La premier ministre Doug Ford reçu par Édith Dumont à Quee's Park. Photo : ONFR/Rudy Chabannes

TORONTO – La lieutenante-gouverneure de l’Ontario, Édith Dumont, a dissout ce mardi l’Assemblée législative. Un acte hautement symbolique dans la transition électorale qui s’annonce. Elle aura, dans les jours à venir, la responsabilité de garantir la continuité de l’État, avant de confirmer le prochain premier ministre, à la suite des élections.

Une poignée de main fugace et de lourdes portes se referment aussitôt derrière Édith Dumont et Doug Ford, au deuxième étage de Queen’s Park. Selon la tradition constitutionnelle, la lieutenante-gouverneure a reçu le premier ministre dans son bureau durant quelques minutes, à l’abri des caméras, pour accéder favorablement à sa demande de dissoudre le parlement.

Même si elle conserve une discrétion constitutionnelle, ce n’est en effet que dans des circonstances extrêmement rares – par exemple en cas d’instabilité – qu’une lieutenante-gouverneure refuse l’avis d’un premier ministre. En 2017, par exemple, la lieutenante-gouverneure de la Colombie-Britannique, Judith Isabel Guichon, avait refusé une dissolution, puisqu’une élection avait eu lieu seulement deux mois auparavant.

Pour sa part, Mme Dumont a ordonné que les décrets pour la tenue d’une élection générale soient émis ce mercredi et proclamé que la prochaine élection générale ait lieu le jeudi 27 février.

« La dissolution de l’Assemblée et le déclenchement des élections constituent des étapes cruciales dans le fonctionnement démocratique de notre province, confie-t-elle. J’assume mon rôle avec impartialité, en respectant les conventions constitutionnelles de notre système démocratique et c’est avec un profond respect pour la démocratie et le service public que je m’acquitte de ces responsabilités. » 

Alors que débute à partir de demain une campagne électorale de 28 jours durant laquelle les députés cesseront d’occuper leur fonction et les travaux législatifs prendront fin, la représentante de la Couronne aura également pour rôle d’assurer la continuité de l’État. De même qu’à titre de garante des institutions, elle veillera à ce que les processus électoraux et les parlementaires respectent strictement les normes constitutionnelles.

À l’issue des élections, Mme Dumont s’attelera à une autre mission essentielle : celle de confirmer le premier ministre dont le parti sera sorti vainqueur, puis de veiller à ce que le gouvernement qu’il forme soit capable de fonctionner avec l’appui d’une majorité des députés.

Elle nommera alors les ministres sur l’avis du premier ministre et confiera le grand sceau de l’Ontario au ministre des Services gouvernementaux et des Services aux consommateurs.

La tâche d’une lieutenante-gouverneure est donc rendue bien plus facile lorsqu’un gouvernement élu est majoritaire et peut, à l’inverse, vite devenir un casse-tête en cas de gouvernement minoritaire qui peine à nouer des alliances solides.

C’est dans ce cas de figure ou tout autre situation indécise (comme la contestation de résultats par exemple) que la représentante du roi joue un rôle crucial dans le bon déroulement de la démocratie provinciale.