L'Université de Hearst, ne dispose pas des infrastructures nécessaires pour permettre d'y développer le sport universitaire. Crédit image: Inès Rebei

TORONTO – Le Centre de demande d’admission aux universités (OUAC) a mis à jour ses chiffres de la rentrée universitaire qui révèlent une légère baisse du volume des inscriptions dans la province par rapport à 2022. Une tendance générale pour les deux langues officielles confondues, mais plus ou moins marquée selon les institutions avec notamment, côté francophone, l’Université du Hearst qui enregistre une baisse de 45,2 %.

Par rapport à la rentrée 2022, les admissions générales pour l’Ontario passent de 109 369 à 107 920, soit une baisse légère de 1,3 %. C’est la première fois depuis 2014 que ces chiffres décroissent, et ce, malgré la pandémie, n’ayant pas eu d’impact négatif en termes de chiffres sur les rentrées de 2021 et 2022. Les inscriptions de cette année sont toutefois toujours au-dessus des chiffres de 2021 qui s’élevaient à 107 449.

Si cette tendance à la baisse est générale, à la fois côté anglophone et francophone, elle apparait plus ou moins marquée au sein des trois établissements postsecondaires de langue française, contrairement à ce que laissait présager le volume de demandes d’admission enregistrées cet été.

L’Université d’Ottawa, qui parmi les universités francophones enregistre les plus gros volumes d’inscriptions, voit une baisse de 5,9 % des étudiants du secondaire venant de l’Ontario par rapport à l’année dernière, mais une augmentation de 6,8 % d’étudiants venant d’autres provinces, étrangers ou d’âge adulte, pour une croissance totale mineure de 0,2 %.

L’Université de l’Ontario français (UOF) de Toronto enregistre une augmentation de 50 % d’étudiants du secondaire de la province, mais une perte de 19,3 % dans la catégorie d’étudiants issus d’autres provinces, de l’étranger ou d’âge mature, soit une baisse totale de 18,3 % par rapport à 2022.

Quant à l’Université de Hearst, dans le Nord de l’Ontario, si les inscriptions des étudiants du secondaire en Ontario augmentent de 18,2 %, celles des étudiants d’autres provinces, étrangers ou d’âge adulte baissent de 80 %, soit une baisse totale significative de 45,2 %.

Nombre total de confirmations, candidats ayant accepté une offre d’admission, aux programmes de premier cycle. Comparaison entre septembre 2022 et septembre 2023. (Surlignées en jaune, les universités francophones.) Source : site de l’OUAC

Un engouement pour de nouveaux programmes francophones

C’est en revanche le phénomène inverse pour deux nouveaux programmes universitaires en français qui ont reçu cette rentrée un engouement certain, notamment le baccalauréat en éducation de l’Université de l’Ontario français (UOF) qui, au vu du nombre d’inscriptions, a augmenté sa capacité d’accueil de 40 places pour sa première rentrée universitaire.

« L’engouement envers le programme a été tel que l’Université a dû se tourner vers le ministère des Collèges et Universités qui a autorisé promptement à doubler le nombre de places au programme pour la rentrée 2023 », selon l’UOF.

Créée en 2021, la jeune université compte actuellement 230 étudiants, dont plus de 80 inscrits à ce nouveau programme d’éducation d’une durée de 16 mois consécutifs, en format accéléré.

Jour de l’inauguration du nouveau baccalauréat en éducation de l’UOF avec, de gauche à droite : Jacques Naud, président du Conseil de gouvernance de l’UOF, Paulin Mulatris, vice-recteur aux études et à la recherche, Stephen Lecce, ministre de l’Éducation, Jill Dunlop, ministre des Collèges et Université, Caroline Mulroney, ministre des Affaires francophones, Pierre Ouellette, recteur et vice-chancelier de l’UOF, Nicolas Sefrani, président de l’association étudiante de l’UOF, Laurie Carlson Berg, responsable du Pôle d’Enseignement et apprentissage, professeure titulaire du baccalauréat en éducation. Crédit image : UOF

Premier lancement également pour le programme de pharmacie de l’École des sciences pharmaceutiques de l’Université d’Ottawa qui a reçu cinq fois plus de candidatures qu’il n’y a de places disponibles. L’Université songe ainsi même à augmenter les effectifs à l’avenir.

C’est le seul programme de doctorat de premier cycle en pharmacie enseigné en français à l’extérieur du Québec. Il a accueilli une première cohorte de 61 étudiants en provenance d’Ontario, du Nouveau-Brunswick et du Québec.

En quatre ans, ces étudiants seront formés à une carrière en pharmacie en milieu hospitalier et centres de soins, dans la recherche ou dans l’industrie pharmaceutique, ce qui « viendra pallier la pénurie de pharmaciens. On estime qu’il en faudra 750 de plus au Canada hors Québec d’ici l’horizon 2026 ».

« Cette nouvelle offre de formation en santé en français vient consolider le rôle de leader en éducation francophone en milieu minoritaire qu’occupe l’Université d’Ottawa, qui forme déjà la forte majorité des professionnels de la santé bilingues en Ontario », explique un communiqué de presse de l’Université d’Ottawa.