Atlético Ottawa et fierté : « Tout commence avec la compréhension »

La vedette de l’équipe Ollie Bassett avec les partisans de l’Atlético. Crédit image: Atletico Ottawa

[ENTREVUE EXPRESS]

QUI?

Thomas Stockting est le responsable des relations médias, de la communication et des relations avec la communauté de l’Atlético Ottawa. Franco-Ontarien d’adoption, il est au centre de la mise en avant des différents projets mis en place par le club durant le Mois de la fierté et au-delà.

LE CONTEXTE

Durant le Mois de la fierté, l’Atlético Ottawa a mené trois initiatives : une levée de fond des partisans pour soutenir Kind Space, une autre du capitaine Carl Haworth pour Athlete Ally et surtout une campagne de sensibilisation en interne auprès des joueurs et des membres de l’organisation en partenariat avec le projet You Can Play.

L’ENJEU

Derrière ces gestes, l’idée est de mettre en avant l’inclusion de la communauté LGBTQ+ dans le club en particulier et le soccer en général.

« Comment l’Atlético Ottawa s’engage dans ce combat pour l’inclusion. Quel est précisément votre rôle dans ce mouvement? 

Mon rôle est vraiment de communiquer et d’amplifier les messages et le très bon travail fait par nos partisans, parce qu’ils constituent notre communauté. On fait partie d’eux autant qu’eux font partie de nous. On essaye donc de leur donner une plateforme, de les aider.   

Natif de Luton en Angleterre, Thomas Stockting a perfectionné son français lors de ses études à Perpignan. Gracieuseté 

Votre capitaine Carl Haworth est très engagé avec sa propre initiative, mais ce n’est pas forcément le cas de tous les joueurs dans le monde du soccer. On l’a vu notamment lors de votre match contre York où cinq joueurs ont refusé de jouer et de porter le maillot arc-en-ciel. Quelle est la position du club sur ce sujet sensible? 

La communauté du club et la communauté de la Première ligue canadienne (PLC) font un très bon travail en ce moment pour s’assurer que la communauté autour du foot au Canada soit accueillante. Les gens sont réceptifs. Évidemment, rien ne s’accomplit en une journée! On a vu ce qui est arrivé à York. Ils ont pris des décisions délicates à prendre mais ils l’ont probablement traité de la bonne manière. De notre côté, on va faire ce qu’on continuer notre action. Notre communauté est très diversifiée et on va s’assurer que les gens se sentent à l’aise avec nous. 

Carl Haworth s’est engagé à verser à Attelle Ally 5 $ par point remporté par son équipe, 10 $ par but marqué individuellement et 10 $ pour chaque match sans encaisser de but en juin. Crédit image : Atlético Ottawa

Avez-vous mis en place quelque chose en particulier en ce sens? 

Oui, nous avons lancé un partenariat ce mois-ci avec You Can Play qui va durer quelques années. C’est une organisation à but non lucratif en Amérique du Nord qui promeut l’inclusion à travers le sport, surtout professionnel. Ça consiste en de la formation de sensibilisation à travers le club. Les grandes levées de fond c’est bien, mais tout commence avec la compréhension, puis l’action vient après. 

On a vu ce qui s’est passé à travers le sport avec quelques gestes. On voit comment ils ont été accueillis par des joueurs, par des organisations ou par les spectateurs. Pour nous, la première étape est de comprendre le sujet lui-même. Même quelqu’un comme moi qui suis un allié de la cause LGBTQ+ – car j’ai mon frère et ma sœur qui font partie de la communauté -, j’ai une certaine compréhension mais ça ne veut pas dire que je comprends tout et que je vais toujours dire la bonne chose. L’important dans chaque interaction est de comprendre d’où la personne vient. On ne veut pas imposer à quelqu’un de faire ceci ou dire cela, mais on veut l’amener à comprendre un sujet qu’il ne maîtrise pas complètement. 

Le groupe de supporters de l’Atlético d’Ottawa, Capital City Supporters Group, a collecté des fonds tout au long du mois de juin pour Prideraiser, les membres s’engageant à faire un don pour chaque but marqué au cours du mois suivant. Crédit image : Atletico Ottawa

Pour vous, ce mouvement est-il appelé à durer au-delà du Mois de la fierté? 

Oui, déjà ici à Ottawa, c’est un peu différent parce que le mois de juin c’est fierté, mais « fierté capitale » c’est en août. Mais après, pour moi, fierté ce n’est pas en juin, ce n’est pas en août, c’est 365 jours par année. C’est important que les joueurs dans ton équipe, les membres de ta communauté ou simplement les personnes dans le milieu du travail puissent mieux comprendre la communauté LGBTQ et, en plus de ça, les autres communautés. Évidemment.

Des joueurs vous ont-ils fait part de réticences ou tout le monde est-il derrière le projet? 

Jusqu’à présent, je n’ai eu aucune conversation avec quelqu’un qui ne voudrait pas en faire partie. »