Laeticia Amihere, athlète franco-ontarienne engagée. Crédit image : Kat Goduco Photo

[ENTREVUE EXPRESS]

QUI :

Laeticia Amihere est une jeune basketteuse franco-ontarienne née d’un père ghanéen et d’une mère ivoirienne. Étoile montante du basket féminin canadien, elle a connu sa première saison dans la WNBA et est membre de l’équipe nationale. 

LE CONTEXTE :

La native de Mississauga organisait, ce samedi, un événement caritatif à Toronto par l’intermédiaire de son organisme Back to the Motherland. 

L’ENJEU :

L’objectif était de récolter des fonds pour construire un terrain de basket en Afrique de l’Ouest, mais aussi de réunir les communautés ghanéenne et ivoirienne, afin de célébrer la culture notamment à travers un défilé de mode. Un panel de discussion sur « comment renforcer la communauté à travers le sport » a également été mené avec divers intervenants du monde du basket-ball. 

« Quel est l’objectif de votre organisme Back to the Motherland et de cet événement? 

Je me suis donné comme mission avec mon organisation de construire des terrains, spécialement en Afrique de l’Ouest. C’était une bonne opportunité de regrouper la communauté pour leur montrer mes projets. Ce que je veux faire aussi, c’est donner de la force à la prochaine génération, que ce soit en Afrique mais aussi au Canada, parce que je viens d’ici et c’est vraiment la communauté qui m’a aidée. Mon but c’est de vraiment montrer qu’il y a un besoin à ce niveau-là. 

D’où vous vient cette volonté de vous engager dans la communauté?

C’est une chose qu’on m’a inculquée depuis ma naissance. Mes parents m’ont toujours dit que c’était très important. Ils sont vraiment très impliqués dans la communauté, dans des organisations. Ils font plusieurs projets, donc c’est quelque chose que j’ai, moi aussi, toujours fait depuis toute petite. 

Laeticia Amihere lors du défilé de mode de son événement caritatif. Crédit image : Laura Longfort

À quel point êtes-vous proche de vos pays d’origine, le Ghana et la Côte d’Ivoire? 

Je vais régulièrement dans mes deux pays d’origine. J’ai été en Côte d’Ivoire l’année passée et j’étais au Ghana en décembre. C’est très important pour moi de savoir d’où je viens, d’où mes parents viennent, de connaître mes racines. Quand tu vas là-bas, cela te donne de la compassion. Tu reconnais toutes les opportunités que tu as au Canada et qu’ils ne reçoivent pas. C’est important pour moi de leur donner, car je sais que beaucoup d’enfants aimeraient avoir ces chances. 

Avez-vous toujours eu ces opportunités vous-même? 

Quand j’ai commencé à jouer au basket, mes parents n’avaient pas les moyens pour que je puisse rejoindre des clubs, car ça coûtait vraiment cher. J’avais déjà mes deux grands frères qui jouaient, donc ajouter ça pour moi, ça faisait beaucoup. J’ai eu une chance qu’on m’accorde l’opportunité de jouer sans frais et ça a vraiment transformé ma vie de basketteuse. Quelqu’un a cru en moi et m’a donné une opportunité. C’est quelque chose que je veux faire avec la prochaine génération. 

Ce n’est pas seulement donner une opportunité dans le basket, ce n’est pas juste aller en WNBA ou en NBA, mais aussi d’avoir de l’estime de soi, faire une activité physique ou simplement avoir les opportunités que le sport ramène. C’est important pour moi car c’est l’expérience que j’ai vécue et je sais que c’est ce qu’ont vécu beaucoup de personnes qui n’ont pas eu l’opportunité d’avoir quelqu’un qui a pris en charge leurs frais. 

Votre mission a des similitudes avec ce que fait le président des Raptors, Masai Ujiri, à travers son association Giants of Africa. Vous a-t-il inspirée? 

Oui. J’étais en huitième ou neuvième année quand j’ai commencé à travailler avec Giants of Africa et Masai. J’étais aussi à son événement à Toronto en décembre. Je suis vraiment proche de lui. Il y a beaucoup de similitudes entre ce que nous faisons. Nous voulons aider la prochaine génération. C’est important d’avoir comme modèle quelqu’un comme lui, qui est dans la position d’être en mesure de réaliser ce qu’il veut atteindre. »