Cinq Franco-Ontariens dans le palmarès Francopresse 2021 des personnalités influentes
Cinq Franco-Ontariens se hissent dans le palmarès Francopresse des personnalités influentes de la francophonie canadienne 2021 : l’autrice Mishka Lavigne, la secrétaire générale de la commission canadienne pour l’UNESCO, Roda Muse, la joueuse de soccer Vanessa Gilles, le président du Bureau des gouverneurs de l’Université de Sudbury, Pierre Riopel, et la feue entrepreneure Nicole Guertin.
Figure montante de la littérature franco-ontarienne, la dramaturge et traductrice Mishka Lavigne a gagné deux fois le prix littéraire du Gouverneur général. En l’espace de trois ans, elle a été tour à tour finaliste du prix Michel-Tremblay, récipiendaire du prix littéraire Jacques-Poirier du Salon du livre de l’Outaouais et du QWF Playwriting Prize.
« Les jours où c’est plus difficile, je peux revenir vers ce genre de tape dans le dos pour continuer. Ça me fait très plaisir de voir qu’un jury de mes pairs a récompensé ces deux textes-là », s’était-elle félicitée au micro d’ONFR+ le jour de sa deuxième consécration.
Récemment nommée au poste de secrétaire générale de la commission canadienne pour l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), Roda Muse est une leader communautaire et mentore infatigable.
Avant sa nomination, elle était responsable du développement économique des communautés de langue officielle en situation minoritaire au ministère de l’Innovation, des Sciences et du Développement économique du Canada. Conseillère scolaire, fonctionnaire en innovation, administratrice dans plusieurs conseils d’administration, voici quelques casquettes qu’elle a eues tout au long de sa carrière.
« Mon fil conducteur dans tout ça, c’est le service au public. J’y vais, je fonce, j’apprends, je réponds à un besoin du moment, j’influence, j’exécute », avait-elle indiqué lors d’une entrevue à ONFR+.
Évoluant dans le sport, la footballeuse Vanessa Gilles n’est pas non plus en reste. Joueuse émérite de l’équipe canadienne de soccer féminin, elle a été consacrée championne aux Jeux olympiques de Tokyo au mois d’août.
Sélectionnée au sein de l’équipe Ontario en 2017, elle monte rapidement les échelons et participe aux Jeux du Canada la même année. En 2018, elle est sélectionnée pour faire partie de l’équipe de France des moins de 23 ans, avant de faire ces débuts au sein de l’équipe canadienne en 2019.
Seul homme au sein dans cet océan de femmes, Pierre Riopel a consacré une trentaine d’années à œuvrer pour le milieu de l’éducation francophone en Ontario.
Avant son départ à la retraite en 2016, il avait été président du Collège Boréal et du Conseil scolaire public du Grand Nord de l’Ontario (CSPGNO). Il continue à œuvrer à la transformation de l’Université de Sudbury en institution entièrement francophone à titre de président du Bureau des gouverneurs. Son implication constante lui a valu le Prix de la francophonie 2021 octroyé par l’Association canadienne-française de l’Ontario (ACFO) du Grand Sudbury.
« Ça fait cinq ans que je suis à la retraite et je pense que j’ai encore les connaissances et les compétences. La flamme est toujours là et on est vraiment à un carrefour très intéressant et historique au niveau universitaire », avait-il indiqué en entrevue avec ONFR+.
À titre posthume, Francopresse a également honoré l’entrepreneure Nicole Guertin. Décédée d’un cancer en octobre, elle a contribué au développement économique et touristique du Témiscamingue ontarien et du Nord.
Instigatrice de 101 Expériences et contributrice à l’ouverture du Centre de santé communautaire à Kapuskasing, Nicole Guertin a dévoué sa vie à promotion de la culture du nord de l’Ontario.
Une reconnaissance envers le milieu éducatif
Tout au long de l’année, l’éducation fut l’une des préoccupations phares au sein des communautés francophones en situation minoritaire. Face à cette situation, de nombreux acteurs du domaine de l’éducation ont dû prendre position.
C’est le cas de Ronald Ajavon, directeur du conseil des écoles fransaskoises. De la gestion du conflit avec l’Association communautaire fransaskoise de Moose Jam, en passant par les défis liés à la construction de nouvelles écoles ou la gestion de la pandémie en milieu académique, il a su faire preuve de compromis et d’ingéniosité pour faire face à tous ces défis.
En Atlantique, c’est la consultante en littératie scolaire et familiale, Diane Bernier-Ouellette qui a su tirer son épingle du jeu. Récipiendaire du prix reconnaissance de la Fédération des enseignants de l’Île-du-Prince-Édouard (PEITF), elle a marqué la communauté par son engagement à promouvoir les programmes de littératie à l’Île.
Des bénévoles qui font une différence dans la communauté
Le bénévolat est un secteur essentiel pour la promotion de la culture francophone en milieu minoritaire. Cette année, deux bénévoles ont su faire rayonner leurs communautés.
Dans l’Ouest, il s’agit de Dicky Dickamba, directeur général et fondateur de l’Association des volontaires unis dans l’action au Canada (CANAVUA).
Entrepreneur social, consultant et motivateur, il a démarré sa carrière professionnelle à Edmonton en créant CANAVUA, mû par la volonté de promouvoir et valoriser le bénévolat dans la francophonie albertaine en général et en particulier chez les nouveaux immigrants et Néo-Canadiens.
Du côté des Territoires du Nord-Ouest (TNO), la militante francophone Suzane Houde a été sélectionnée par le jury pour son engagement pendant 25 ans à dénoncer le manque de services en français.
Au fil des années, la Franco-Ténoise a fait part de ses difficultés auprès de toutes les instances du système de santé territorial, au Secrétariat aux affaires francophones, au Bureau du commissaire aux langues des TNO et en personne auprès de ministres de la Santé.
Initiative de l’historien yukonais Yann Herry, la Société de l’histoire franco-yukonnaise se consacre à la contribution des francophones à l’essor du territoire.
« L’histoire a toujours été là et ça a été des projets ponctuels et il n’y avait pas de continuité. Il y avait des personnes qui accumulaient des choses, il y avait plein de petits projets à droite, à gauche, puis là on a décidé qu’il était temps d’avoir une société d’histoire qui se consacre justement à rassembler toutes ces initiatives », avait déclaré Yann Herry dans une entrevue pour ONFR+.
Depuis son arrivée au Yukon en 1975, l’historien s’est impliqué pour la défense de la francophonie yukonaise et de l’éducation en français dans ce territoire. Il a collaboré la création du journal L’Aurore boréale, de la garderie du Petit Leblanc, de l’école francophone Émilie-Tremblay et de l’Association franco-yukonnaise.