Université franco-ontarienne et Ottawa bilingue : le projet de loi adopté

Découvrez la vidéo du résumé de la semaine à Queen's Park par Jean-François Morissette.
Queen's Park. Crédit image: Maxime Delaquis

TORONTO – Le projet de loi omnibus, qui comprend la loi créant l’entité légale de l’Université de l’Ontario français, la gestion « par et pour » les francophones du Centre Jules-Léger et le statut officiellement bilingue d’Ottawa, a été adopté par les parlementaires de Queen’s Park, jeudi 14 décembre.

JEAN-FRANÇOIS MORISSETTE
jmorissette@tfo.org | @JFMorissette72

Selon le projet de loi, la mission de l’Université de l’Ontario français sera de « proposer une gamme de grades universitaires et de programmes d’études en français pour promouvoir le bien-être linguistique, culturel, économique et social de ses étudiants et de la communauté francophone de l’Ontario ».

La loi établit aussi le conseil des gouverneurs de la future université. Il sera composé de neuf personnes au sein de l’institution et de 13 représentants externes. La nomination de ces membres se fera ultérieurement, indique le gouvernement. 

Toutefois, avant la création de ce conseil, le gouvernement mettra en place un comité technique de mise en oeuvre, qui devra s’atteler à étudier les différents devis techniques d’architecture pour l’édifice, bâtir le curriculum de cours et établir un plan d’affaires pour l’institution. La présidence de ce comité a été confiée à Dyane Adam, qui sera responsable de nommer les personnes l’accompagnant dans son travail.

Le comité de planification, qui était également présidé par Mme Adam, avait étudié la possibilité que la future université voie le jour au sein du projet « Waterfront Innovation Center » au centre-ville de Toronto, mais « rien n’est définitif », avait affirmé cette dernière à #ONfr.

Une somme de 20 millions de dollars a été mise de côté par le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Formation professionnelle pour commencer le projet et 1,7 million de dollars ont été réservés au comité de mise en oeuvre pour la réalisation de ces travaux.

À noter qu’aucun des amendements proposé par l’Assemblée de la Francophonie (AFO), n’a été ajouté au projet de loi.

La ministre des Affaires francophones de l’Ontario, Marie-France Lalonde, estime que les attentes de la communauté ont été entendues avec ce projet de loi maintenant adopté.

« Les organisations sont là pour célébrer trois gros morceaux pour les Franco-Ontariens », a affirmé Mme Lalonde.

Pour elle, les prochaines semaines seront cruciales pour le projet, notamment pour déterminer le lieu où se trouvera la bâtisse.

Même son de cloche chez Dyane Adam.

« C’est notre dossier prioritaire parce que l’on doit s’atteler à trouver un lieu pour loger aussi le Collège Boréal. Nous avons un échéancier très serré », a-t-elle expliqué à #ONfr.

Mme Adam a confirmé qu’elle allait s’atteler à la tâche dans les prochains jours et que les membres de son comité allaient être formés des membres du comité de planification.

« On va bonifier ce qui avait été mis dans le rapport », a-t-elle lancé.

Célébration et déception

Le président de l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario (AFO), Carol Jolin n’a pas caché sa joie après l’adoption de la loi.


« C’est gros, c’est immense (…) on existe, on est une entité légale. » – Carol Jolin


M. Jolin assure que son organisme suivra les prochaines étapes avec attention, tout en rappelant qu’un pas important venait d’être franchi.

Pablo Mhanna-Sandoval, président de la Fédération de la jeunesse franco-ontarienne (FESFO), admet que le projet dans la forme actuelle ne répond pas tout à fait aux demandes de la communauté. Il estime toutefois que des changements pourront être apportés d’ici les prochains mois afin de s’assurer une représentation à la grandeur de l’Ontario.

« Sous cette forme finale, le projet ne répond pas (aux attentes). Ceci dit, aujourd’hui est une journée de célébration et le gros du travail a été fait. Nous sommes une entité légale et maintenant nous allons travailler à la provincialisation de l’université », a-t-il expliqué.

Pour France Gélinas, députée du Nouveau Parti démocratique (NPD) de l’Ontario et critique en matière de francophonie, le projet de loi ne répond pas aux attentes de la communauté. Mme Gélinas aurait souhaité que des amendements soient inclus, notamment en ce qui a trait à la présence des jeunes sur le comité technique de mise en oeuvre.

Le NPD et le Parti progressiste-conservateur (Parti PC) de l’Ontario ont voté contre le projet de loi omnibus.

Le bilinguisme de la ville d’Ottawa

Aussi inclus dans le projet de loi adopté, le statut bilingue de la Capitale-Nationale, Ottawa. La mesure était réclamée depuis longtemps par la communauté francophone de partout au pays, notamment dans le cadre des célébrations du 150ème anniversaire du Canada.

En mai, la députée d’Ottawa-Vanier, Nathalie Des Rosiers avait déposé un projet de loi privé en ce sens, mais le gouvernement ontarien a choisi de reprendre le concept pour l’inclure dans le projet de loi omnibus.

Bernadette Sarazin, porte-parole du mouvement Ottawa bilingue, estime, pour sa part, qu’un pas important a été franchi en ce 14 décembre.

« C’est historique puisque nous nous étions donnés comme objectif d’arriver à cela à la fin de 2017. Nous sommes très heureux aujourd’hui », a-t-elle dit.

Pour elle, il est clair que le projet de loi répond aux attentes de son groupe et envoie un message clair à la jeunesse, à savoir que le français est important.


POUR EN SAVOIR PLUS :

Le projet de loi sur l’université franco-ontarienne déposé

Un pas en avant pour la désignation bilingue d’Ottawa

Dyane Adam nommée à la tête du comité de mise en oeuvre