Le drapeau franco-ontarien hissé en dépit des obstacles
La pandémie n’a pas découragé les troupes. En raison des mesures de distanciation sociale, cette Journée des Franco-Ontariens, sous le signe du virtuel, s’est imposée comme la plus inédite des 10 dernières années. Retour sur cette journée « historique ».
Ottawa, une cérémonie restreinte
À Ottawa, on avait enregistré la cérémonie de lever du drapeau un peu en avance. En présence des conseillers municipaux Mathieu Fleury, Laura Dudas, Matthew Luloff, Jean Cloutier, et du maire Jim Watson, le drapeau a été levé devant l’hôtel de ville.
« Nous célébrons autour de notre culture franco-ontarienne, diverse, plurielle, inclusive, de nos valeurs, de nos efforts, mais aussi de notre implication », a déclaré Soukaina Boutiyeb, la présidente de l’Association des communautés francophones d’Ottawa (ACFO Ottawa).
La capitale du Canada reste la ville la plus « francophone » de l’Ontario avec plus de 125 000 résidents possédant le français comme langue maternelle.
À Sudbury, le souvenir de 1975 toujours là
Difficile de ne pas évoquer le 25 septembre à Sudbury sans penser au premier lever du drapeau franco-ontarien il y a 45 ans jour pour jour. COVID-19 oblige, le public assistant à cette cérémonie en direct depuis l’Université de Sudbury était trié sur le volet.
La directrice de l’ACFO du grand Sudbury a d’abord rendu hommage aux créateurs du drapeau, Gaétan Gervais et Michel Dupuis. Puis Joanne Gervais – sœur par ailleurs de Gaétan -, a fait allusion au projet de loi adoptée cette semaine à Queen’s Park faisant du drapeau franco-ontarien un emblème provincial.
« Certains diront que c’est symbolique, et ils ont raison, mais on ne peut pas nier que c’est un pas en avant. Et je vous rappelle le proverbe : pas à pas, on va loin! »
Le message de Doug Ford
Petite surprise pour cette Journée des Franco-Ontariens : le message de Doug Ford à la communauté francophone. Un geste que le premier ministre de l’Ontario n’avait pas fait en 2018 et 2019.
« Les Franco-Ontariens participent activement à la diversité et au patrimoine de notre province », a fait valoir M. Ford dans un message d’une minute diffusé en marge d’une cérémonie à l’échelle provinciale.
Une cinquantaine d’écoles et de groupes communautaires étaient présents pour cette émission virtuelle dans la matinée.
Caroline Mulroney à Toronto puis à Mississauga
Pendant ce temps, Caroline Mulroney, était d’abord devant l’hôtel de ville de Toronto, puis à Queen’s Park pour une cérémonie de lever de drapeau en comité réduit, et enfin à Mississauga aux alentours de midi.
La ministre des Affaires francophones a annoncé l’ajout de signes spéciaux, comme les cédilles et les trémas, sur les permis de conduire. Cette mesure était exigée depuis longtemps par plusieurs militants francophones.
À Mississauga, Mme Mulroney a rejoint par la suite la maire Bonnie Crombie, le ministre de l’Éducation Stephen Lecce, et la députée Natalia Kusendova pour le lever du drapeau. Une cérémonie là encore… sans élèves.
Distribution de matériel de protection à Toronto
Il fallait être matinal à Toronto puisque la cérémonie débutait à 9h, à la place Nathan Phillips Square. En présence du maire John Tory, la conseillère Jennifer McKelvie a plaidé l’importance de « tenir compte des francophones dans la relance économique » de la métropole.
Bien qu’absents de la cérémonie, les élèves francophones de Toronto ont observé virtuellement cette cérémonie depuis leurs salles de classe.
En début d’après-midi a commencé la distribution de matériel de protection et de désinfectants. L’initiative était menée dans le quartier de la Distillerie par la communauté d’affaires de Toronto.
Le Sud-Ouest a répondu présent
Windsor et Welland n’ont pas échappé à la tradition du lever de drapeau. Dans ces deux villes porteuses d’un riche héritage francophone, le rituel est immuable.
« Nous avons hissé le drapeau franco-ontarien aujourd’hui en hommage aux nombreuses contributions précieuses que nos résidents francophones ajoutent à la vitalité culturelle, sociale, économique et politique de notre communauté », a déclaré Drew Dilkens, le maire de Windsor. Deux représentants du Conseil scolaire catholique Providence ont prêté main forte au premier magistrat de la ville pour hisser le drapeau.
De son côté, le maire de Welland, Frank Campion, a réaffirmé son attachement à la communauté, indiquant avoir « la chance de compter sur une forte présence francophone » dans sa ville. « Nous comptons renforcer nos relations avec les réseaux de soutien des francophones et avec les hautes sphères des gouvernements en 2021 », a-t-il affirmé. Dans cette ville, on est fier de rappeler que le drapeau franco-ontarien flotte 365 jours de l’année.
Article écrit avec la collaboration d’Étienne Fortin-Gauthier, Rudy Chabannes, et Éric Bachand.