Le musicien Monette, accompagné de George Turcotte en prestation musiciale lors du lancement du Mois du patrimoine du Réseau du patrimoine franco-ontarien le 1er février dernier. Crédit photo : Réseau du patrimoine franco-ontarien.

Chaque samedi, ONFR propose une chronique sur l’actualité et la culture franco-ontarienne. Cette semaine, l’historien et spécialiste en patrimoine Diego Elizondo.

Depuis 2008, les mois de février sont ceux du Mois du patrimoine en Ontario français. Bref retour et aperçu dans cette chronique de quelques activités passées et à venir du mois.

Le Réseau du patrimoine franco-ontarien (RPFO) a décidé cette année de devancer sa soirée annuelle du patrimoine en lançant les festivités dès le premier jour du mois. En effet, c’est une soirée bien remplie qu’on eut droit les convives qui se sont déplacés à l’Université Saint-Paul, à Ottawa. La soirée s’est déclinée en trois temps : d’abord avec des prestations musicales, ensuite avec le lancement du plus récent numéro du magazine Le Chaînon et enfin avec la présentation de la personne récipiendaire du Prix Michel-Prévost et du coup de cœur.

C’est donc au son de la musique qu’a débuté la soirée du RPFO. Trois artistes ont offert des prestations, dont deux issus de la diversité, Rachelle Muller et Wandara Topzo

Le clou de la soirée fut les trois prestations musicales de l’auteur-compositeur-interprète Serge Monette. Ce dernier (dont l’emploi du temps est d’être enseignant) a été choisi cette année ambassadeur du Mois du patrimoine en Ontario français.

En entrevue, on a appris que celui qui est tout simplement connu sous le nom de Monette dans sa vie de musicien réside dans une ancienne église à Merrickville! Un fait cocasse qui tombe bien pour quelqu’un qui a eu l’honneur d’être choisi ambassadeur du Mois du patrimoine en Ontario français.

La soirée du patrimoine du RPFO s’est ensuite poursuivie avec le lancement du plus récent numéro du Chaînon, soit celui d’hiver 2024. Comme d’habitude, deux personnes ayant collaboré à la rédaction d’articles dans le numéro courant du magazine ont présenté brièvement le contenu de leurs textes. Le 1er février, ce fut la professeure de théâtre à la retraite de l’Université d’Ottawa et de l’Université du Québec à Montréal (UQÀM) Hélène Beauchamp qui a d’abord pris la parole.

Elle a présenté son article qui raconte les bouleversements en profondeurs survenus dans la structure des écoles secondaires de langue française dans sa basse ville qui est chérie d’Ottawa à la fin des années 1960.

L’artiste Wandara Topzo, musicien d’origine centrafricaine, en prestation musiciale folklorique lors du lancement du Mois du patrimoine du Réseau du patrimoine franco-ontarien le 1er février dernier. Crédit photo : Réseau du patrimoine franco-ontarien.

Elle a été suivie par Shana Quesnel, étudiante au baccalauréat en histoire à l’Université d’Ottawa qui a rédigé un texte sur l’histoire de l’organisme Franco-Queer, fondé en 2006. Son texte s’insérait dans le cadre d’un mini-dossier spécial du Chaînon portant sur le thème de la Fierté LGBTQ+ puisque deux autres textes portant aussi sur cette communauté ont également rédigé par des étudiantes de l’Université d’Ottawa dans le même numéro du magazine.

Remise du Prix Michel-Prévost et du coup de cœur

L’auteure Danielle Coulombe a remporté le Prix Michel-Prévost 2024 pour son article « Une grève, une fusillade et des accusations en 1963 » publié dans le numéro d’été 2023 du magazine Le Chaînon.

Historienne de formation, Danielle Coulombe a œuvré comme professeure et administratrice à l’Université de Hearst. Native de Mattice, petit village Nord-ontarien, elle a aussi fondé le Centre d’archives de la Grande Zone argileuse.

Son texte a été retenu par le jury en raison de sa grande qualité. L’article nous relate un épisode de l’histoire ouvrière franco-ontarienne peu connu, la fusillade de la nuit du 10 au 11février 1963, qui a fait trois morts et huit blessés à Reesor Siding, un embranchement ferroviaire entre Mattice et Opasatika, dans le nord de l’Ontario.

Couverture du plus récent numéro du magazine Le Chaînon, lancé le 1er février dernier. Crédit photo : Réseau du patrimoine franco-ontarien.

En acceptant son prix, elle s’est dite honorée par ce prix qui souligne l’importance de ce violent conflit et cette saga judiciaire sans précédent dans l’histoire syndicale du pays qui a divisé pendant longtemps la communauté franco-ontarienne de Kapuskasing et des villages environnants.

Créé en 2013 par le Réseau du patrimoine franco-ontarien, le Prix Michel-Prévost récompense le meilleur article paru lors des deux dernières années dans le magazine Le Chaînon. Décerné aux deux ans, à la suite de délibérations par un jury, il a été remis la première fois en 2014.

Par ailleurs, mentionnons que Claire Ménard-Roussy a été désignée Coup de cœur 2024 de Michel Prévost pour son article « La vie secrète de Raoul Denonville » publié dans le numéro d’automne 2022 du magazine Le Chaînon.

Originaire de Lancaster, Claire Ménard-Roussy détient une maîtrise en éducation de l’Université d’Ottawa. Elle a enseigné à Sturgeon Falls et à Ottawa. Elle a également été conseillère pédagogique pour le ministère de l’Éducation de l’Ontario. Son roman Raoul, tu me caches quelque chose, a été publié à Sudbury, en 2019, chez Prise de parole.

Son article qui s’est mérité le coup de cœur de Michel Prévost porte sur l’histoire de Raoul Denonville, un véritable pionnier dans l’identité de genre. En effet, dans son article, on apprend la vie secrète de Raoul Denonville un trappeur et bûcheron arrivé dans le Moyen-Nord ontarien en 1915 (et décédé en 1979), et qui était en réalité… une femme!

Le Coup de cœur de Michel Prévost est une récompense remise depuis 2020 et dont le choix de la personne lauréate est laissé à la discrétion de Monsieur Prévost.

Traditionnel souper du patrimoine de l’Association du patrimoine familial francophone de l’Ontario

C’est désormais une tradition récurrente dans le milieu du patrimoine : le troisième mois jeudi du mois de février est celui du souper annuel de l’Association du patrimoine familial francophone de l’Ontario (APFFO).

L’APFFO, fondée en 2015, organise depuis plusieurs années un souper du patrimoine chaque mois de février où sont invités ses membres. L’activité phare de l’organisme est l’occasion d’un souper au restaurant original Gabriel Pizza, pizzeria bien connue et populaire d’Orléans fondé en 1977. Cette année c’est l’auteure Florence Serré qui sera la conférencière du souper pour parler de son village natal de Desaulniers.

Au Centre franco-ontarien de folklore

Le Centre franco-ontarien de folklore (CFOF), en partenariat avec Solidarité des femmes immigrantes francophones du Niagara (SOFIFRAN) a profité du Mois du patrimoine pour lancer la deuxième saison des échanges culturels « De notre foyer au vôtre ».

Placé sous le signe de la diversité, ce projet permet de réunir des musiciens et des conteurs franco-ontariens d’origines diverses dans une série d’ateliers et de spectacles gratuits en virtuel et en présentiel pour aller à la découverte des richesses culturelles des Franco-ontariens de toutes les origines. Cette année, deux spectacles en présentiel étaient organisés, l’un à Niagara le 10 février dernier tandis que l’autre a eu lieu hier à Sudbury au Collège Boréal.

En outre, une prestation en virtuelle aura également lieu le 20 février prochain. Enfin, mentionnons que la traditionnelle foire des organismes du patrimoine de la ville d’Ottawa aura lieu à l’hôtel de ville de la municipalité le mardi 20 sur l’heure du midi. Du côté francophone, on y retrouvera des kiosques du RPFO, de l’APFFO, du Muséoparc Vanier et de la Société franco-ontarienne du patrimoine et de l’histoire d’Orléans.