La campagne électorale entre officiellement dans le vif du sujet

Les chefs Andrea Horwath, Doug Ford, Steven Del Duca et Mike Schreiner sont redevenus de simples candidats et ont 28 jours pour convaincre les électeurs de voter pour eux. Montage ONFR+
Les chefs Andrea Horwath, Doug Ford, Steven Del Duca et Mike Schreiner sont redevenus de simples candidats et ont 28 jours pour convaincre les électeurs de voter pour eux. Montage ONFR+

TORONTO – 28 jours nous séparent désormais des élections provinciales. Près de 10,7 millions d’électeurs sont appelés aux urnes pour élire le futur député qui les représentera au cours des quatre prochaines années à Queen’s Park. À l’issue du scrutin, les élus de 124 circonscriptions siégeront en chambre. ONFR+ vous propose trois débats en français et une soirée électorale à vivre en direct sur Facebook et en partie à la télévision sur TFO.

À la demande du premier ministre Doug Ford, la lieutenante-gouverneure générale a dissout la veille la 42e législature. Les sondages montrent que le parti au pouvoir est en bonne voie d’être reconduit aux manettes de la province, devançant le Parti libéral et le Nouveau Parti démocratique.

Si l’Ontario vit son premier jour officiel de campagne électorale ce mercredi, la conquête des bulletins de vote a débuté depuis plusieurs jours dans les faits. En déposant son dernier budget sans débat ni adoption possible en chambre, le gouvernement progressiste-conservateur a clairement affiché les grandes lignes de son programme, tandis que le NPD a dévoilé sa plateforme électorale dans la foulée. Les autres partis devraient à leur tour sortir du bois dans les tout prochains jours.

Favori dans cette course, Doug Ford a multiplié les engagements populaires ces dernières semaines, de la hausse du salaire minimum à la gratuité de péages autoroutiers. Il a aussi promis des investissements massifs dans les infrastructures, quitte à repousser l’échéancier du retour à l’équilibre budgétaire, au-delà de 2023. Il va défendre son bilan à bord de son autobus de campagne, le « Yes Bus », qui sillonnera la province à compter d’aujourd’hui.

Comme la plupart des chefs, il devrait toutefois focaliser son attention sur le 905, cette vaste région qui entoure Toronto. La victoire finale passe inévitablement par le 905 qui concentre près du quart des sièges à conquérir.

L’Assemblée législative de l’Ontario. Source : Canva

Andrea Horwath, qui tente pour la 4e fois, d’accéder au pouvoir, promet de son côté un régime d’assurance-médicaments universel, un accès gratuit à la contraception et une embauche massive de professionnels de la santé. La cheffe du NPD s’est aussi engagée à créer les conditions d’un postsecondaire en français fort dans le Moyen-Nord et à tout faire pour résorber la pénurie de travailleurs de langue française. Son parti, qui détenait 38 sièges au moment de la dissolution, ne semble toutefois pas décoller dans les intentions de vote, alors que les libéraux grappillent jour après jour de précieux points.

Le chef du Parti libéral de l’Ontario, Steven Del Duca, a lui aussi avancé ses pions avant même le début officiel de la campagne. S’il est élu, il a promis d’interdire les armes de poing dans toute la province, de réduire le coût du trajet en transport en commun à 1 dollar, de favoriser les soins à domicile et de planter 800 millions d’arbres en huit ans.

Unique élu vert à Queen’s Park, Mike Schreiner est le quatrième leader à surveiller. Le chef du Parti vert de l’Ontario, qui doit assurer sa réélection dans Guelph, tente d’accroître l’influence de sa formation politique dans d’autres circonscriptions, mais la fenêtre de tir est limitée. Trois enjeux clés sont au cœur de son programme : mettre un terme à la crise du logement, rendre l’accès aux soins en santé mentale accessibles et agir pour le climat. Il s’érige enfin en protecteur de la ceinture verte de Toronto convoitée par les investisseurs immobiliers.

Une vingtaine d’autres parties seront présents sur le bulletin de vote des Ontariens.

Reportages, enquêtes, analyses… tout au long de la campagne ONFR+ vous fera vivre les temps forts de la campagne sur ses différentes plateformes, notamment à travers trois débats cruciaux qui verront les candidats confronter leurs idées et leur vision.

Un premier débat en français TFO-Radio Canada se tiendra dans les studios de TVO le 17 mai. Puis suivront deux autres rendez-vous, dans les circonscriptions ontariennes à majorité francophone, le 19 mai à Embrun et le 26 mai à Kapuskasing, en direct sur Facebook. Point d’orgue du dispositif d’ONFR+ : une grande soirée électorale aura lieu le 2 juin en direct à la télévision et sur Facebook.

Le vote, rouage essentiel de la démocratie ontarienne

Pour voter, il faut être un citoyen canadien, être âgé de 18 ans ou plus, vivre en Ontario, et être inscrit sur le Registre ontarien des futurs votants. On est automatiquement inscrit sur la liste des électeurs à l’âge de 18 ans. On peut voter par la poste, par anticipation ou sur place, le jour du scrutin. Les résidents permanents ou temporaires, comme les étudiants internationaux par exemple, ne peuvent pas voter.

Les électeurs votent pour le candidat de leur choix dans leur circonscription électorale. Il y en a 124 en Ontario. Dans chacune d’elle, le candidat qui récolte le plus grand nombre de voix est élu député.

Pour voter, il faut être un citoyen canadien, âgé de 18 ans ou plus, résider en Ontario et être inscrit sur le Registre ontarien. Source : Canva

Le parti politique qui compte le plus grand nombre de députés élus forme le nouveau gouvernement. Il peut être majoritaire ou minoritaire, suivant s’il a obtenu plus ou moins de 63 sièges. Les autres députés constituent l’opposition et acquièrent le statut de parti officiel dès lors qu’ils disposent de 12 députés au moins. Ils sont représentés par un porte-parole.

Tous ces élus siégeront ensuite à Queen’s Park lors d’une nouvelle législature afin de déposer, débattre et adopter des projets de lois. L’Assemblée législative de l’Ontario est unicamérale, c’est-à-dire qu’elle ne possède qu’une seule Chambre législative, à la différence du parlement fédéral qui est bicaméral.

Avec 67 sièges, les progressistes-conservateurs sont aux commandes de la province depuis les dernières élections de 2018. En face, 38 députés néo-démocrates, 7 libéraux 1 vert et 4 indépendants (c’est-à-dire sans parti) formaient l’opposition au moment de la dissolution de la chambre.