L’AEFO ne débrayera pas les trois prochaines semaines
TORONTO – Nouveau rebondissement dans le bras de fer qui oppose le gouvernement provincial et les enseignants. L’Association des enseignantes et des enseignants franco-ontariens (AEFO) n’organisera aucun débrayage durant les trois prochaines semaines.
Le syndicat représentant les 12 000 enseignants francophones l’a annoncé, vendredi soir, par un communiqué de presse.
« Cette décision ne signifie pas que l’AEFO baisse les bras devant les conseils scolaires et le ministre de l’Éducation. Au contraire, l’AEFO profitera de ce moment de répit pour explorer plus à fond ses options. Une séance de travail avec les 12 présidences d’unités représentant les membres du personnel enseignant et suppléant est prévue le 11 mars afin de déterminer quels pourraient être les prochains mouvements de grève. Ces options seront présentées au CA dans un proche avenir », a fait part le président de l’AEFO, Rémi Sabourin, dans le document rendu public.
Le syndicat enseignant, qui poursuit sa grève du zèle entamée en janvier, a pour l’instant débrayé à trois reprises. La première fois le 13 février, la seconde huit jours plus tard en compagnie cette fois des trois autres syndicats anglophones, et enfin, jeudi dernier.
Ces trois débrayages avaient entraîné la fermeture des quelque 450 écoles que comptent les 12 conseils scolaires de langue française à travers la province.
Cette décision de l’AEFO intervient trois jours après la conférence de presse de Stephen Lecce.
Mardi, le ministre de l’Éducation avait laissé pour la première fois entrevoir une ouverture du gouvernement dans un conflit avec les syndicats persistant depuis des mois.
M. Lecce avait expliqué que son gouvernement abandonnait l’idée d’augmenter la taille des salles de classe à 25 élèves, et rendrait optionnels les cours en ligne.
Nouvelles négociations les 10 et 11 mars
Cette annonce de M. Lecce, conjuguée à l’arrêt des grèves pour trois semaines, n’entraîne pas la fin des négociations.
« Les prochaines dates de négociations entre l’AEFO, le gouvernement et le Conseil des associations d’employeurs (CAE) sont prévues le 10 et 11 mars 2020 », peut-on lire dans le communiqué.
Les conventions collectives entre les quatre principaux syndicats enseignants et le gouvernement sont échues depuis le 31 août 2019.
Les négociations n’ont pas permis, pour l’instant, de dégager un accord.
Vidéo de Sam Oosterhoff
Vendredi, le gouvernement a enjoint de nouveau les enseignants à accepter un accord. Cette fois-ci, c’est l’adjoint parlementaire au ministre de l’Éducation, Sam Oosterhoff qui, par une courte vidéo d’environ 1 minute 30, s’est adressé directement aux parents.
Une bonne offre pour les eleves, les parents, et les enseignants.
— Sam Oosterhoff (@samoosterhoff) March 6, 2020
@Sflecce pic.twitter.com/G7fUTxxkuZ
« Pour les élèves cela veut dire moins de jours ou moins de semaines en classe pour apprendre », a-t-il dit notamment en parlant des grèves, dans un français laborieux.
« Nous avons pris des mesures raisonnables et les syndicats continuent de les rejeter. Les pressions systématiques par les syndicats pour une rémunération plus élevée au détriment de l’éducation de nos élèves est inacceptable pour les parents et les élèves de notre province. »