L’ancien ministre et député Marc Garneau démissionne
OTTAWA – Le député Marc Garneau et ancien ministre des Affaires étrangères et des Transports a annoncé sa démission. Ce dernier, qui avait été très vocal dans les dernières semaines contre le projet de loi C-13 de son gouvernement, en a fait l’annonce à ses collègues tôt mercredi matin.
La nouvelle qui avait fuité dans les médias mercredi matin a été confirmée par le principal intéressé avant de faire son entrée au caucus libéral.
« Par respect, je veux parler avec mon caucus d’abord, mais j’aurais des mots plus tard à dire dans la chambre cette après-midi », a-t-il rapidement déclaré, visiblement émotif.
Élu en 2008 dans la circonscription anglo-montréalaise de Notre-Dame-de-Grâce—Westmount, il a été ministre des Transports de 2015 à 2021. Il a aussi été responsable du ministère Affaires étrangères pendant quelques mois en 2021 avant d’être exclu du cabinet lors d’un remaniement ministériel. Dans des entrevues avec le Globe and Mail et La Presse, il a expliqué sa décision par le fait qu’il souhaitait passer plus de temps auprès de sa famille.
Certains retiendront plutôt sa carrière hors de la politique alors qu’il est devenu le premier astronaute canadien ayant notamment participé à des missions avec la NASA entre 1984 et 2000. Il a aussi été chancelier de l’Université Carleton de 2003 à 2008. Une école francophone en Ontario à Trenton, du Conseil des écoles publiques de l’Est de l’Ontario, porte son nom.
Controverse sur le français
Dans les dernières semaines, Marc Garneau en compagnie de quelques collègues s’est retrouvé au centre de l’actualité en raison de ses propos sur le français. Ce dernier s’opposait à certaines parties du projet de loi C-13 de son gouvernement visant à moderniser la Loi sur les langues officielles. Il en avait contre l’inclusion de la Charte de la langue française au sein du projet de loi effectué au dépôt du projet de loi de la ministre Ginette Petitpas Taylor.
« Ce n’est pas quelque chose que je fais à la légère, mais ici, l’inclusion dans C-13 de la Charte me préoccupe énormément parce qu’elle pourrait mener à des chicanes constitutionnelles sur l’interprétation de C-13 », avait-il écrit dans une lettre sur Facebook en réponse à certains reportages dans les médias québécois.
Il avait notamment dit lors du Comité des langues officielles qu’il s’agirait d’une erreur de laisser « le champ libre au Québec pour faire tout ce qu’il pourrait vouloir faire en matière de langue au Québec ».
La ministre Petitpas Taylor n’a pas souhaité dire si ces récentes positions sur C-13 auraient penché dans la balance.
« Je veux remercier M. Garneau pour son travail exceptionnel comme député », s’est-elle contenté de répondre.
Questionnée sur le même sujet, la ministre Mélanie Joly a légèrement rejeté cet argument en avançant « que la carrière de Marc Garneau est plus grande qu’un dossier ». « Marc a toujours été un homme très droit qui défendait ses propres convictions et il l’a toujours fait avec beaucoup de respect », a-t-elle ajouté.
Les collègues de ce dernier qui se sont arrêtés devant les journalistes avant le caucus du parti ont souhaité une bonne retraite au député québécois.
« C’est un homme qui a fait tellement pour notre gouvernement et je pense qu’il faut reconnaître tout le travail qu’il a fait », a affirmé la députée d’Ottawa-Vanier Mona Fortier.
« C’est un grand homme… Je veux le remercier pour son courage, sa détermination et aussi sa grande humilité. On a beaucoup à apprendre de lui », a exprimé le ministre Pablo Rodriguez, qui ne s’est pas avancé sur les controverses linguistiques des dernières semaines de son collègue.