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Tarifs : l’Ontario pourrait perdre 119 200 emplois d’ici à 2026

Photo : Canva

Si les droits de douane américains étaient maintenus entre les États-Unis et le Canada, les répercussions économiques sur l’Ontario, le partenaire commercial numéro un, seraient significatifs. Le Bureau de la responsabilité financière (BRF) anticipe une perte de 119 200 emplois ainsi qu’une « légère récession » dès 2025.

Chiffrant la dépendance économique entre l’Ontario et les États-Unis, le BRF a également évalué les répercussions potentielles, s’ils étaient maintenus, des droits de douane américains sur son économie, incluant les tarifs sur l’acier, l’aluminium, les automobiles et les pièces d’automobile.

Les États-Unis, premier partenaire commercial de l’Ontario, comptent pour 77 % des exportations totales des biens et 60 % des exportations de services.

Quant aux importations de services en provenance des États-Unis, elles représentent 63 % des importations totales. Les exportations de l’Ontario vers les États-Unis représentaient 13 % du produit intérieur brut (PIB) de la province ces dernières années, soit plus du double des exportations de l’Ontario vers le reste du monde.

Source : Statistique Canada

Parmi les faits saillants notables, « en 2024, environ 933 000 emplois en Ontario étaient liés aux exportations vers les États-Unis, soit environ 1 emploi sur 9 dans la province. »

L’emploi chuterait de 1,6 % en 2026 à Windsor, 1,6 % à Guelph, 1,5 % à Brantford et Kitchener-Cambridge-Waterloo, encore 1,3 % de London, ces aires urbaines étant les plus dépendantes des exportations manufacturières. 

Des impacts sur l’emploi, la croissance économique et l’inflation

Le rapport estime que les tarifs entraineraient une perte de 68 100 emplois en Ontario en 2025 et de 119 200 en 2026 par rapport au scénario sans droit de douane. D’ici 2029, il y aurait 137 900 emplois en moins en Ontario.

« Battez-vous pour sauver ces emplois », a ce matin attaqué Maritt Stiles, leader du NPD à Queen’s Park. D’ajouter en mêlée de presse : « Je n’ai pas encore vu de plan de ce gouvernement sur ce qu’il va faire pour protéger ces emplois. »

Le Conseil consultatif sur la réponse tarifaire et la sécurité économique créé par le NPD avait également adressé la veille une lettre au ministre du Développement économique, de la Création d’emplois et du Commerce Victor Fedeli et au ministre du Travail David Piccini faisant référence au Projet de loi 2, Loi de 2025 pour protéger l’Ontario en favorisant le libre-échange au Canada dont elle considère qu’il ne va pas assez loin.

« Nous devons éviter d’adopter des lois qui sont symboliques ou précipitées. Comme nous l’avons vu en Nouvelle-Écosse, leur gouvernement a déjà modifié une législation similaire afin de rétablir les mécanismes de surveillance qui protègent le public (…) Bien que nous soyons ouverts à une collaboration pour stimuler le commerce intérieur et renforcer l’autonomie, nous ne devons pas abaisser les normes de protection du public et de l’environnement; ces éléments, en particulier la santé et la sécurité, devraient être inscrits dans la loi. »

Source : Statistique Canada

Selon les estimations du BRF, « la croissance du PIB réel de l’Ontario ralentirait pour atteindre 0,6 % en 2025, soit moins de la moitié de la croissance de 1,7 % attendue en l’absence des droits de douane américains. Cela signifie qu’une légère récession se produirait en 2025. »

« En 2026, la croissance du PIB réel de l’Ontario serait de 1,2 %, comparativement à la croissance de 1,9 % dans des perspectives sans droits de douane (…) En 2026, la première année complète soumise aux droits de douane, le secteur manufacturier de l’Ontario serait le touché le plus fortement, avec une baisse du PIB réel de 8,0 %. »

L’analyse conclut que si les droits de douane étaient abaissés, les répercussions pour l’économie de l’Ontario seraient plus légères. À l’inverse, s’ils devenaient plus importants, l’Ontario pourrait subir une récession plus profonde.