Un drapeau franco-ontarien permanent à Hamilton, promet Andrea Horwath
HAMILTON – Si elle est élue maire de Hamilton aux prochaines élections municipales, l’ex-cheffe du Nouveau Parti démocratique affirme qu’elle fera du drapeau franco-ontarien un drapeau permanent devant l’hôtel de ville. Dans une longue entrevue accordée à ONFR+, elle dévoile ses autres priorités pour la ville de l’acier.
« Je suis en faveur de faire flotter en permanence le drapeau franco-ontarien à l’hôtel de ville toute l’année et, en tant que maire, c’est exactement ce que je ferai. »
Cette déclaration au micro d’ONFR+ fait suite à la cérémonie du lever de drapeau à Hamilton, le 22 septembre dernier, qui a failli tourner au fiasco après une mésentente entre l’ACFO Régionale Hamilton et l’équipe municipale en place. L’événement a été avancé d’un jour au dernier moment et le drapeau permanent retiré, selon les organisateurs. Une affirmation démentie par la mairie.
Si elle succède à Fred Eisenberger, l’ex-cheffe du NPD qui s’est lancée dans la course à la mairie en juillet dernier, s’engage en outre à « travailler avec les Franco-Ontariens de Hamilton pour assurer que tous les événements et commémorations officielles de la ville soient planifiés en consultation et en coordination avec la communauté franco-ontarienne ».
Dans la course à la mairie, l’actuelle députée provinciale de Hamilton-Centre est aux prises avec huit autres candidats, dont le libéral Bob Bratina, ancien maire, député fédéral et conseiller du quartier 2, Keanin Loomis, ancien président et chef de la direction de la Chambre de commerce de Hamilton, ainsi que Ejaz Butt, vétéran de l’industrie du taxi et immigrant pakistanais.
Priorité au logement abordable
La priorité numéro un d’Andrea Horwath, si elle conquiert le fauteuil de mairesse, sera le logement. Pour faire baisser les prix du marché, elle affirme être en mesure d’accroître le nombre de logements sans étendre les limites de la ville. « C’est possible et nécessaire, car on doit intensifier les options de logement abordable tout en faisant attention de préserver les espaces naturels et agricoles. Et ça ne se fera pas sans une collaboration étroite avec les gouvernements provincial et fédéral. »
Mais travailler avec la province et le premier ministre sera-t-il compliqué pour l’ancienne cheffe de l’opposition face à Doug Ford? « Pas du tout », affirme-t-elle. « Je suis absolument confiante que ça fonctionnera avec la province et le premier ministre lui-même m’a envoyé une note pour me souhaiter la victoire, au moment où je me suis lancée dans la course. »
Elle entend aussi mener un combat sans merci contre la crise des opioïdes et des dépendances, « une tragédie qui dévaste nos rues et nos familles. Ça fauche des vies et on doit prendre cela très au sérieux en s’assurant de fournir des endroits sécuritaires où les gens peuvent consommer car, qu’on le veuille ou non, ils vont les consommer, mais aussi faire un partenariat avec des agences régulatrices au niveau fédéral ».
Et de tacler la passivité des gouvernements dans ce domaine comme dans celui de la santé mentale.
Favorable au train léger
« Le train léger est quelque chose que je défends depuis le début des années 2000 quand j’étais conseillère municipale et je vais continuer à me battre pour ce projet et le mettre en place car les Hamiltoniens en ont besoin. »
Critiqué pour son coût, ce projet a connu de multiples rebondissements ces dernières, avant d’être soutenu par la province et le fédéral à hauteur de 3,4 milliards de dollars, et d’être adopté par le conseil municipal l’année dernière.
« On peut être fier de cette opportunité d’étendre les services de transports dans des parties de notre ville qui ont un faible accès aux transports. Je veux améliorer ça pour que les commerçants, les travailleurs et les familles puissent se déplacer. C’est un impératif environnemental et économique. »
« Hamilton est une ville où le coût de la vie dépasse celui de Los Angeles » – Andrea Horwath
Plus de transports et plus de services sociaux, cela signifie-t-il plus de taxes pour les Hamiltoniens? « Je suis consciente que la capacité budgétaire de la ville est très précaire. La solution est de ramener les industries et le commerce à Hamilton, afin d’avoir plus de taxes industrielles et commerciales pour enlever de la pression sur la taille des taxes résidentielles, car la vie devient vraiment inabordable. Hamilton est une ville où le coût de la vie dépasse celui de Los Angeles. Ça, c’est un gros problème. »
Attirer les industries et entreprises
Pour la candidate, il est essentiel de rééquilibrer la répartition des taxes en misant sur le développement économique, l’industrie verte, les biotechnologies, la recherche universitaire et médicale. « Il y a tant de possibilités, on a tant de travailleurs qualifiés et d’institutions pour développer les petites et moyennes entreprises, d’autant qu’on peut s’appuyer sur un port en eaux profondes, un aéroport et un réseau ferroviaire. »
Alors que le manque de transparence publique est régulièrement soulevé par les résidents de la ville de l’acier, elle promet un comité de la transparence. « Oui il y a un problème d’imputabilité et de confiance. La meilleure réponse que je puisse apporter est d’inciter les gens à se réengager pour le développement de leur ville. »
Criminalité : pas de réponse simple
Pour lutter contre criminalité, « on doit s’attaquer à la fin des armes à feu sur notre territoire mais aussi aider les gens sans toit en proie aux dépendances qui commettent des crimes pour survivre », croit-elle. « Il faut les enlever du système judiciaire. La police a déjà ce réflexe. Il faut le poursuivre en impliquant encore davantage les travailleurs sociaux et en santé mentale, y compris lors des appels au 911. »
Après son échec à devenir première ministre de l’Ontario, elle affirme que sa candidature n’est pas une issue de secours mais que c’est sa passion pour les gens qui l’a poussée à se lancer dans la course à la mairie.
« Avant même d’être élue, j’ai servi les Hamiltoniens durant toute ma vie en travaillant dans une clinique juridique, puis dans le logement social. C’est ma ville, ce sont les gens que j’aime. Aucun autre candidat n’a ce leadership et cette expérience. Or, c’est exactement ce dont on besoin les Hamiltoniens. »