Remaniement ministériel : Rachel Bendayan nommée ministre des Langues officielles
OTTAWA — Pour la troisième fois cette année, le portfolio des Langues officielles change de mains au fédéral, alors que la députée montréalaise Rachel Bendayan a été nommée ministre des Langues officielles vendredi, lors d’un remaniement ministériel.
La députée d’Outremont, qui était la secrétaire parlementaire de la ministre des Finances, entre pour la première fois au cabinet, elle qui a été élue en 2019 lors d’une élection partielle. Elle sera aussi ministre associée à la Sécurité publique auprès du député d’Ottawa, David McGuinty, qui rentre aussi au cabinet avec cette nomination. Avant sa carrière politique, Rachel Bendayan a occupé divers rôles politiques à Ottawa, notamment à titre de cheffe de cabinet, en plus d’avoir été avocate et professeure universitaire.
À peine annoncée, déjà la nomination de cette dernière s’est fait attaquer par l’opposition, le député voisin de Rachel Bendayan, Alexandre Boulerice du NPD, écrivant sur X, que cette nomination « est du n’importe quoi. »
« Quand t’es rendu à nommer Rachel Bendayan aux Langues Officielles, t’as atteint le fond du baril. Quand est-ce qu’elle a montré un quelconque intérêt au fait français ou aux francophones hors Québec? », a reproché l’unique représentant québécois au NPD
Justin Trudeau, qui fait face à plusieurs appels de démission depuis le départ de Chrystia Freeland, a procédé à un important remaniement ministériel impliquant près d’une dizaine de nouveaux ministres vendredi matin.
Ginette Petitpas Taylor, qui occupait par intérim les fonctions laissées par le départ de Randy Boissonnault, dont les Langues officielles, sera la présidente du Conseil du Trésor en remplacement de Anita Anand. Cette dernière délaisse ce rôle pour conserver celui des Transports et ajoute celui du Commerce intérieur. Plusieurs autres députés d’arrière-ban obtiennent des promotions.
Notamment, le député ontarien Nate Erskine-Smith, qui avait terminé second derrière Bonnie Crombie lors de la course à la chefferie libérale provinciale l’an dernier, remplace Sean Fraser comme ministre du Logement et de l’Infrastructure.
La liste des nouveaux membres du Conseil des ministres comprend notamment Darren Fisher, (Anciens Combattants et ministre associé de la Défense du Canada), Terry Duguid (Sports et ministre responsable de Développement économique pour les Prairies) et Élisabeth Brière (Revenu National).
Ces nominations surviennent suite au départ ou au départ anticipé de plusieurs membres du cabinet dans la dernière année.
Pablo Rodriguez (Transports), Seamus O’Regan (Travail) et Randy Boissonnault (Emploi et Langues officielles) ont quitté le cabinet dans les derniers mois. Filomena Tassi, Marie-Claude Bibeau, Carla Qualtrough, Sean Fraser et Dan Vandal ont déjà annoncé qu’ils ne seraient pas candidats aux prochaines élections.
Parmi les ministres importants qui conservent leur poste : Marc Miller (Immigration), Dominic Leblanc (Finances), Arif Virani (Justice), Bill Blair (Défense nationale), François-Philippe Champagne (de l’Innovation, des Sciences et de l’Industrie) et Karina Gould (Leader à la Chambre des communes).
Le NPD fera tomber le gouvernement, dit Singh
Dans une lettre ouverte envoyée au premier ministre vendredi matin, le chef du NPD a indiqué qu’il « votera pour faire tomber ce gouvernement et donner à la population canadienne la possibilité de voter pour un gouvernement qui travaillera pour vous ». Il rejoint ainsi le Bloc Québécois et le Parti conservateur, qui réclament un scénario similaire.
« Les libéraux ne méritent pas une autre chance », écrit Jagmeet Singh.
Cela signifie que le pays pourrait être en élections dès qu’un vote de confiance aura lieu à la Chambre des communes, qui doit en principe reprendre ses travaux le 27 janvier.
Cela fait plusieurs jours que le premier ministre Justin Trudeau n’a pas parlé publiquement, suite au départ de Mme Freeland et à la grogne grandissante dans son caucus. Près d’une vingtaine de députés demandent le départ de M. Trudeau, le député torontois Robert Oliphant étant le plus récent à faire cet appel via les réseaux sociaux.
Il rejoint notamment le député franco-ontarien Francis Drouin et l’ensemble des députés néo-brunswickois qui ne sont pas ministres. Le premier ministre est resté silencieux publiquement jusqu’à présent, annulant même l’ensemble de ses entrevues de fin d’année avec les médias, une tradition de fin d’année depuis son arrivée au pouvoir en 2015. Il ne devrait pas prendre la parole en public vendredi, selon l’horaire dévoilé par son bureau.