Trump riposte avec 50% de tarifs sur l’aluminium : Ford veut s’asseoir à la table de négociations

Suite à l’annonce de Doug Ford la veille d’imposer une surtaxe de 25 % sur l’électricité exportée vers les États-Unis, Donald Trump double les tarifs pour l’aluminium et l’acier, soit 50 %. À l’antenne de CNBC ce mardi matin, Doug Ford l’exhorte à « arrêter le chaos qui provoque l’inflation et la baisse des marchés américains ». Il invite Trump à s’asseoir à la table pour discuter, celui-ci se plaignant du Canada comme du pays « aux tarifs douaniers les plus élevés au monde », en référence à l’Accord Canada-États-Unis-Mexique (ACEUM), de 2018 qu’il a lui-même signé.
Fait rare, le président américain a fait référence à la province de l’Ontario ce matin sur les réseaux sociaux X et Truth.
« À cause de l’Ontario qui impose un tarif de 25 % sur l’« électricité » entrant aux États-Unis, j’ai demandé à mon secrétaire au Commerce d’ajouter un tarif supplémentaire de 25 %, soit 50 %, sur tout l’ACIER et l’ALUMINIUM ENTRANT AUX ÉTATS-UNIS EN PROVENANCE DU CANADA, L’UN DES PAYS QUI PRATIQUENT LES TARIFS LES PLUS ÉLEVÉS AU MONDE. Cette mesure entrera en vigueur DEMAIN MATIN, le 12 mars. »
Celui-ci ajoute vouloir « déclarer l’état d’urgence nationale sur l’électricité dans la zone menacée ».
D’exhorter le Canada à supprimer immédiatement « son tarif anti-américain de 250 % à 390 % sur divers produits laitiers américains, qui a longtemps été considéré comme scandaleux ».
Celui-ci fait référence à l’Accord Canada–États-Unis–Mexique (ACEUM).
À l’antenne de MSNBC ce matin, Doug Ford commente : « Il (Trump) pense qu’il y a une injustice dans les accords de 2018, qu’il a lui-même signés, le qualifiant à l’époque du meilleur deal au monde. Je suppose qu’il a changé d’avis. On devrait s’asseoir à la table des négociations pour discuter ».
Le premier ministre ontarien s’excuse ensuite auprès des Américains et rappelle que c’est Trump qui a lancé une attaque tarifaire non provoquée, ajoutant ne pas savoir pourquoi il s’obstine.
« Se battre n’a aucun sens. La Chine est le problème, pas le Canada. Il devrait se concentrer sur la Chine qui prend le monopole ».
Sur son réseau social Truth, le président américain dit trouver absurde de dépendre de l’électricité d’un autre pays. Sur MSNBC, le premier ministre ontarien rappelle que « les États-Unis ne peuvent produire que 16% de l’aluminium dont ils ont besoin. »
À la question de la journaliste « Que diriez-vous au président Trump si vous pouviez lui parler maintenant », celui-ci répond : « Je lui dirais d’arrêter le chaos. Cela cause du tort aux Américains et aux entreprises. L’inflation arrive et le caractère imprévisible qu’il (Trump) impose est la conséquence de la baisse des marchés boursiers . »
Le nouveau chef libéral Mark Carney a aussi dénoncé les dernières actions de Donald Trump, qu’il qualifie comme « une attaque envers les travailleurs, les familles et les entreprises canadiennes », a-t-il dénoncé, assurant que le Canada maintiendrait ses actions tarifaires « jusqu’à ce que les Américains nous montrent du respect et prennent des engagements crédibles et fiables en faveur d’un commerce libre et équitable ».
« Mon gouvernement s’assurera que notre réponse a un impact maximal sur les États-Unis et un impact minimal sur le Canada, tout en soutenant nos travailleurs », a écrit sur X le premier ministre désigné, qui doit d’ailleurs rencontrer Doug Ford mercredi matin.
Lundi à Ottawa, les principaux ministres du gouvernement fédéral appuyaient la méthode ontarienne, le ministre de l’Innovation et de l’Industrie François-Philippe Champagne saluant « la réponse ferme » alors que sa collègue aux Affaires étrangères, Mélanie Joly, encensait « le leadership démontré par la province de l’Ontario ».
Plus de détails à venir…