Jacques Charette, directeur général de Francophonie en Fête. Photo : ONFR/Rudy Chabannes

Jacques Charette est le directeur général du festival Francophonie en fête. Il occupe un rôle important dans l’organisation du festival en étant notamment le responsable de la programmation.

La 19e édition du festival torontois propose une série de 30 concerts gratuits du 13 au 15 septembre sur la scène Bentway à Toronto (250, boulevard Fort York), puis deux concerts en salle avec LGS et Nicola Ciccone les 26 et 28 septembre au Paradise Theatre.

Le directeur général fait une présentation de cette 19e édition : ses nouveautés, les enjeux de la programmation, les attentes en termes d’affluence et bien plus…

« À quoi s’attendre pour cette année? 

Il y a beaucoup de nouveautés. Comme c’est la 19e édition, et en prévision de la 20e, nous avons décidé de changer le concept. On s’agrandit pour devenir quatre fois plus gros. Avant au Bentway, nous occupions seulement l’espace de la mezzanine. Maintenant, on va non seulement occuper ce lieu pour notre espace jeunesse, mais aussi l’espace plus bas pour le festival principal. Il y aura une grosse scène avec beaucoup de technique et une vingtaine d’exposants communautaires, alimentaires et artisanaux. Il y en aura pour tout le monde : les familles, les jeunes, les ados, les personnes matures, les francophones de tous horizons. 

Vous avez mis l’accent sur la diversité culturelle dans la programmation et les différents kiosques. À quel point est-ce important pour vous? 

Vous savez, Toronto est la ville qui est peut-être la plus multiculturelle au monde, même plus que New York. Dans cette immigration, il y a beaucoup de pays où l’on parle le français. C’est surtout cela qu’on va chercher, cette diversité immigrante qui fait partie de l’identité de la francophonie mondiale. Pour nous, le festival doit reflèter ces communautés qui sont de plus en plus importantes et participatives. Ils se reconnaissent dans ce festival. 

La programmation des trois jours du festival gratuit. Photo : gracieuseté de Francophonie en Fête

Comment se fait la sélection des artistes pour un tel événement? 

Notre partenaire Batuki Music Society, spécialisé dans les groupes africains, nous fait des recommandations. Je suis aussi en relation avec Contact ontarois, Réseau Ontario, le Gala Trille Or pour savoir quelles sont les tendances, les nouveautés, ce qui bouge. Et naturellement, il y a l’influence du Québec, comme avec la participation de Kizaba, la révélation Radio-Canada 2024. Pour nous, c’était magique de pouvoir l’obtenir, parce qu’il est en demande partout.

Le travail, en résumé, c’est de se tenir au courant de ce qui se fait de mieux en Ontario, au Canada et aussi dans le monde francophone en général. Par exemple, nous aurons un groupe venu de France, La Jarry, qui est en tournée au Québec. On commence à être connu, donc ils nous ont contactés en disant qu’ils étaient au Québec et qu’ils aimeraient venir. Nous avons aussi des groupes très locaux, de Toronto, comme Kazdoura. 

Y a-t-il eu des artistes que vous auriez voulu avoir cette année mais que vous n’avez pas pu obtenir? 

Oh oui! Mais on remet ça l’année prochaine. J’avais en tête des groupes pour les concerts en salle qui auront lieu les 26 et 28 septembre. Je les garde en hold pour l’année prochaine. 

Avez-vous un objectif en termes d’affluence sur les trois jours de spectacle? 

C’est très difficile de faire des projections cette année, parce que c’est totalement différent. C’est beaucoup plus gros. Ça implique beaucoup plus de composantes. Avec les exposants, ça amène une dimension supplémentaire. Ce sera festif pour aller chercher le plus grand nombre possible. On attend des milliers de personnes surtout que c’est de 11 heures à 22 heures les deux premiers jours et tous les spectacles sont gratuits, avec 30 spectacles et plus de 100 artistes. Au niveau de la restauration, on a fait en sorte que tout soit abordable, dans le contexte inflationniste dans lequel on est. 

Avec un espace quatre fois plus grand, les exposants seront encore plus nombreux et diversifiés cette année. Photo : gracieuseté Francophonie en fête

Pour terminer sur une note économique justement, êtes-vous optimiste sur la pérennité de l’événement dans un contexte difficile du point de vue des financements en Ontario?

Tous les festivals au Canada ont des problèmes financiers. Les subventions diminuent de plus en plus et les coûts ne font qu’augmenter. C’est fou comme la location du lieu, de la scène, de tout l’équipement technique très professionnel, les techniciens, tout est rendu extrêmement cher. Les subventions ne suivent pas. On s’aligne sur un déficit mais qu’est-ce que vous voulez y faire? On est là pour grandir, pour emmener la francophonie ailleurs.

On espère simplement que le public francophone va répondre présent. C’est l’avantage de faire un festival à la rentrée : tout le monde est revenu de vacances et, en plus, il va faire très beau en cette fin de semaine. Le fait d’être sous l’autoroute Gardiner, c’est un vrai avantage. On est protégé si le soleil plombe trop. C’est un endroit très différent, très convivial, parce que, même sous l’autoroute, on n’entend pas la circulation. C’est un lieu un peu magique, à l’extérieur mais à l’abri des intempéries. »