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Sur sa plateforme électorale rendue publique ce mercredi, l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario (AFO) émet plusieurs propositions pour améliorer le sort des Franco-Ontariens et souhaite que les partis s’engagent sur celles-ci.

L’organisme porte-parole des francophones de la province met en tête de ses priorités la santé, notamment la planification des services de santé en français, une planification qui ne doit plus être une adaptation des politiques mises en place pour la majorité anglophone, mais établie en parallèle de celles-ci.

L’AFO remet aussi sur la table l’identification sur la carte Santé, la mise sur pied d’équipes de soins primaires interdisciplinaires bilingues avec des navigateurs pour orienter les francophones, ainsi que l’obligation de l’offre active pour les fournisseurs désignés en vertu de la Loi sur les services en français.

En matière d’éducation, la plateforme sensibilise sur la nécessité d’assurer un financement adapté aux besoins des garderies francophones pour la petite enfance. De nombreuses garderies de langue française ont en effet souligné, ces dernières années, leurs défis face à une demande croissante.

Autre proposition : augmenter les incitatifs pour attirer les jeunes vers les métiers de l’enseignement en français. Pour l’AFO, le compte n’y est pas : les conseils scolaires restent confrontés à d’importantes difficultés dans leur recrutement.

« Si nous voulons garantir un accès équitable à l’éducation en français, il faut aller plus loin : augmenter les incitatifs, simplifier les parcours de formation et accélérer la reconnaissance des diplômes étrangers. Il est temps que les gouvernements adoptent une approche plus ambitieuse et proactive », estime Peter Hominuk, directeur général de l’AFO.

Un financement pour l’Université de Sudbury

Sur le volet postsecondaire, c’est sans surprise l’Université de Sudbury qui préoccupe : l’AFO milite encore et toujours pour un financement prioritaire pour en faire un pilier de l’éducation postsecondaire en français dans le Nord. L’établissement qui ouvre des programmes à la rentrée prochaine n’a aucune garantie sur un financement provincial pérenne.

« C’est un des enjeux cruciaux pour le Nord. Malgré un engagement fort de la communauté, elle attend toujours sa charte et un financement adéquat. Il est urgent que le gouvernement accorde à cette institution les ressources nécessaires pour en faire un véritable pilier de notre réseau postsecondaire », croit M. Hominuk.

Au niveau culturel, instaurer un financement stable et durable pour les centres culturels francophones apparaît comme la priorité, tandis qu’en matière d’immigration, l’AFO martèle son exigence de fixer une cible d’au moins 5 % pour l’immigration francophone et y allouer des ressources accrues pour l’intégration des nouveaux arrivants.

L’organisme rappelle aux différents partis engagés dans la course aux élections provinciales qu’accélérer la reconnaissance des diplômes étrangers est crucial et croit aussi qu’il faut « offrir des programmes passerelle courts pour une intégration rapide et lancer des campagnes internationales pour promouvoir l’Ontario comme destination privilégiée pour les immigrants francophones. »

« En répondant à ces priorités, le prochain gouvernement provincial aura l’opportunité d’assurer non seulement l’épanouissement des Franco-Ontariens, mais aussi leurs contributions essentielles au développement économique, social et culturel de l’Ontario », déclare l’AFO.