
Hausse de 288 % des surdoses dans les centres d’accueil, selon une étude

TORONTO – Les députées de l’opposition officielle France Gélinas et Dre Robin Lennox tirent la sonnette d’alarme suite à la publication d’un rapport du Toronto Drop-In Network (TDIN) qui met en lumière une hausse de 288 % des surdoses ce mois de juin, par rapport à la même période l’année dernière. Cette hausse survient après la fermeture de neuf sites de consommation supervisée (SCS), à l’instigation du gouvernement ontarien.
La porte-parole du NPD pour la santé mentale et les dépendances, Dre Robin Lennox (Hamilton-Centre), et la porte-parole de l’opposition pour la santé, France Gélinas (Nickel Belt) ont réagi aux chiffres alarmants de 288 % de hausse des surdoses à Toronto depuis la fermeture de quatre centres torontois.
Documentée par le Toronto Drop-In Network (TDIN), réseau de centres d’accueil torontois, l’analyse est fondée sur les rapports mensuels envoyés par les centres membres du TDIN, qui gèrent 56 structures.
« Au cours des trois mois qui ont suivi ces fermetures, nous avons observé une hausse dévastatrice des surdoses dans notre réseau. En avril, les centres d’accueil ont enregistré une augmentation de 75 % des surdoses. En mai, cette hausse a atteint 175 %, et en juin, elle s’est élevée à 288 %. Cette montée en flèche est extrêmement préoccupante et ne peut être ignorée », a alarmé l’organisation dans un communiqué.
Ces chiffres torontois ne permettent toutefois pas de prendre la mesure du phénomène à l’échelle de l’Ontario, puisqu’en tout, ce sont neuf SCS qui ont déjà fermé.
« Les surdoses augmentent rapidement en l’absence de services de consommation supervisée qui sauvent des vies, a déclaré Dre Lennox. Les centres d’accueil font tout ce qu’ils peuvent, mais ils n’ont jamais été conçus pour remplacer les services de prévention des surdoses. Et pendant que le gouvernement Ford les démantelait, les « HART hubs » qui étaient censés les remplacer restaient incomplets et incapables d’offrir les services dont les gens ont besoin. »
« Dans ma communauté (Nord de l’Ontario), nous perdons deux à trois personnes chaque semaine à cause des surdoses. Ce sont nos mères, nos frères, nos filles, nos voisins et nos amis, s’est désolée France Gélinas. Ce n’est pas seulement un enjeu social, c’est une urgence de santé publique. Ces sites offrent des services et traitements qui sauvent des vies. La consommation de substances doit être reconnue et traitée comme une crise sanitaire, nécessitant une réponse en santé fondée sur des preuves médicales, des soins coordonnés et de l’empathie. »
La députée de Hamilton-Centre observe les conséquences des surdoses, même non mortelles, qui entrainent « de graves complications neurologiques quand l’aide arrive trop tard », et augmentent le risque de décès par la suite.
« Ce gouvernement échoue sur toute la ligne, tranche la députée de Nickel Belt. Que ce soit en matière de prévention, de traitement ou d’intervention d’urgence rapide, il laisse tomber la population de cette province. »
Selon le TDIN, sans l’inclusion de services de réduction des méfaits et de soutien aux infrastructures, « nous continuerons de voir une augmentation tragique des surdoses et des décès liés aux surdoses dans les centres d’accueil et dans l’ensemble de la communauté ».