement. »
Les Royals de l’Utah ne connaissent pas une saison victorieuse pour leur deuxième année de retour dans la ligue avec un bilan de quatre victoires, trois nuls et 14 défaites, soit un total de 15 points qui classe l’équipe à la dernière place de la NWLS, le championnat américain de soccer féminin. Pourtant, la Sudburoise a été séduite par le discours de l’entraîneur belge Jimmy Coenraets qui l’a convaincue de rejoindre le projet et d’en faire partie sur le long terme puisqu’elle a signé un contrat jusqu’en 2027.
« J’ai vraiment aimé ce qu’il m’a dit. Il m’a expliqué qu’aujourd’hui les Royals d’Utah sont des ‘participantes’ et que je dois contribuer à faire changer l’état d’esprit pour qu’on deviennent des ‘compétitrices’. Cela m’a rappelé le projet de Benfica, un projet très jeune, c’était la deuxième saison de l’équipe féminine. Utah savait que j’avais déjà été dans une situation similaire et que je serais capable d’aider leur programme.
Pour moi, ça a été direct un défi accepté. Je vais aider les Royals d’Utah parce qu’ils ont des installations parmi les meilleures au monde, avec de jeunes joueuses qui ont beaucoup de talent. Elles ont besoin de coéquipières avec de l’expérience pour les aider à grandir. C’est ce qui a fait que pendant la fenêtre de transfert, ils ont apporté ces joueuses avec l’expérience et le talent nécessaires pour être capable de passer au niveau supérieur. »
Cloé Lacasse a disputé son premier match avec l’équipe le 23 août avec une entrée en jeu face à Bay FC et une victoire 2-1. La Franco-Ontarienne a ensuite disputé 61 minutes dans une deuxième victoire consécutive sur le score de 3-1 face au Dash de Houston, pour sa première titularisation.
Après seulement deux rencontres au sein de l’équipe, le bilan de victoire sur la saison a été doublé, preuve de l’impact positif sur le groupe de l’arrivée de l’attaquante canadienne.
Malheureusement, la série de victoires ne s’est pas poursuivie. Les Royals restent sur trois défaites consécutives. Dans le revers 2-1 contre la Wave de San Diego, Lacasse a tout de même inscrit son premier but.
« Je sens qu’on est une équipe qui est en train de grandir. Avant de venir ici, je ne pense pas qu’elles avaient gagné plus de deux matchs. On en a déjà gagné deux sur les matchs auxquels j’ai participé. Je pense qu’on va dans la bonne direction. On doit encore beaucoup grandir, mais je ne suis pas venue en NWSL juste pour participer, je suis venue pour gagner des trophées.
Je n’aurais pas rejoint les Royals si je n’avais pas l’intime conviction que ce club peut le faire. Je pense que l’année prochaine sera complètement différente de cette saison. L’objectif de cette fin de saison, même s’il ne reste plus beaucoup de matchs (4), est de mettre cette équipe dans la bonne direction. »
Des incertitudes autour de la sélection nationale
La sélection nationale canadienne est une autre équipe qui a besoin de retrouver la bonne direction, du moins au niveau de son encadrement, après le scandale de l’espionnage qui a fait couler beaucoup d’encre lors des Jeux olympiques.
L’attaquante a accepté de revenir sur cette épreuve difficile et a réitéré les déclarations faites lors de la compétition, les joueuses n’étaient pas au courant de ce qui se passait en coulisse au niveau du personnel d’entraîneurs.
« Ça a été dit plusieurs fois, les joueuses n’étaient pas au courant de la situation. Nous étions là pour jouer au soccer. Quand t’es dans une position hiérarchique, c’est difficile de questionner les personnes qui sont en position d’autorité. C’était vraiment une situation malheureuse. »
Malgré le contexte difficile, d’un point de vue sportif, les joueuses ont relevé le défi de devoir gagner tous les matchs de groupe, après avoir écopé d’une sanction de six points de pénalité, avant de tomber aux tirs au but en quart de finale contre l’Allemagne.
« Je suis très fière de notre groupe, des 22 joueuses qui ont été aux Olympiques parce que, honnêtement, il fallait qu’on gravisse une montagne. Mentalement, on a réussi à atteindre un niveau supérieur. Je ne pense pas que nous étions conscientes qu’on pouvait atteindre ce niveau, car c’est une situation qu’on n’aurait jamais imaginée. C’était vraiment difficile : il y a des joueuses qui ne dormaient pas, qui ne mangeaient pas… On a vraiment dû garder notre groupe très proche. Nous avons dû adopter cette mentalité de ‘nous contre le monde’. »
L’avenir autour de la sélection, qui doit jouer un match amical le 25 octobre contre l’Espagne, demeure flou. Soccer Canada n’a pas encore communiqué sur l’avenir du personnel d’entraîneurs actuel. Les dernières informations indiquaient que l’enquête sur la sélectionneuse Bev Priestman était toujours en cours. Du côté des joueuses, selon Cloé Lacasse, il n’y a pas plus de clarté.
« En ce moment, ce que nous avons, c’est que nous allons jouer l’Espagne. Nous avons la même information que le public… »